[9è Assises internationales du Tourisme Durable] Oui pour un tourisme durable et la durabilité des territoires en Afrique

[9è Assises internationales du Tourisme Durable] Oui pour un tourisme durable et la durabilité des territoires en Afrique

Les 9è Assises internationales du Tourisme et du développement durable se sont tenues du 3 au 5 mai à Aboisso et à Grand-Bassam sur des échanges qui ont porté sur le développement du tourisme interne de l’Afrique dans sa globalité.

« Quel développement pour un tourisme durable, social et solidaire en Afrique ? Le rôle stratégique des Collectivités territoriales en alliance avec les acteurs privés du tourisme : professionnels et associations ». C’est autour de ce thème que les débats se sont portés, riches et instructifs. En dehors des discours d’ouverture officielle, les travaux se sont bien déroulés, comme l’avaient souhaité à l’ouverture par M. Aka Aouélé, Président de l’Association des régions et districts de Côte d’Ivoire (ARDCI) et M. Michel Claude, de Tourisme sans frontières (TSF) qui a salué les efforts des acteurs locaux pour promouvoir un tourisme plus durable et équitable.Certes l’Afrique est un continent hors normes, ses gens, sa nature, ses cultures et… ses potentialités touristiques en font à coup sûr une expérience singulière.

Mais « Combien sont les Africains qui connaissent l’Afrique ? », interroge Marcel Kouadio Gougou Président du Réseau africain des professionnels du tourisme (RAPT).Car, connaître son pays, c’est pratiquer le tourisme interne ou domestique qui se définit comme le tourisme pratiqué par les habitants d’un pays à l’intérieur de celui-ci. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le terme est synonyme de tourisme interne. Le glossaire de cette institution précise qu’il « représente les activités d’un visiteur résident à l’intérieur du pays de référence, accomplies dans le cadre d’un voyage de tourisme interne ou d’un voyage de tourisme émetteur » (Recommandations internationales sur les statistiques du tourisme 2008, paragraphe 2.39).

Si l’on prend l’exemple de la Côte d’Ivoire, il s’agit d’y comptabiliser les voyages touristiques effectués non pas seulement par les Ivoiriens vivant en Côte d’Ivoire, mais par l’ensemble des personnes résidant en Côte d’Ivoire, qu’elles soient Ivoiriennes ou étrangères, le critère de l’OMT étant la résidence principale et non la nationalité.En Côte d’Ivoire et partout, à l’intérieur de chaque pays d’Afrique, l’on doit promouvoir le tourisme interne ou de proximité. Mais Il en faudra de beaucoup encore pour bâtir des destinations touristiques véritables comme dans la plupart des destinations, « le tourisme interne génère des niveaux plus élevés de recettes que le tourisme international. Dans les pays de l’OCDE, le tourisme interne intervient pour 75 % dans les dépenses touristiques totales.

Dans l’Union européenne, les dépenses de tourisme interne sont 1,8 fois plus élevées que les dépenses du tourisme récepteur.À l’échelle mondiale, les plus grands marchés de tourisme interne en termes de dépenses sont les États-Unis d’Amérique (près de 1 000 milliards d’USD), l’Allemagne (249 milliards d’USD), le Japon (201 milliards d’USD), le Royaume-Uni (154 milliards d’USD) et le Mexique (139 milliards d’USD). Initiatives pour stimuler le tourisme interne, vu le poids du tourisme interne et les tendances actuelles, de plus en plus de pays s’emploient à développer leurs marchés », signale l’OMT.Les panels et tables rondes animés par des experts de qualité ont révélé pas mal de choses qui entravent le développement du tourisme de façon globale en Afrique. L’absence de politique de promotion du tourisme à l’échelle locale, et à l’échelle continentale, l’insécurité dans certaines localités.

Aussi il faut appliquer l’entrée en vigueur du protocole sur la libre circulation des personnes en Afrique, l’équivalent d’un espace Schengen africain, conclu et mis en place par l’Union Africaine (UA) en 2018, et adopté par 33 États membres, mais seuls quatre l’ont ratifié à ce jour…

Cependant, il faut garder l’espoir. Il faut il suffit d’un peu de volonté politique et des stratégies pour développer le tourisme dans les territoires. Des propositions ont été faites pour y arriver. Celles-ci sont contenues dans une déclaration dite « déclaration de Grand-Bassam. » Par exemple, prendre activement des mesures pour développer le tourisme interne, par exemple en offrant des vacances en prime aux salariés ou des coupons et autres encouragements à voyager à l’intérieur du pays. Tourisme Sans Frontière, partenaire des 9èmes assises par la voix de son président Marc Dumoulin, a assuré les acteurs locaux du tourisme de leur engagement en faveur du tourisme responsable. Les travaux dont été clos par un éductour de presse pour permettre aux journalistes ivoiriens et étrangers de découvrir et de mettre en lumière le potentiel touristique de la région du sud-Comoé. Des Palais des rois aux sites de l’hôtellerie, Fama Bio et Floris, la région regorge des richesses économiques, culturelles et de loisirs qui font à coup sûr une expérience singulière.

 Valery Kelly  

 

 

 

 

 

 

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