[À propos du canton Akouè] Yao Yao Bertin sans détour
-« Thiam Augustin est le choix de la tradition ! »
Face à la crise qui oppose le Gouverneur du District autonome de Yamoussoukro, Thiam Augustin et Gnrangbé Kouadio Jean, Maire de la Commune de Yamoussoukro, au sujet du Canton Akouè, Yao Yao Bertin, ancien maire de la commune de Yopougon a appelé les enfants de Yamoussoukro à arrêter d’importuner le Chef Canton Nanan Boigny N’Dri III.
Retiré de la vie politique locale, depuis quelque temps, le natif de Gofabo du canton Akouè, peuple cohabitant avec les Akouè à Yamoussoukro, depuis son domicile privé à Yamoussoukro, a appelé à la retenue. Yao Yao Bertin n’est pas passé par quatre chemins pour assener ses vérités à ceux qui troublent la mémoire des aïeux par leurs agitations.
Rappelant l’histoire de la Côte d’Ivoire, notamment de la ville de Yamoussoukro, l’ancien maire de Yopougon a expliqué que ‘’Le président Houphouët -Boigny n’avait pas ce comportement, il a posé les fondements de ce pays et ce pays a eu une très grande renommée ainsi que lui-même grâce à son comportement caractérisé par la tolérance et l’ouverture’’. Selon lui, Houphouët-Boigny n’a pas construit la Côte d’Ivoire moderne avec les Baoulé, les Akouè, ou les Nananfouè, mais avec des personnes venues de tous les horizons. Il se faisait entourer de personnes compétentes qui épousaient sa vision de conduire le développement du pays.
En souvenir Yao Yao Bertin a dit ‘’ Je me rappelle, j’étais encore enfant quand chez nous ici, nous entendions des noms qui retentissaient comme des chansons à nos oreilles. Il y avait parmi ces noms, je peux me tromper, que les sachants me pardonnent si je me trompe, mais je ne crois pas me tromper. KôrôkôGbon (ce qui signifie Gbon de Korhogo) le père de l’actuel Premier ministre de Côte d’Ivoire, Djibo Soukalo de Bouaké et la troisième personne dont j’ai retenu le nom est Koné Samba Ambroise de Dimbokro. Et il y a bien nombre de personnes encore que vous pouvez connaitre parmi lesquelles figure Amadou Thiam, le père de Thiam Augustin, avec qui, Houphouët a composé pour faire cette Côte d’Ivoire que vous connaissez aujourd’hui’’, a rappelé le natif de Gofabo
Et ce n’est pas par hasard, mais au regard de la coutume, que le sort a choisi Thiam Augustin pour être le Chef Canton des Akouè, a-t-il précisé. « Il a même été présenté par Félix Houphouët-Boigny, du vivant de celui-ci, comme son héritier coutumier et légitime. Et mieux encore, il est nommé Gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, c’est une double chance pour Yamoussoukro. Pourquoi lui contester son trône ? quel sacrifice n’a-t-il pas fait à ce sujet ? Quand il passait par l’épreuve de la vie et de la mort, ‘’ l’Atchouhin’’, le sacrifice de vie ou de mort, où étaient-ils ? Ils ont attendu aujourd’hui où c’est cuit, prêt à manger, pour monter des gens contre lui. Des gens qui eux-mêmes savent que ce n’est pas leur place. Ce n’est pas aujourd’hui que c’est beau, c’est rose, que tout le monde va s’autoproclamer chef canton ou sachant pour nommer des chefs canton selon leurs intérêts politiques. Il n’est pas donné à tout le monde d’être Nanan. Il y a une lignée bien respectée chez nous les Baoulé et tous ceux-là le savent. Qu’on n’attriste pas l’âme de Félix Houphouët-Boigny. Qu’on cesse d’attrister l’âme de nos ancêtres dans leurs tombes, maman Aka Amoin, Maman Djénèba, Mamie Faitai. Trop c’est trop, que les gens arrêtent d’importuner Thiam Augustin. Ça fait mal de voir ça. Ce n’est pas digne de nos peuples. Il ne mérite pas ça, ce monsieur. Il n’a pas choisi d’occuper ce poste de lui-même comme je l’ai appris dans la presse. C’est le destin qui l’a choisi. On lui reproche parfois de s’être fait nommer par arrêté préfectoral. Je suis d’accord que ce n’est pas par arrêté préfectoral ou le ministère de l’intérieur et non plus par la justice qu’on nomme un Chef Canton. Mais quand les règles de vos propres coutumes et traditions sont là, et que vous-même, vous les bafouez, que faut-il faire pour ramener l’ordre ? Et d’ailleurs, ces institutions étatiques sont là pourquoi ? C’est pour mettre l’ordre dans ce genre de situations que ces institutions ont ‘’été créées’’, s’est longuement ‘’épanché’’ Yao Yao Bertin.
« Non seulement la tradition est bafouée, mais on n’accorde aucune considération à nos institutions étatiques telles que l’arrêté préfectoral et la grosse de la Cour Suprême qui donnent raison sur le fond et dans la forme au Chef Canton Nanan Boigny N’Dri III. On est dans quel pays ? C’est révoltant ! », a-t-il conclu.
Béatrice Guédé, corespondante à Yamoussoukro
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