[Coup d’État en Guinée] Le colonel Mamady Doumbouya marque son territoire

[Coup d’État en Guinée] Le colonel Mamady Doumbouya marque son territoire

21 décembre 2010-5 septembre 2021, Alpha Condé n’est plus président de la Guinée. Il a été renversé par un coup d’État par le colonel Mamady Doumbouya, commandant du Groupement des forces spéciales de l'armée guinéenne depuis 2018, et ses hommes.

Abidjan, le 6-5-21 (crocinfos.net) 21 décembre 2010-5 septembre 2021, Alpha Condé n’est plus président de la Guinée. Il a été renversé par un coup d’État par le colonel Mamady Doumbouya, commandant du Groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne depuis 2018, et ses hommes.

Dans un communiqué de presse dont nous détenons copie, le nouvel homme fort de la Guinée, le président du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), le colonel Mamady Doumbouya explique que lui et ses hommes veulent assumer un rôle pompier dans un pays en manque de vision, de valeur politique et sociale. « Nos maux se nomment manque de courage politique, tyrannie de l’argent, extraversion, absence de moralité́ collective », déclare-t-il. Il ajoute que les guinéens manquent des hommes capables de traduire politiquement et économiquement la richesse dont dispose le pays. Et que leur problème n’est pas aussi, l’absence de démocratie, mais le manque de vision, de valeur politique et sociale. « C’est pour mettre fin à cet aveuglement volontaire, qui a rendu misérable la vie du guinéen, que nous décidons aujourd’hui d’assumer notre responsabilité́. Pour que nous autres, guinéens accédions enfin à la lucidité́, celle qu’exige justement l’État de droit » explique-t-il.

Pour lui, le geste que lui et ses hommes ont posé aujourd’hui n’est pas un coup d’État mais une action inaugurale permettant de créer les conditions d’un État. « Plus précisément un État droit. Car l’histoire politique de notre pays, marqué par des violences, des injustices et inégalités, prouve qu’en Guinée la volonté́ du plus fort a toujours supplanté le droit, et donc que depuis l’accession à l’indépendance l’esprit autoritaire a triomphé sur l’esprit du juste et du raisonnable », indique-t-il. Il justifie ce geste par le fait que cette situation est profondément ‘’anormale’’ et ‘’injustifiable’’. « Nous avons décidé́ d’agir, de poser un geste autour duquel nous voulons mobiliser toutes les bonnes consciences afin de sortir notre pays de la malédiction politique », renchérit-il.

Le président du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), invite tous les responsables de la société́ civile et les différents partis politiques a une rencontre d’urgence pour que, collectivement les guinéens sortent, selon lui de ce moment inaugural et amorcent la seconde étape : celle d’organiser la société́ guinéenne sous les principes de l’État de droit. « Ce qui inclura essentiellement une réorganisation de l’armée afin de mettre un terme à sa longue et tragique politisation », conclut-il.

Pour mieux contrôler la situation, le président du Comité national du rassemblement et du développement a instauré un couvre-feu à 20h, et convoqué les présidents d’institutions et les ministres à une réunion, le lundi à 11h. Les gouverneurs sont remplacés par les commandants militaires des régions, les préfets et les sous-préfets par des commandants d’unités, les secrétaires généraux des ministères doivent assurer la coordination des ministères, les anciens présidents d’institutions et les ex-ministres sont convoqués à une réunion et les fonctionnaires sont appelés à reprendre le travail lundi matin.

Alpha Condé n’est plus président de la Guinée, le nouvel homme fort ménage sa monture pour marquer son territoire, malgré les condamnations de l’ONU, la Cedeao et autres institutions internationales.

Serges Mignon


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