57 ans après l’indépendance : La Côte d’Ivoire nostalgique de son passé
–Au moins 1 ivoirien sur 2 est considéré comme pauvre
Après son accession à l’indépendance en août 1960, la Côte d’Ivoire, grâce à la clairvoyance du président Houphouët-Boigny a amorcé un développement politique économique et social prodigieux. En témoigne, “le miracle économique ivoirien” durant les années 70. Des infrastructures socio- économiques à l’urbanisation en passant par une éducation de masse, le pays était cité comme un modèle en Afrique subsaharienne. 57 ans après, comment vivent les Ivoiriens?
Malgré une croissance ‘’exceptionnelle’’ depuis environ 5 ans, s’il est vrai que les recettes néolibérales du président Ouattara, sont on ne peut plus visibles, force est, cependant de reconnaître qu’elles ne profitent pas à tous les Ivoiriens.
La corruption généralisée et les difficultés de la vie quotidienne, dues notamment à la hausse des prix du logement ou de l’électricité, noircissent un tant soit peu le tableau reluisant que le chef de l’Etat veut offrir à ses compatriotes. L’environnement politique malgré quelques avancées, peine à rassurer. La cohésion sociale et la réconciliation des Ivoiriens après plus d’une décennie de crise militaro pologique laisse plus d’un ivoirien sur sa faim. Évidemment, cette situation est dénoncée par certains ivoiriens.
«Nos hommes politiques ne s’imaginent pas le mécontentement. Le vrai problème, c’est que certains ne sont là que pour s’enrichir”. Ces propos sont ceux d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, rencontré dans le quartier résidentiel de Cocody. Comme lui, ils sont nombreux, les Ivoiriens qui se plaignent de la cherté de la vie. Et ce, en dépit du matraquage médiatique des autorités ivoiriennes. “…On a l’impression que les autorités ne se soucient pas de l’anarchie qui s’installe progressivement en Côte d’Ivoire. Les loyers et le coût de l’électricité augmentent sans que le gouvernement ne lève le petit doigt (…), des décisions sont prises par le gouvernement et personne n’applique. On se demande bien si cette situation va changer du jour au lendemain…”, dixit Kouadio Kan, agent dans une entreprise, visiblement très remonté contre la vie chère qui va crescendo dans le pays. D’ailleurs, point n’est besoin de rappeler que cette situation a créé un malaise social. En témoigne, les mouvements d’humeur de certains soldats, les revendications salariales et de primes des fonctionnaires et agents de l’État et d’attaques de commissariats et de brigades de gendarmerie ces dernières semaines avec son corollaire de pillages d’établissements financiers publics. Cette situation morose ne laisse pas nombre d’ivoiriens indifférents.
«De nombreux Ivoiriens ont l’impression que ce sont toujours les mêmes, issus d’une petite caste, qui profitent de la richesse (…) Beaucoup ont le sentiment de voir renaître le système de Houphouët-Boigny [le premier président ivoirien, ndlr] dans lequel l’Etat est aux mains de quelques grandes familles. C’est un retour en arrière», dénonce cet autre riverain de la commune susmentionnée sous le sceau de l’anonymat. L’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara en vue d’offrir de meilleures conditions de vie à ses compatriotes a décidé de la mise en place de nouvelles institutions. L’instauration d’une vice-présidence et d’un Sénat par la nouvelle constitution votée n’a fait que renforcer le sentiment d’une hausse des privilèges. Pour preuve, plus d’1 habitant sur 2 est considéré comme pauvre en Côte d’Ivoire selon certaines statistiques officielles.
Une avancée notable au niveau des infrastructures
C’est vrai. Il y a un sentiment de mécontentement généralisé. Toutefois, depuis son accession à la magistrature suprême, le chef de l’État Alassane Dramane Ouattara et ses collaborateurs du gouvernement ont mis tout en œuvre pour réhabiliter les infrastructures détruites pendant les 10 années de crise militaro-politique qu’a traversée la Côte d’Ivoire. Pour autant, a-t-il entrepris de grands travaux de rénovation et de reconstruction au niveau des routes, des universités, des centres de santé, de l’électricité avec la construction du barrage de Soubré ainsi que dans bien d’autres secteurs. Le 3e pont (pont Henri Konan Bédié) qui fait aujourd’hui la fierté de tous les Ivoiriens et l’université Félix Houphouët-Boigny sont une parfaite illustration de toutes ces réalisations d’ infrastructures. Ces efforts consentis par le gouvernement ivoirien ne cachent pour autant pas que beaucoup reste à faire pour contenter la majorité des Ivoiriens.
57 ans après son indépendance, le niveau de vie des populations ivoiriennes est des plus préoccupantes. La locomotive économique de la sous-région ouest africaine à forte croissance est “inquiétant”, alors que le pays dispose de réelles potentialités selon les institutions de bretton Woods.
EKB
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