[Côte d’Ivoire Sécurisation des frontières] Le secrétaire exécutif de la Cnfci, Diakalidia konaté, au front

[Côte d’Ivoire Sécurisation des frontières] Le secrétaire exécutif de la Cnfci, Diakalidia konaté, au front

-L’offensive livre ses secrets  

Abidjan, le 10-09-2020 (https://crocinfos.net/) Le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’ivoire (Cnfci), Diakalidia konaté, et sa délégation ont séjourné les 8 et 9 septembre 2020, respectivement dans les sous préfectures frontalières des localités de Doropo et Téhini en vue de sensibiliser et former les leaders communautaires, les leaders religieux, les forces de défense et de sécurité, ainsi que  les leaders d’opinions  à lutte contre la covid 19 et à la cohabitation pacifique.

Cette action s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet sensibilisation à la cohabitation pacifique  et à la lutte contre la covid 19 dans les régions frontalières, financé par la coopération allemande  à travers la GiZ.

La formation s’est faite autour de deux modules: la lutte contre la covid 19 et la cohabitation pacifique.

Le premier module assuré par les directeurs départementaux de la santé de Doropo et Tehini a mis en exergue, non seulement les gestes barrières à adopter contre la pandémie, mais également ses modes de transmission.

Les médecins formateurs ont instruit les  participants sur les différentes étapes des mesures barrières, qu’ils ont exigé que les populations adoptent pour se prévenir de la maladie,  surtout à cause de leur proximité avec le Burkina Faso et les passages non officiels qui pourraient être des vecteurs de transmission de la maladie.

Un agents des forces de défense et de sécurité recevant son diplôme de participation. Ph.Dr

Le deuxième module a été animé par l’expert formateur en cohésion sociale et directeur de la cohésion sociale au ministère de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Seka Michel.  Face aux différents conflits  et litiges que les populations vivent avec leurs voisins, l’expert a instruit l’auditoire sur les rôles des acteurs dans la prévention et résolution des conflits, les  outils de la prévention des conflits et les  méthodes de la résolution de ces conflits.

Il les a instruit sur le rôle que devrait jouer chaque acteur, particulièrement les chefs traditionnels, les femmes, et les jeunes dans la recherche et le maintien de la paix.

Concernant les chefs traditionnels, l’expert a soutenu qu’étant au cœur du processus de cohabitation pacifique et de consolidation de la paix, ils doivent savoir apaiser les douleurs et meurtrissures, se soustraire de l’instrumentalisation politique, avoir le discernement nécessaire pour éviter les pièges de la désinformation, de l’intoxication  et de la rumeur, tenir compte de la diversité humaine et culturelle du village et de la communauté, créer un climat de confiance par la sensibilisation à la coexistence pacifique entre les différentes communautés et respecter les différences.

Quant aux femmes, elles doivent utiliser leurs atouts majeurs. À savoir, entre autes  leur esprit de tolérance et de partage, leur sens de la médiation pour éduquer les époux et les enfants aux valeurs morales, de paix, de solidarité et de cohésion sociale.

Par ailleurs, les jeunes, le maillon essentiel du processus de paix, ont le devoir d’utiliser leur jeunesse comme une force positive pour le développement de leur différentes localités et éviter de se faire justice.

La question des  outils de prévention des conflits, notamment les alertes précoces, le dialogue intercommunautaire entre les populations à travers l’activation des comités de paix, les alliances ethniques ont également été abordés. En cas de survenance  de conflits, M. SEKA a  recommandé  que les règlements des conflits au double niveau frontalier et transfrontalier soient respectés.

Ces niveaux sont : le règlement au niveau du chef de famille, de quartier, de village. C’est seulement en cas d’échec que le différend peut être porté à la connaissance du sous préfet de sa localité, et du préfet plus tard, si une solution n’est pas trouvée.

Au terme de son intervention le formateur a affirmé que le renforcement de la cohésion sociale est une responsabilité individuelle, collective et partagée. Il a  donc exhorté les  chefs Traditionnels, les guides religieux, les femmes et les jeunes à dire ‘’NON’’ à l’utilisation des méthodes  violentes pour la résolution des conflits, ‘’NON’’ à la diffusion des rumeurs; et ‘’OUI’’ au vivre ensemble et à la cohabitation pacifique.

L’une des participantes recevant des mains du SG de Cnfci son diplôme de participation. Ph.Dr

Les participants ont visiblement été satisfaits des propos du secrétaire exécutif  et de la qualité de la formation et ont promis de mettre en application les connaissances reçues et œuvrer pour la paix dans leurs localités. «  Par le passé,  nous avons eu beaucoup de conflits fonciers souvent avec nos hôtes et nos voisins. Et c’était difficile .Cette formation est venue pour nous aider à régler pacifiquement nos problèmes, je suis content car j’ai espoir  qu’avec la création  de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire, les problèmes que nous rencontrions ici seront bien réglés par la voie pacifique  », a soutenu Noufe Honoré, chef du village de Téhini.

Avant la remise des certificats de participation et  des  kits sanitaires aux représentants des 72 villages formés, Diakalidia konaté a rendu hommage au Premier ministre, Hamed Bakayoko, président de la CNFCI, et à toute l’assistance avant de présenter les missions de son institution et situer l’objectif des séances de sensibilisation. Avant de mettre en mission les leaders communautaires nouvellement formés à l’effet de transmettre et faire le relais des messages de cohabitation pacifique, de règlement pacifique des différends et de lutte contre la covid à leur population respective il précisé ceci : « Les missions visent d’une part à faire en sorte que les populations des zones frontalières vivent en parfaite  santé et harmonie   et d’autre part à s’imprégner du quotidien difficile des populations des espaces frontaliers et leur donner les outils de paix et règlement pacifique des différends qui pourraient survenir entre elles et leurs voisins. Car   sans  la santé, il ne peut pas y avoir de développement » a-t-il expliqué.

Il a clos son propos en soutenant que les actions prochaines de la commission mixte paritaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso viendront apporter une réponse aux différends et conflits que vivent les populations dans cette partie du pays à travers des activités de délimitation, démarcation des frontières et de coopération transfrontalière.

Au terme de  cette première étape,  72 bénéficiaires issus de 26 villages  ont reçu des mains du secrétaire exécutif  leur certificat de participation et des kits sanitaires contre la covid 19 composés de gel hydro alcooliques, de seaux d’hygiènes, de thermomètres et de papiers hygiéniques.

Par ailleurs, les formations ont été dispensées en français et en langue locales notamment le koulango, le lobiri et le malinké.

La caravane à la cohabitation pacifique  et à la lutte contre la covid-19 dans les régions frontalières sera les 11,12 et 14 septembre, respectivement à Sikolo (Kong), katogo (M’bengué)  et Mahandiana-sokourani (Kaniasso.

Serges Mignon, info sercom Cnfci

 


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