[Côte d’Ivoire] Une grève transforme la Maca en un champ de bataille (vidéo)

[Côte d’Ivoire] Une grève transforme la Maca en un champ de bataille (vidéo)

Le préavis de grève de 72 heures à compter de ce jour, initié par le collectif des syndicats significatifs des agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire s’est transformé en champ de bataille à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).

Abidjan, le 18-8-21 (crocinfos.net) La grève de 72 heures à compter de ce mercredi, annoncée par le collectif des syndicats significatifs des agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire, a transformé la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) en champ de bataille ce mercredi.

La grève de 72h annoncée au cours d’une conférence de presse le 9 août 2021, par le collectif des syndicats des agents des gardes pénitentiaires, s’est heurtée ce jour, à un déploiement impressionnant des forces de l’ordre à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) tôt ce jour. Conséquence : affrontements entre les unités de la force publique et des agents de la garde pénitentiaires. Plusieurs blessés, plus d’une dizaine d’arrestations dont le secrétaire général adjoint du Syap-CI, selon le collectif des syndicats.  Tel est le triste visage que donnait la Maca, ce mercredi suite au préavis du Syndicat national du personnel de l’administration pénitentiaire de Côte d’Ivoire (Synapap-CI), celui du Syndicat des agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire (Syap-CI), et le Syndicat national de l’administration pénitentiaire de Côte d’ivoire (Synap-CI).

Face aux journalistes, ils avaient dénoncé le mauvais traitement dont sont l’objet plus de 4000 gardes pénitentiaires des 33 prisons ivoiriennes.

Les agents des gardes pénitentiaires ont vécu une folle journée ce mercredi

Au nom de ces agents, le collectif revendiquait, entre autres, une direction générale, des baux administratifs (relèvement du taux), la prime de judicature et celle d’insalubrité-contagion, leur intégration dans le conseil de sécurité et le statut du personnel. En outre, ils exigeaient l’application des textes en vigueur concernant l’autonomie de l’intendance (beaux administratifs), la nomination du directeur et sous-directeur de l’école du personnel pénitentiaire et les effets d’habillement et d’équipement, ainsi qu’une gestion équitable de l’accumulation des promotions.

Par ailleurs, le collectif avait annoncé un préavis près de grève sanctionné par un service minimum, ce jour.

En réponse, le directeur de cabinet du ministre ivoirien de la Justice, Bernard Kouassi N. a reçu le collectif le lundi 16 août. L’ordre du jour de la rencontre, selon le procès-verbal en notre possession, a porté sur huit points de revendications entre autres, la revalorisation des indemnités, le paiement mensuel des indemnités contributives au logement, l’indemnité de participation à la judicature…

Au terme des échanges sur les différentes préoccupations, le cabinet a opté pour des propositions et la mise en place d’un cadre de travail afin de poursuivre la réflexion. « À la fin des échanges, le directeur de cabinet a invité les représentant syndicaux à suspendre leur mot d’ordre de grève et a proposé de mettre en place un cadre de travail afin de poursuivre les réflexions sur l’ensemble de leur préoccupations », conclut le procès-verbal signé des deux parties.

Le collectif des syndicats étaient loin, selon eux, d’écouter « le même refrain ». Il a donc mis à exécution son projet de grève de 72h pour se faire entendre.

En Côte d’Ivoire, il a été préconisé dans l’objectif 17 du document de politique sectoriel élaboré dans le cadre de l’avant-projet de loi de programmation de sécurité intérieure 2021-2025, une direction générale qui aura la gestion du personnel, le matériel, de la politique carcérale, la formation, l’équipement, les baux administratifs et le budget à cet effet. « Six années plus tard, à l’orée de l’émergence de notre pays, la modernisation tant souhaitée n’est que pure utopie. L’état des prisons illustre effectivement cette inertie des autorités politiques et administratives, s’inquiète le collectif, ajoutant, par ailleurs, nous estimons qu’une telle gestion ne peut être efficace car les priorités ne sont pas les mêmes d’un service à l’autre

La suite, on la connaît. La Maca s’est transformée en un véritable champ de bataille apeurant l’opinion, qui continue à s’interroger.

Serges Mignon


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