[Côte d’Ivoire Législatives 2021] Les deux grosses fautes du Rhdp dans le Hambol

[Côte d’Ivoire Législatives 2021] Les deux grosses fautes du Rhdp dans le Hambol

Les candidats non retenus par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour les législatives 2021 dans la région du Hambol, observent. À l’opposé, l’opposition en rang serré, prépare sa victoire

Abidjan, le 10-1er-2021 (https://crocinfos.net/) Les candidats non retenus par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour les législatives 2021 dans la région du Hambol, observent. À l’opposé, l’opposition en rang serré, prépare sa victoire.
Dans la région du Hambol (Centre-Nord), le choix des candidats du Rhdp par la coordination régionale soulève des grincements de dents, et prépare le lit de la victoire de l’opposition.
À Katiola, capitale de la région du Hambol, c’est la candidature de Camara Pogabaha Thomas, directeur général de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) et maire de cette commune qui a été retenue contre Lacina Coulibaly, président de l’Université de Man et Kinapara Coulibaly, DG du Bnetd (Bureau national d’études techniques et de développement).
Le candidat du Rhdp aura en face une opposition qui portera son choix, sûrement sur Kaotan Koné du Gps ou un candidat du Pdci-Rda.
À Niakara, c’est la coordinatrice régionale du Rhdp en charge du monde associatif féminin et des ONG du Hambol, Koné Catherine qui portera haut le drapeau du parti au pouvoir pour les législatives de 2021.
La tempête de la candidature féminine était tellement forte, qu’elle a balayé les intentions du député sortant de Niakara-Arikokaha-Tortiya, Dr N’datien Séverin Guibessongui et du délégué Rhdp de Niakara-Sud, Clément Ouattara.
La cheffe d’une entreprise de Bâtiment et travaux publics (BTP) aura en face d’elle, probablement la candidature du secrétaire général du Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (Raci-opposition), Dr Hervé Coulibaly comme candidat de l’opposition.
Que ce soit de l’opposition ou du parti au pouvoir, le choix des candidats suscitent des tensions et des grincements de dents. Car, pour une élection, rien n’est gagné d’avance tout comme rien n’est perdu. Tous les candidats partent avec les mêmes chances. À la fin c’est le terrain qui parle et les électeurs décident. Les choix sont critiquables, mais les bases restent la force de chaque candidat.
Des années blanches noyées
En décidant de se présenter aux législatives, la majorité des personnes dont les candidatures n’ont pas été retenues ont préparé, pour la plupart, minutieusement le terrain, au moins pendant cinq ans, voire plus pour d’autres. Chaque candidat jouit de la base naturelle de son parti, mais il y a la base que le candidat, lui-même a forgé et maintenu par son approche et ses actes. C’est ce petit détail qui joue gros et qui, à la fin surprend les candidats parrainés par des partis politiques.
Dans la majorité des cas ces personnes n’ont pas de gros moyens de l’État, elles sont des opérateurs économiques, qui ne bénéficient de rien au point d’être aux ordres. Cependant, elles sont plus proches des populations, organisent des spectacles, des tournois, des jeux, font des dons et assistent les populations avec leurs moyens.
Autant affirmer que pendant des années, ces ‘’bienfaiteurs’’ emballent le cœur des populations en général et, ratissent large les bases de certains partis politiques qui se croient indéracinables.
En somme, ces personnes se familiarisent avec l’électorat que les candidats délaissent quand ils sont élus. Certains élus, cumulards de postes (ministre-député-conseil régional, directeur général-maire-député), paient cash les frais face à de petits candidats indépendants qui, eux, sont toujours aux petits soins des populations.
Les deux grosses fautes du Rhdp
Première faute : les candidats qui se faisaient confiance ont déposé la somme de 500 000 FCFA, soit 762,25 Euros ‘’non remboursable’’ dans les caisses du Rhdp.
