[Côte d’Ivoire-Burkina] Après les tensions, l’apaisement (chronique)

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 22-4-2024 (crocinfos.net)—À Barthelemy Zouzoua Inabo : Séminaire de formation des femmes du Rassemblement de ton Camarade : la masterclass de Petromax. Côte d’Ivoire-Burkina, après les tensions, l’apaisement. Grève des apprenants dans les instituts de formation agricole, le tour de vis. L’Asec Mimosas sourit.

Lors du séminaire de formation des femmes du rassemblement de ton Camarade, à Jacqueville (20- 21 avril 2024), le discours inaugural a été dit par la Petromax. Elle est connue pour sa modération, fondée sur sa formation de base : l’anthropologie et la sociologie. Elle a été, pendant trois ans, ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale. Elle a porté le combat pour le rapprochement des Ivoiriens, le retour des exilés dans les conditions sécurisées.

Son discours devant les femmes de son camp est un hymne à l’union, à la formation, à la solidarité et à la générosité, à la présence active sur le terrain, à la proximité avec les bases. « Toutes les militantes n’ont pas la même histoire et la même trajectoire dans le parti. Elles doivent cependant être bien formées pour maîtriser la gestion des hommes et l’histoire, la vision, ainsi que le projet de société du parti », conseille-t-elle.

La sociologue a instruit les militantes et sympathisantes du rassemblement de ton camarade sur les attitudes à éviter dans un groupe : l’arrogance, la suffisance, le mépris des autres, la condescendance, l’humiliation. Par contre, les attitudes souhaitées : la proximité, la fraternité, la convivialité, le respect des autres, la générosité, le

Un tel discours dépasse le seul cadre partisan. Il s’adresse à toutes les composantes de la société. On ne peut vouloir vivre ensemble avec les autres en les brimant, en les ignorants. Au début des années 90, il y avait « les universités d’été ». Tous les partis politiques en Côte d’Ivoire doivent relever le défi de la formation de leurs militants et sympathisants. Un partisan formé apprend la tolérance, développe son sens de l’écoute, accepte les contradictions.

‘’Les ministres de la Défense des deux pays se sont retrouvés ce vendredi 19 avril à Niangologo au Burkina pour parler de ce qui les unit et faire table rase sur ce qui les divise ou peut les diviser.’’

La tolérance, le dépassement des ressentiments. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se parlent de nouveau. Calmement. Sans menaces. Les ministres de la Défense des deux pays se sont retrouvés ce vendredi 19 avril à Niangologo au Burkina pour parler de ce qui les unit et faire table rase sur ce qui les divise ou peut les diviser. On ne dit pas tout sur la place publique dans l’armée. Photocopie n’en a pas dit davantage après la rencontre. Sauf que « la rencontre donnera un nouveau départ aux relations entre les deux pays ».  C’est typiquement africain. On montre toujours les muscles avant de s’asseoir et de discuter.

C’est le cas des apprenants des instituts de formation agricole en Côte d’Ivoire. Ils ont entamé une grève pour exiger leur intégration à la fonction publique d’office après leur formation. La hiérarchie a prêté une oreille attentive à leurs revendications. Le cardinal Frotomougou avait même prévu de les rencontrer le mardi 23 avril 2024 pour leur apporter les réponses du gouvernement. Ils y ont vu une faiblesse. Le samedi 20 avril, ils ont posé des préalables avant la rencontre. Finalement, les forces de l’ordre sont intervenues pour fermer toutes les écoles. Selon les informations, les radicaux appellent à la discussion compte tenu de l’allure que prend la grève.

Un mot de football, avec le sourire retrouvé à Sol Beni après la victoire face au Sporting de Gagnoa (2-0, ligue 1, J23). L’Asec Mimosas s’installe à la 3ᵉ place.

Attention, Abidjan est mouillée ce lundi 22 avril 2024. Le seuil de 50mm, atteint en 1h. Vigilance. Surtout à la Riviera.

La chronique de Fernand Dédeh