Après la sortie  du Président Alassane Ouattara, CIVIS-CI s’interroge : «  le Président de la République tire-t-il sa légalité ou sa légitimité de la Constitution ?

Après la sortie du Président Alassane Ouattara, CIVIS-CI s’interroge : « le Président de la République tire-t-il sa légalité ou sa légitimité de la Constitution ?

Suite à la sortie du chef de l’Etat, Alassane  Ouattara , quant à son probable  3e mandat, l’Association d’éducation à la citoyenneté, à la promotion et à la défense des droits de l’homme CIVIS-CI a fait une analyse dont https://crocinfos.net/ a reçu copie. Ci-dessous, ladite déclaration.

Lors de sa tournée dans le Hambol, le Président Ouattara a affirmé qu’il sera candidat aux élections présidentielles de 2020, si ses adversaires de même génération étaient candidats. Cette déclaration ne doit pas surprendre si l’on est observateur de la vie publique ivoirienne depuis ces trois (3) décennies. Elle s’analyse sous deux (2) angles :

De l’angle sociopolitique . Le Président Ouattara, se retrouve à la fin de son mandat devant un bilan : D’une part celui-ci, est marqué par une des plus fortes croissances économiques en moyenne de 8% sur huit (8) ans.

D’autre  part, le monitoring de sa gouvernance économique et sociale laisse entrevoir que la corruption reste endémique, que l’endettement reste élevé, même s’il est en deçà de la norme UEMOA qui est fixée 70% du PIB. Au niveau des indicateurs sociaux, la pauvreté est toujours de 46,5%. Enfin, ajouté à cela « l’inversion de l’exclusion » qui polarise encore plus les populations : hier c’était l’ivoirité aujourd’hui c’est le rattrapage. A ces faits, s’ajoute l’émergence des nouvelles coalitions de l’opposition politique (PDCI-FPI, PDCI-GPS, GPS-COJEP, EDS-PDCI-MVCI, etc…) qui montre que nous nous acheminons vers une coalition UNIQUE de l’opposition politique. Parce que la configuration du paysage politique de la Côte d’Ivoire est telle que quand deux des trois (3) grands partis se mettent en coalition, elles augmentaient leur chance de 90% de gagner assurément les élections. Et c’est ce qui rend le Président Ouattara  dubitatif quant à sa participation en tant que candidat aux présidentielles de 2020.

De l’angle des principes de droit : L’analyse sur le plan strict des grands principes de démocratie et de l’Etat de droit de cette déclaration pose le problème de la maturité des hommes politiques ivoiriens en général, en matière de construction démocratique et de l’état de droit. Pour rappel, en plus de cette déclaration, la rhétorique du Président Ouattara, depuis peu, se nourrit des modifications de la Constitution ivoirienne. La Constitution existe, elle est claire, donc poser le principe de sa participation ou non aux échéances électorales présidentielles de 2020 relativement à ses adversaires politiques pose l’équation de la suprématie du Président de la République par rapport à la Constitution : le Président de la République tire-t-il sa légalité ou sa légitimité de la Constitution ?

Dr Christophe KOUAME

Président du Comité exécutif de CIVIS Côte d’Ivoire

Observateur de la vie publique ivoirienne

Le titre et le chapo sont de la rédaction

 


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