[Côte d’Ivoire] « Comment lutter contre la corruption dans la société? » (Compte-rendu)
– Des agents qui ont des salaires bien connus, construisent des immeubles et personne ne se demandent comment ils procèdent?
Je ne cesse de le répéter: l’espoir est permis dans ce pays. Prions seulement que Dieu nous donne longue vie. Je le dis aussi souvent, les Ivoiriens ont conscience d’une chose: la nation ne peut prospérer que dans l’exaltation des valeurs, des vertus et non des vices. L’instruction, l’éducation, le civisme, la Démocratie, la Justice, la liberté, l’exemplarité, la responsabilité sont les armes nécessaires et suffisantes pour endiguer dans les consciences et dans la société, le fléau de la corruption.
Le cabaret 2, le débat citoyen de l’ONG Réflexes Citoyens avait pour thème : « Comment lutter contre la corruption dans la société? ». Très bonne affluence. Échanges francs. Paroles libérées. Tout le monde est d’accord. La société est corrompue. Chacun de nous est corrompu et corrupteur. Tout le monde est aussi d’accord que pour combattre la corruption, il faut accepter d’en payer le prix. Le prix de la liberté, le refus de l’enrichissement illicite, du gain facile. « On accuse les policiers ou le fonctionnaire. Mais il y a plus grave: les 10%. Lors des conférences budgétaires, lors de la mise à disposition des budgets aux structures étatiques. Quand une structure a un budget de 800 millions, c’est que celui qui a inscrit ce budget a 80 millions. Maintenant pour entrer en possession de ce budget, il faut encore y laisser 10%», a expliqué un intervenant. « Si le budget de la Côte d’Ivoire est de 7000 milliards, c’est que seulement la moitié entre dans la construction du pays. »
Un autre a entériné, « comment se fait-il que des agents qui ont des salaires bien connus, construisent des immeubles et personne ne se demandent comment ils procèdent? ». Où alors « tant qu’on n’aura pas jeté en prison un gros bonnet pour fait de corruption, tant que l’exemple ne vient pas de là haut, c’est peine perdue. »
Les animateurs du panel étaient: le secrétaire général de la Haute autorité de la bonne gouvernance, Koffi Kablan Marc Antoine, le président de l’ONG Justice transparency, le magistrat Laurent Manlan et l’avocat Zinga Sawadogo.
Koffi Kablan a révélé que les personnes assujetties à la déclaration de patrimoine se sont exécutées dans certains cas, à 77%. Les efforts se poursuivent. « Si vous saviez les faits de corruption à grande échelle dans les communes! » avant d’ajouter que 30% des cas de dénonciation de corruption concernent le domaine de la construction.
Une dernière chose, les citoyens peuvent saisir le président de la Haute autorité de la bonne gouvernance pour dénoncer les faits de corruption.
Une contribution du journaliste, Fernand Dédeh
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