[CAN21] Chaque équipe joue, Dieu la pousse
La Côte d’Ivoire avait la qualification pour les huitièmes de finale sous les crampons face à la Sierra-Leone.
Douala, le 17-1er-2022 (crocinfos.net) À Barthelemy Zouzoua Inabo: La Côte d’Ivoire avait la qualification pour les huitièmes de finale sous les crampons face à la Sierra-Leone. Mais les Ivoiriens disent « quand ça doit tuer, même le coton te blesse ». Erreurs de management de Patrice Beaumelle, une faute professionnelle de débutant du gardien Badra Ali et tout devient calcul de probabilité.
Mine d’enterrement, visage fermé, Patrice Beaumelle fait un effort surhumain, pour respecter le protocole de la CAF. Il doit répondre aux questions des journalistes en conférence de presse à la fin du match. Des journalistes qui tentent d’établir sa responsabilité dans la gestion de son groupe, dans les changements en fin de match. En cassant lui-même la colonne vertébrale de son équipe, à vouloir donner du temps de jeu à chacun de ses joueurs.
Le technicien français se défend tant bien que mal. Mais il sait, au fond de lui-même, qu’il ne convainc pas ses interlocuteurs. Ces derniers posant les mêmes questions sous différentes formes. Sur l’action de but égalisateur de la Sierra-Leone dans le temps additionnel, Patrice Beaumelle est plutôt fataliste: « Aucun entraîneur au monde ne peut prévoir ce fait de match. Le gardien a le genou douloureux. Il pleurait. Il a été impérial ce soir. Il a fait un très grand match. Il ne méritait pas ça. » Badra Ali fait un match clean, comme jusqu’à cette faute fatale. Une passe en retrait du nouvel entrant en jeu, Kossonou. Une balle appuyée. Le gardien ivoirien veut éviter le corner. Il fait un plongeon spectaculaire. Malheureusement, le ballon lui file entre les gants, son genou, selon les premières informations de bloque. Que de bonheur pour les Sierra Léonais. Ils reviennent au score et se relancent dans le groupe ( 2-2).
Les journalistes visent aussi le paternalisme du sélectionneur ivoirien a l’égard de certains joueurs qui ont des attitudes de sénateurs dans l’équipe. Il s’en défend. Patrice Beaumelle: « Sincèrement, je ne fais aucune sympathie pour Franck Kessié ou un autre. J’essaie de concerner tout le monde. »
Franck Kessié, le milieu de terrain du Milan AC ne joue pas à son niveau. Le premier match face à la Guinée Équatoriale, il à été l’ombre de lui-même. Le deuxième, il a beaucoup mieux joué, gardien moins le ballon, participant aux actions défensives, mais il a été malheureux et maladroit devant les buts. Il a raté un penalty et une action nette de but. Il n’a pas encore tous ses réflexes, la panthère de Zébizekou.
Sur les remplacements massifs, Patrice Beaumelle explique qu’il veut donner du temps de jeu à chacun. Malheureusement, ça ne lui a pas réussi sur ce match. L’équipe a été désorganisée, le temps que les nouveaux retrouvent leurs repères, le mal est fait. Et Serge Aurier a terminé le match dans les buts.
Rien n’est perdu pour la Côte d’Ivoire. Ils ont toujours leur destin sous les crampons. L’Algérie a été refroidie par la Guinée Équatoriale (1-0). Le groupe devient dès lors incertain. Tout peut arriver sur la dernière journée. Et la Côte d’Ivoire croise le fer avec l’Algérie, en ballotage défavorable. Le classement dans le groupe E, après la deuxième journée donne, la Côte d’Ivoire en tête avec 4 points + 1, suivie de la Guinée Équatoriale, 3 points+ 0, de la Sierra Leone, 2 points + 0. L’Algérie, tenante du titre ferme la marche avec 1 point -1.
Vous pouvez commencer les calculs de probabilité.
Et pourtant, face à Sierra Leone, l’équipe de Patrice Beaumelle a mieux joué. Comme il l’avait souhaité, avec simplicité. Les balles dans les espèces, à une touche ou en vitesse. Les couloirs alimentés, les joueurs percutants. Les Ivoiriens ont eu 18’occasions de but. Ce qui montre à la fois, la projection vers l’avant du jeu de l’équipe et le manque de concentration et de lucidité dans le geste final, des attaquants. Sébastien Haller a bénéficié d’une passe décisive potable, il a ouvert son compteur but. L’entraîneur Sierra Leone , Jhon Keister a mieux résumé ce match à rebondissements: « Nous avons encaissé deux buts, ce que nous ne faisons pas souvent. À la pause, j’ai changé de stratégie. Nous leur avons montré du respect en première mi-temps. Mais en deuxième nous avons joué à fond. Nous sommes très émus. »
Troisième et dernière journée décisive. Chacun joue, Dieu le pousse. Et le salut est individuel.
Fernand Dédeh, envoyé spécial à la CAN21
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