[Burkina Faso] Capitaine Ibrahim Traoré à la barre (analyse)
Analyse des erreurs politiques, appel au dialogue avec la Côte d'Ivoire et l'impératif de la paix. Tel est le décryptage des défis diplomatiques au Burkina Faso avec le pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, mis en lumière par le journaliste, Dr. Issa Sangare Yeresso.
– Enjeux diplomatiques et l’appel à la paix
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 27 novembre 2023 (crocinfos.net)—Garde à vous!!! Repos capitaine Ibrahim Traoré. Soyez courageux jusqu’au bout: Le chef de l’état du Burkina Faso, le pays des hommes intègres a de force accaparé le pouvoir par les armes. Pour les PUSTCHES, rien de surprenant dans ce pays qui nous a habitué aux coups d’état : Le scénario est classique dans le pays du Moro Naba; un général chasse un civil démocratiquement élu, un Colonel chasse le général, le Colonel est chassé par un Commandant qui lui-même est chassé par un lieutenant-colonel puis les Capitaines s’entretuent et se succèdent par contre-coups d’état. Ainsi de suite, à la barbe du peuple et de la communauté dite internationale, Maurice Yameogo, Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, Colonel Sayé Zerbo, Commandant Jean Baptiste Ouedraogo, Capitaine Thomas Sankara, Capitaine Blaise Compaoré, Lieutenant-Colonel Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Christian Kaboré Colonel Paul – Henri Sandaogo Damiba, Capitaine Ibrahim Traoré ont par les armes ou complots commandités sous cagoules de mouvements insurrectionnels pris le pouvoir dans le pays de l’Étalon du Yenenga.
J’ai toujours dit et écrit que les fougueux ‘’révolutionnaires africains ne tirent jamais leçon des erreurs de leurs prédécesseurs encore moins des pièges et entreloupes de la politique et surtout de la politique internationale.’’
Comment des jeunes leaders arrivés par effraction au sommet de leurs états commettent toujours les mêmes impairs?
Patrice Lumumba, Samora Machel, Thomas Sankara, Dadis Camara pour ne citer que ces “révolutionnaires’’, ont été victimes de leurs fougue et verbe incontrôlés et de leur inexpérience politique. Prenons l’exemple du Burkina Faso et la Côte D’ivoire : Thomas Sankara a indéniablement opéré une véritable révolution de mentalités et de dignité du peuple burkinabé .Ce brave peuple, travailleur et courageux est, grâce au capitaine Thomas Sankara passé de la position du complexe d’infériorité à celle d’égalité, de dignité et de fierté. Une grande partie de la jeunesse africaine, des intellectuels du continent noir et même au-delà adulait et continue de vénérer le beau capitaine malgré son treillis et son statut de putschiste. Par les maigres moyens du Faso, il a réussi à faire des miracles à l’intérieur du pays avec une population galvanisée… Mais, flatté par les médias il était monté sur des nuages et n’avait plus la saine appréciation des pièges politiques.
‘’J’ai toujours dit et écrit que les fougueux ‘’révolutionnaires africains ne tirent jamais leçon des erreurs de leurs prédécesseurs encore moins des pièges et entreloupes de la politique et surtout de la politique internationale.’’
Il a engagé des batailles inutiles avec des leaders étrangers par des attaques, outrages, offenses et provocations dont la France et le plus puissant voisin africain (son premier partenaire économique) la Côte d’Ivoire. La nasse internationale l’a étouffé étranglé et neutralisé. La suite on la connaît. Un révolutionnaire doit suivre le tempo et les intérêts de son peuple. Faute de quoi il est sacrifié sur l’autel des intérêts des individus et des états .Che Guevara a été trahi, vendu par un berger qui voulait par l’arrestation du révolutionnaire que ses moutons broutent en paix.
Le capitaine Ibrahim Traoré n’a visiblement pas tiré leçons des inutilités des discours enflammés, pas diplomatiques dans les forums et tribunes internationaux devant des chaises vides. Il n’a pas non plus tiré enseignement dans les relations multiséculaires entre l’ancienne Haute Côte d’Ivoire et la Basse Côte d’Ivoire. Les frontières artificielles coloniales n’ont pas empêché ivoiriens et burkinabés de commercer, de se fréquenter, s’unir pour fonder des foyers et s’installer de part et d’autre des frontières administratives. La langue et les dents sont dans les mêmes cavités meilleures amies ; n’empêche qu’il y a souvent des morsures. Malgré tout, la cohabitation et la coopération continuent. La preuve, S.E. Alassane Ouattara a donné les instructions à son gouvernement pour accueillir, loger décemment, et nourrir gratuitement aux frais de la République de Côte d’Ivoire plus de trente milles (30.000) Burkinabés fuyant la guerre. Le président ivoirien répond aux provocations par le silence, les résultats concrets et des actions humanitaires en faveur des peuples qui ne demandent qu’à vivre ensemble en paix.
Depuis Felix Houphouët-Boigny, entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso les malentendus ont toujours été réglés à l’amiable, à l’africaine et par le dialogue.
À l’ occasion de la visite de M. Guillaume Soro Kigbafori à Ouagadougou, le Capitaine Ibrahim Traoré chef du Faso a raté une occasion de jeter les bases d’un dialogue avec les autorités ivoiriennes. Nous, ivoiriens sommes plus peinés de voir un de nos responsables politiques s’entêter dans une posture de rivalité en exil. L’exil n’est souhaitable pour personne. Digne fils de la Côte d’Ivoire, l’ex- président de l’Assemblée nationale en mécontentement avec son président de la République a droit à l’intérieur et à l’extérieur de la Côte d’Ivoire à tous les égards dus à son rang. Nous refusons que des étrangers s’en servent comme un objet de provocations et de commerce politiques. Nous souhaitons et plaidons que Soro Guillaume Kigbafori lui-même fasse amende honorable .Il en sortira grandi; convaincus que nous sommes que le président de la République accueillera les bras et le cœur ouverts son ancien collaborateur. Mais les autorités burkinabés à leur tête le Capitaine Ibrahim Traoré ont manqué de tact et sagesse diplomatiques pour renouer le fil avec la terre d’hospitalité et du dialogue. L’histoire est un témoignage qu’on l’aime ou pas S.E. Blaise Compaoré avait acquis une expérience de négociateur qui savait discrètement et efficacement rapprocher les belligérants, nouer les fils du dialogue et aplanir les différends. Il avait su faire du Burkina Faso un pays stable épargné des affres de la guerre, un pays en paix et une plaque tournante de la politique africaine.
‘’S.E. Alassane Ouattara a donné les instructions à son gouvernement pour accueillir, loger décemment, et nourrir gratuitement aux frais de la République de Côte d’Ivoire plus de trente milles (30.000) Burkinabés fuyant la guerre.’’
Puisque le capitaine chef de l’état Ibrahim Traoré n’a visiblement pas su ou voulu choisir cette voie de bon voisinage, qu’il soit courageux qu’il enfourche l’étalon de la paix… qu’il sollicite le Moro Naba qui, je suis sûr saura trouver les voies et moyens de la sagesse et des oreilles attentives du côté de la Côte d’Ivoire pour la paix politique. Les peuples Burkinabé et ivoirien ne cautionnent pas l’amateurisme politique.
Puisque la fonction prime sur le grade, mon capitaine président je suis au garde à vous pour la paix entre les peuples. Prolétaires du monde entier unissons-nous.
Les faits sont sacrés les commentaires sont libres
Dr. ISSA SANGARE YERESSO Prix international de journalisme université aix marseille 2.chevalier de l’ordre de la culture.
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