[Crise au Niger] 72 heures avant l’ultimatum, la tension monte autour de la prise d’otage du président Bazoum

[Crise au Niger] 72 heures avant l’ultimatum, la tension monte autour de la prise d’otage du président Bazoum

À 72 heures de l'ultimatum de la CÉDEAO, la crise au Niger s'aggrave alors que le président Bazoum est toujours pris en otage par les putschistes. Le PNDS-Tarayya hausse le ton et les négociations sont dans l'impasse.

Abidjan, le 4 août 2023 (crocinfos.net)—À 72 heures de l’ultimatum de la CÉDEAO, les positions se radicalisent, et une équation se pose quant à la prise d’otage du président Bazoum des putschistes au Niger.

Dans un communiqué de presse du 4 août 2023, Kalla Ankourao, le secrétaire général du comité exécutif national du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), hausse le ton face à la situation de tentative de remise en cause de l’ordre constitutionnel au Niger. Le PNDS-Tarayya réaffirme son engagement à lutter sans faiblesse contre cette tentative et appelle à une mobilisation générale de toutes ses structures à tous les niveaux.

Depuis le 26 juillet 2023, le Président de la République, SEM Mohamed Bazoum, et sa famille sont pris en otage par la Garde présidentielle, ainsi que d’autres responsables politiques, dont des ministres et des députés. Le général putschiste Abdourahamane Tiani rejette les sanctions imposées par la CÉDEAO et affirme qu’il ne rétablira pas le président dans ses fonctions malgré les pressions.

La CÉDEAO a fait des propositions de sortie de crise à la junte au pouvoir, mais la délégation n’a pas rencontré le chef de la junte ni le président déchu. Une porte-parole de la délégation a souligné que le putsch du 26 juillet était très improvisé et que la junte pourrait ne pas compter sur un soutien durable de la population.

La CÉDEAO a donné jusqu’à dimanche 6 août 2023, aux putschistes pour rétablir le président dans ses fonctions, sous peine d’utiliser la force. À trois jours de l’ultimatum, les chefs d’état-major de la CÉDEAO se réunissent au Nigeria pour discuter de l’échec d’une intervention militaire au Niger.

En réponse aux sanctions imposées par la CÉDEAO, le Niger ferme son ambassade auprès de la France, du Nigeria, du Togo et des États-Unis. La France rejette l’éviction des ambassadeurs nigériens à l’extérieur et affirme ne pas reconnaître tout acte émis par la junte.

D’autres pays membres de la CÉDEAO, comme le Bénin, ferment leur frontière avec le Niger et se préparent pour une éventuelle intervention militaire en cas d’échec des négociations. Le président Talon du Bénin a qualifié la prise d’otage de “coup inacceptable”.

Les négociations semblent au point mort, et la chaîne de rencontre est grippée. L’intervention militaire soulève des questions concernant le sort du président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, et des autres otages, utilisés comme moyens de chantage par les putschistes.

Alors que l’ultimatum approche, la situation reste tendue au Niger, avec des enjeux politiques et sécuritaires importants. La résolution de cette crise dépendra des décisions prises par la CÉDEAO et des résultats des négociations en cours. L’avenir du Niger en se focalisant sur le rétablissement du président Bazoum selon l’ordre constitutionnel, repose désormais sur une équation complexe à résoudre.

KPAN CHARLES

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