Côte d’Ivoire : L’Ong MESSI plaide pour la prise en compte de l’éducation complète à la sexualité dans les programmes scolaires
Au terme d’une table ronde sur l’Education complète à la sexualité, vendredi 28 septembre 2018, à Abidjan, des acteurs ont plaidé pour la prise en compte de l’Éducation Complète à la Sexualité dans les programmes scolaires en Côte d’Ivoire.
Ouvert jeudi, un atelier sur l’Education complète à la sexualité s’est achevé vendredi, à l’hôtel Laforge, dans la commune de Cocody. Y ont pris part des experts, des spécialistes, des institutions nationales et internationales travaillant sur ces questions. Tous ont plaidé pour la prise en compte de l’Éducation Complète à la Sexualité dans les programmes scolaires en Côte d’Ivoire.
Initiée par l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) et la Mission des jeunes pour l’Éducation, la Santé, la Solidarité et l’Inclusion (MESSI) avec l’appui technique des ONG RAES et Équilibres et Populations, cette rencontre a permis aux différents acteurs intervenant sur l’Éducation Complète à la Sexualité (ECS) ainsi que les communautés de discuter du processus de renforcement de l’Éducation Complète à la Sexualité dans les programmes scolaires en identifiant les avancées, les limites et les blocages dans la mise en œuvre des plans d’ECS.
Intervenant sur le contexte épidémiologique sur la santé sexuelle et reproductive, Dr Zérégbé Toh, chargé d’études au ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, a fait savoir que « la fécondité élevée accroît la mortalité maternelle et infantile ».
Selon lui, la non maîtrise de la sexualité et de la fécondité handicape lourdement l’ensemble des secteurs de développement socio-économique. D’où l’importance d’une éducation sexuelle complète. Cette éducation peut être considérée comme « un droit pour les bénéficiaires » en matière d’éducation et d’informations, car elle « participe à la réalisation d’une procréation responsable et donc de la planification familiale », a-t-il poursuivi.
« L’éducation sexuelle des enfants nous préoccupe », a dit d’entrée la représentante de la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Mme Touba Elise, pour qui la tenue de cet atelier est d’une grande importance, au vu des enjeux du phénomène des grossesses en milieu scolaire.
« L’un des plus gros défis à relever c’est d’aller vers les parents pour qu’ils s’y impliquent. Les parents doivent savoir que l’école seule ne peut pas tout faire. Nous n’avons que 9 mois pour éduquer. En général, c’est au retour des vacances qu’on constate le plus grand nombre de grossesses. Or pendant cette période, les enfants sont entre les mains de leurs parents. Nous disons que les parents ont une grande part de responsabilité dans ces problèmes de grossesses en milieu scolaire », a-t-elle indiqué à l’ouverture de la table ronde.
A sa suite, Mme Coulibaly Tené épouse Haidara, Coordonnatrice de projet à l’UNESCO, a partagé avec l’assistance le concept du projet o3 qui consiste à faire la promotion de l’éducation complète à la sexualité.
« C’est un programme avec des contenus qui sont repartis selon des âges de sorte que l’enfant n’ait droit qu’à l’information que par rapport à son âge afin de ne pas le traumatiser », a-t-elle expliqué.
Cependant cette approche associe les parents, les guides religieux, les chefs traditionnels et coutumiers qui peuvent s’opposer afin qu’eux également soient complémentaires dans l’éducation des enfants à travers des informations qui vont permettre à l’enfant de savoir que toute la communauté l’accompagne.
Au-delà de cela, Mme Haidara a dit s’attendre à un engagement fort des Etats africains, notamment celui de la Côte d’Ivoire bien que des efforts ont été consentis ces dernières années.
Selon les statistiques, les jeunes en Côte d’Ivoire, ont un faible accès à l’information sur la Santé Sexuelle et Reproductive caractérisée par une faible utilisation des méthodes contraceptives, par manque de connaissance et/ou de moyens d’y accéder.
Pour apporter une réponse adéquate à cette problématique, la Côte d’Ivoire s’est dotée en 2016, d’un programme national d’éducation sexuelle complète des adolescents et des jeunes pour la période 2016-2020, explique Marie Laure Tohouri, responsable des programmes à l’ONG MESSI.
Ce programme cible les jeunes scolarisés et non scolarisés. Il s’agit d’un dispositif qui inclut des stratégies novatrices notamment la création de synergie d’actions dans laquelle s’inscrit le projet « EDUCASSO » qui implique les parents dans l’éducation à la sexualité responsable de leurs enfants, a-t-elle conclu.
Moïse Yao K.
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