[Crise dans les hôpitaux de province] : Négligence, sous-effectif et pannes électriques choquent les patients ! (témoignage)

[Crise dans les hôpitaux de province] : Négligence, sous-effectif et pannes électriques choquent les patients ! (témoignage)

Dr. Issa Sangaré Yeresso, journaliste, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2. Chevalier de l'ordre de la Culture, fait un témoignage bouleversant sur les hôpitaux de province en Côte d'Ivoire : sous-effectif médical, pannes électriques, négligence administrative. De vrais défis du système de santé relever.

-Au secours !!!  Hôpitaux de province, mort clinique programmée…négligence dans l’entretien !!!

Boundiali, Côte d’Ivoire, lundi 6 novembre 2023 (crocinfos.net)—Boundiali, dimanche 5 novembre 2023, pris d’un malaise je me rends aux urgences à l’hôpital général de ma ville natale adorée. Quatre charmant(e)s, alertes et dévoué(e)s infirmièr(e)s et leur collègue major s’appliquent à examiner leurs patients. Flaire professionnel, sentant que j’étais mal en point ils m’imposent une dizaine de minutes d’observation avant de prendre ma tension. 19/8.Consequence d’une activité intense au village.

1)-Premier problème, je demande à rencontrer le médecin de garde pour le mettre en contact avec mon médecin traitant. Point de médecin. L’hôpital est en sous-effectif : Il n’y a que 2 médecins. Il y a manque de médecin surtout de spécialistes dans les hôpitaux de l’intérieur de notre pays. Les médecins et d’autres fonctionnaires avec la complicité des services des ressources humaines de leurs ministères usent de stratagèmes pour ne pas être affectés à l’intérieur du pays. Ceux qui ne réussissent pas à se faire affecter à Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Daloa, Korhogo, Abengourou… font de l’absentéisme répété sous le regard bienveillant des préfets et sous-préfets. Tous nos hôpitaux publics de province souffrent d’un manque de personnels. Dans mon cas à Boundiali, on fait appel au médecin chef de l’hôpital général qui, par son expérience me tranquillise, et après examens me prodigue des conseils…

2)-Deuxième problème :16h 58min coupure d’électricité. Réaction des habitués, personnel et patients allument les torches de leurs téléphones portables. Pas de relais des 2 groupes électrogènes (dont un don). Ils sont en panne depuis fort longtemps. « Ça recommence ! » dit une infirmière désabusée ; une autre très inquiète croise les mains 《 Seigneur sauve ceux qui sont sur les table d’opération. 》Comment peut-on dans un hôpital laisser en panne les groupes électrogènes? inimaginable!!!

‘’Les médecins et d’autres fonctionnaires avec la complicité des services des ressources humaines de leurs ministères usent de stratagèmes pour ne pas être affectés à l’intérieur du pays.’’

Espérons que le Centre hospitalier régional (CHR) en construction à Boundiali sera très bien équipé en matériels ultra modernes et groupes électrogènes bien entretenus. Sans oublier les ressources humaines (radiologues, généralistes, spécialistes, infirmière(e)s, sages-femmes, maintenance(e)s.…)

3 )-Troisième problème,  avec mon ordonnance , muni de toutes mes cartes d’assurance MCI, MUGEFCI,  CMU je ne peux bénéficier des prestations de mes assurances car dit-on c’est dimanche. Comme si la maladie choisit seulement les jours ouvrables. Il faut repasser demain Lundi 6 novembre 2023 ; me dit-on. Imaginez un patient à jour chez l’assurance qui n’a pas suffisamment de ressources financières pour payer les 100% à la pharmacie. Il peut crever en attendant le jour ouvrable. Apparemment c’est le dernier des soucis de l’administration hospitalière. Tous les centres médicaux de côte d’ivoire et leurs patients vivent cette situation. Est-ce acceptables dans les hôpitaux publics ?

Il est indéniable que sur le plan médical, le plateau technique en Côte d’Ivoire s’est considérablement amélioré ; mais pour l’organisation pratiques et l’entretien des investissements (bâtiments, espaces verts, blocs opératoires, fauteuils dentaires, groupes électrogènes et autres) l’administration centrale doit être plus attentive aux plaintes des hôpitaux et de leurs patients de l’intérieur de la Côte d’Ivoire.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres

DR. ISSA SANGARÉ YERESSO, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2. Chevalier de l’ordre de la Culture.

CATEGORIES
TAGS
Share This