Seconde faute : le Rhdp n’a pas organisé de primaire, mais a réceptionné les dossiers de tous ceux qui désiraient se présenter. Ensuite, le coordonnateur régional a présidé des conciliations entre les différents candidats pour un consensus à La Rue Lepic. « Là où les conciliations échouent, la direction décide en tenant compte de deux aspects : la surface financière du candidat et la base électorale », apprend-on.
Comment le Rhdp peut-il empocher les 500 mille FCFA d’une personne ayant préparé sa candidature pendant des années en mettant les moyens financiers dans des activités culturelles, sportives, éducatives etc. pour rester proche des populations, puis in fine rejeter sa candidature et demander que ce dernier soutienne la candidature de son parti avec les hommes de ce dernier ? C’est cette frustration doublée de l’absence du fait qui n’y a pas eu de primaire qu’il sera le nœud gordien à défaire en interne.
À l’occasion d’une réunion organisée le vendredi 8 janvier 2021, à Angolokaha par le collectif des chefs de village et responsables des jeunes et des femmes des 15 villages que compte la sous-préfecture de Niakara, les chefs coutumiers, les leaders des femmes et des jeunes ont unanimement exprimé leur souhait de voir reconduire le tandem Guibessongui N’Datien Séverin et sa suppléante Ouroh Pégnankpan Josiane à l’hémicycle pour les cinq années à venir, rapporte la presse. Le député sortant va-t-il s’aligner facilement au nom de la promotion de la candidature féminine ?
Clément Ouattara, délégué Rhdp de Niakara-Sud qui, depuis la sortie de crise en 2011 est initiateur de plusieurs tournois tant à Katiola qu’à Niakara- (il a même rénové partiellement le stade Thomas d’Aquin en 2014 à ses propres frais) avalera-t-il la couleuvre ? Outre les journées sportives, il organise chaque année des cérémonies de rencontres traditionnelles entre alliés. Les acteurs religieux (catholiques et musulmans), les chefs de communauté villageoise sont honorés à ces cérémonies. Il se présente comme un acteur de rassemblement et de don de soi qui a réussi à se faire une base solide auprès des chefs traditionnels et religieux, des femmes et de la jeunesse tant à Niakara qu’à Katiola.
Président de l’Union sacré des houphouetistes (USH), ce fils de Oureguekaha est un poids politique non négligeable. Membre de la société, il ne subit aucune contrainte liée à une quelconque nomination du pouvoir, qui pourrait le soumettre à l’injonction du mot d’ordre d’un parti. À la dernière présidentielle, il a mis la main à la poche pour confectionner des tee-shirts pour la jeunesse, acheter des pagnes pour les femmes, offrir des moyens de communications aux jeunes quand ceux qui devaient décaisser les fonds ne l’ont fait que partiellement. Voici un second frustré qui ne dépend plus de lui-même, mais de ceux qui lui font confiance grâce à sa générosité et à son sens d’approche et de partage. Va-t-il lui, aussi tendre la main aux décisions de la direction ? Dame Koné Cathérine pourra-t-elle avoir le soutien et les votes. Quelles pourraient être ses forces et faiblesses. Que disent les populations sur son choix ? Des interrogations auxquelles nous répondrons dans la suite de notre dossier.
En entendant en face, les militants du Pdci-Rda jurent par le général Gaston Ouassenan Koné, le Fpi par Koné Katina et le Gps par Guillaume Soro. Le dernier cité y a même tissé largement sa toile, défié le parti au pouvoir en passant la nuit dans certaines contrées avant son exil européen.
À Tafiré, Dabakala, Boniéré et Satama le contexte n’est pas le même, mais le Rhdp doit craindre la surprise. Camara Pogabaha Thomas et Koné Catherine auront-ils le soutien total des frustrés de leur parti ?
L’opposition qui rumine vengeance à ces législatives, profitera-t-elle des fautes politiques du Rhdp dans les différentes circonscriptions électorales, particulièrement à Katiola et Niakara ? La course est encore longue.
Bienvenue Rolande Kwado


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