[Côte d’Ivoire] Situation toujours tendue et confuse à M’Batto

[Côte d’Ivoire] Situation toujours tendue et confuse à M’Batto

-L’intervention de l’armée attendue

Abidjan, le 10-11-2020 (https://crocinfos.net/) Les populations du département de M’Batto, dans la région du Moronou, vivent des heures chaudes, tendues et confuses depuis lundi.

Ce mardi 10 octobre, les populations de M’Batto continuent à vivre des affrontements communautaires. Les forces de l’ordre sont débordées. Les autorités appellent du renfort,  surtout celui de l’armée.

Les tirs d’arme à feu continuent à crépiter comme sur un champ de tirs. Une situation confuse et difficile à expliquer par les riverains qui ignorent jusque-là l’identité de ceux qui tirent. Les populations se déplacent de quartier en quartier, d’habitations en habitations avec le peu qu’ils peuvent prendre au fur et à mesure que les tirs se rapprochent de leurs lieux de refuge.

De sources sécuritaires, tout serait parti d’une marche ‘’pacifique’’ des autochtones agni, le lundi matin suite à l’arrestation par les autorités judiciaires ivoiriennes de Pascal Affi N’Guessan, le président du Conseil régional. La marche des autochtones de la communauté agni aurait été réprimée par des jets de pierre au quartier Dioulakro où réside une forte communauté allogène malinké, selon plusieurs sources jointes sur place. S’en est suivi de violents affrontements au cours desquels, plusieurs biens et des habitations ont été incendiés.

Ces affrontements violents ont été confirmés, ce mardi 10 novembre, tôt le matin, par une source préfectorale, qui demande l’intervention des militaires. « Nous n’avons pas fermé l’œil toute la nuit, nos forces de l’ordre sont débordées. Il faut l’intervention de l’armée », plaide-t-il, insistant sur le fait que toutes les voies d’accès à la ville de M’Batto sont barrées. La situation reste tendue et confuse, selon plusieurs sources concordantes.

L’une des victimes dont l’habitation est partie en fumée aux environs de  17h, au quartier Commerce de M’Batto, témoigne : « Ce matin (Ndlr : mardi), nous attendons des tirs tout comme hier, au moment où des jeunes ont escaladé notre clôture et mis feu à notre maison. Nous nous déplaçons d’habitations en habitations au fur et à mesure que les tirs se rapprochent de nous».

Comme elle, plusieurs victimes vivent le calvaire de ces affrontements. L’heure n’est pas au bilan, selon notre source préfectorale, mais ‘’à l’accalmie’’. Car, soutient-il, « les affrontements inter-communautaires sont difficiles à circonscrire ».

Journée sombre

À la mi-journée de ce mardi, la situation, selon nos sources, est restée extrêmement critique, car les deux communautés se sont livrées à un affrontement très violent où des tireurs embusqués tiraient sur tout ce qui bouge. Les autochtones agni n’ont eu d’autre choix que de se replier dans le village de « Ehouman », à 1km de M’Batto, avant de lancer une offensive sur le quartier malinké. Une stratégie qui consistait à prendre à revers les jeunes malinké qui en décousaient déjà avec les jeunes autochtones agni.

Triste et lourd bilan de ce jour. Selon une source hospitalière, l’on dénombre des morts et de nombreux blessés. En effet, l’hôpital qui se trouve à côté du quartier de Dioulakro a enregistré un mort et une dizaine de blessés. Malheureusement, les graves blessés ne pouvaient être évacués à cause de la violence des combats.

Une situation qui nécessite dans l’urgence, selon nos sources, l’intervention de l’armée pour désarmer chaque camp.

Après Toumodi, un autre foyer de tension des affrontements inter-communautaires prend forme à M’Batto où les forces de sont débordées.

Au moment où nous mettions sous presse les informations recueillies, de sources concordantes, l’armée s’apprêterait à atterrir par hélicoptère à M’Batto,  les voies d’accès à la ville étant bloquées.

Kpan Charles

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