[Côte d’Ivoire] Quand les grèves surprennent toujours le gouvernement

[Côte d’Ivoire] Quand les grèves surprennent toujours le gouvernement

En Côte d'Ivoire, les grèves sont souvent qualifiées d'illégales et politiques par le gouvernement, contrastant avec la gestion anticipée des mouvements sociaux en France. Les syndicats ivoiriens peinent à faire évoluer les conditions salariales et sociales.

Abidjan, le 17 octobre 2024 (crocinfos.net) – Côte d’Ivoire, les périodes de grèves ne sont pas comme  en France. En Occident, notamment en France les grèves sont cycliques ; syndicats et gouvernants sont préparés, disposés, rodés aux mécanismes : préavis, déclenchements, manifestations,  exécutions dans des circuits délimités, tracés et co-encadrés par les syndicats et les pouvoirs publics. Les syndicats suivent de très près la situation économique des entreprises et les gestions de l’État. Ils sont vigilants et exigeants sur le partage des bénéfices. C’est cyclique  en hiver, à la rentrée politique; si bien que les entreprises et les gouvernants anticipent  en faisant des prévisions, provisions budgétaires. Les marches sont autorisées. Les grèves sont des droits fondamentaux des syndicats. Les pouvoirs dirigeants ne sont jamais surpris. Ils n’accusent pas les syndicats d’être politisés à la solde des partis politiques; car, dans ces pays, il y a des syndicats ouvertement, clairement identifiés d’obédience gauche, centre, droite. Il y a aussi des syndicats indépendants. Tous, dans leurs luttes privilégient l’intérêt commun aux travailleurs.

‘’Pour ne citer que le cas de la Côte d’Ivoire, les gouvernants semblent toujours surpris par les grèves qu’ils condamnent et systématiquement qualifient d’illégales et de politiques.’’

En Afrique les marches syndicales ne sont pas autorisées. Pour ne citer que le cas de la Côte d’Ivoire, les gouvernants semblent toujours surpris par les grèves qu’ils condamnent et systématiquement qualifient d’illégales et de politiques ; quand bien même les organisateurs faute d’être écoutés aient déposé en bonne et due forme les préavis de grèves. En 2017, une trêve sociale avait été signée entre les syndicats et le gouvernement ivoirien; depuis, les gouvernants ont dormi sur les dossiers des syndicats. Alors que durant 7 ans le coût de la vie est devenu insupportable ; les prix des denrées, des services de consommation (eau, électricité, transport, frais scolaires, de santé) et les impôts ont grimpé de manière exponentielle.

Le visage hideux de la grève en Côte d’Ivoire à cause des désicions radicales de certains acteurs du gouvernement. À titre d’illustration.

Comme toujours le gouvernement n’a pas efficacement communiqué sur les efforts non négligeables faits pour soulager les populations. Aussi, l’État se trouve-t-il l’unique cible des syndicats ivoiriens parce que la fonction publique est la plus grande employeuse. Les syndicats ivoiriens font l’erreur de ne pas mettre les entreprises privées qui font pourtant d’énormes bénéfices au centre de leurs revendications.

En Côte d’Ivoire, les grèves sont ponctuelles : elles ne se déclenchent qu’en périodes électorales, notamment avant les élections présidentielles. Ce sont les périodes de pression et chantages sur le pouvoir. C’est de bonnes guerres. Les syndicats se contentent de  miettes temporaires, de “saupoudrages” sectoriels au détriment de l’intérêt général de l’ensemble des travailleurs de Côte d’Ivoire.

Les gouvernants ivoiriens, par expérience nous ont habitués à l’épreuve de force; ils n’entendent que le langage musclé de la force : or donc, sous Felix Houphouët-Boigny, le Syndicat des agents des organes des secteurs publics et parapublic de l’information (SYNINFO), Le  SYNARES, SYNACASSI avaient raison ?

‘’Les gouvernants ivoiriens, par expérience nous ont habitués à l’épreuve de force; ils n’entendent que le langage musclé de la force.’’

Les injustices dans les classements, les rémunérations et  primes à la fonction publique ont été au centre des grèves des syndicats sous tous les régimes ivoiriens. De 1960 à 2024  cela fait 64 ans que l’injustice des rémunérations à la fonction publique est d’actualité.

Maintenant plus que jamais les syndicats fondent beaucoup d’espoir sur le président de la République Alassane Ouattara pour régler définitivement cet héritage d’injustice.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.

Dr Issa Sangaré Yeresso Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.Chevalier de l’ordre de la Culture.


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