[Crise du Covid-19 sur les PME] Les propositions de Mamadou Kouyaté (Managing Partner de JELY GROUP)

[Crise du Covid-19 sur les PME] Les propositions de Mamadou Kouyaté (Managing Partner de JELY GROUP)

Face à la crise sanitaire de la pandémie à Covid-19, Mamadou Kouyaté, Managing Partner de JELY GROUP, propose dix (10) mesures concrètes qui permettront d’assurer un soutien efficace et déterminant aux PME.

Depuis le déclenchement de la crise du covid-19, les États africains, à l’instar des autres pays du monde, ont adopté une série de plans de riposte visant à atténuer l’impact de cette pandémie sur leurs économies. Les PME, maillon essentiel de ces économies seront probablement les plus durement touchées.

‘’En plus du secteur de l’assurance, Jely Group accompagne des entreprises dans le secteur bancaire, industriel, médical, immobilier et minier’’

Conscients de cette menace, les États ont réagi en mettant en place des fonds de garantie et de soutien aux PME, mais également des réaménagements fiscaux afin de soulager ces dernières. Si ces mesures pour le moins « classiques » sont nécessaires, elles ne suffiront pas à endiguer le « cataclysme » économique qui se profile pour les entreprises en général et les PME en particulier.

‘’Seule une action coordonnée et pragmatique de tout l’écosystème pourra fonctionner (État, banquiers centraux, banques, fonds de capital-investissement, PME elles-mêmes)’’.

En plus du crédit, il faudra aux PME du capital à moyen/long terme mais aussi et surtout de l’assistance technique. Pour cela, seule une action coordonnée et pragmatique de tout l’écosystème pourra fonctionner (État, banquiers centraux, banques, fonds de capital-investissement, PME elles-mêmes).

Fort de plusieurs années d’expérience le financement et la restructuration des PME à travers l’Afrique, Mamadou Kouyaté, Managing Partner de JELY GROUP, propose dix (10) mesures concrètes qui permettront d’assurer un soutien efficace et déterminant aux PME africaines face à cette crise.

Au niveau des États

1 – Les États devraient privilégier aux mécanismes de garantie et de financement classiques, un dispositif plus global offrant à la PME de l’assistance technique, du capital et de la dette. Bien que plus complexe à mettre en œuvre, ce dispositif permet non seulement d’assurer la pérennité de l’entreprise bénéficiaire, mais aussi aux Etats de ne pas perdre les fonds injectés. Il peut également être fait recours au quasi-capital, qui donne la possibilité au bailleur de fonds (en l’espèce l’Etat) d’être remboursé (en dernier ressort) tout en ayant un droit de regard dans la gestion de l’entreprise bénéficiaire.

2 – Pour être efficace, la gestion de ce dispositif doit être confiée à une société de gestion de fonds ayant de l’expérience sur le segment visé. Les États pourront bénéficier dans ce cadre de l’appui des institutions financières de développement coutumières de ce type d’intervention (BAD, SFI, Proparco, DEG, FMO, etc.)

3 – A ce jour, peu d’États africains disposent d’un cadre réglementaire et fiscal spécifique aux sociétés de gestion et aux fonds de capital-investissement. Cette crise est l’occasion pour ces États de mettre en place un cadre réglementaire et fiscal attractif pour les sociétés de gestion, et les fonds de capital-investissement afin de soutenir leurs économies.

4 – Sur le plan fiscal, les États doivent aller au-delà des dispositions fiscales temporaires prises car la crise aura un effet durable. Les PME sont les plus touchées par l’incertitude fiscale et les lourdeurs administratives.

Les États pourraient par exemple, pour réduire l’insécurité fiscale et les contrôles abusifs :

  • Simplifier la fiscalité des PME en mettant en place des forfaits fiscaux permettant aux PME de payer un impôt forfaitaire en fonction de critères définis.
  • Fixer un plafond aux montants et aux nombres des contrôles fiscaux selon des critères bien définis pour éviter que les PME fassent l’objet d’un harcèlement fiscal.

5 – Les États devront également prendre des mesures pour le règlement, dans les délais, des factures des entreprises en général et des PME en particulier résultant de la commande publique. Les entreprises bénéficiaires de ces mesures devront également régler à bonne date leurs fournisseurs.

6 – Enfin, quelles que soient les mesures prises, les États doivent s’assurer de leur effectivité et de leur efficacité. Cela peut se faire à travers la mise en place d’un organe indépendant auprès duquel les PME pourront remonter aisément les difficultés dans l’application des mesures, et qui pourra trancher dans des délais raisonnables.

’Les dirigeants des PME africaines doivent profiter de cette crise pour se remettre en question et bâtir des entreprises mieux structurées qui deviendront des champions sur lesquels les économies locales pourront s’appuyer’’.

Au niveau des banques centrales

7 – De leur côté, les banques centrales devront mettre à la disposition des établissements financiers de la liquidité et mettre en place des dispositifs pour inciter ces derniers à prêter effectivement aux PME.

Institutions Financières de Développement

8 – Les Institutions Financières de Développement telles que la Banque Africaine de Développement pourraient apporter de l’assistance technique aux fonds mis en place par les Etats pour soutenir les entreprises les plus fragiles.

9 – Ces institutions pourront également mettre à la disposition des sociétés de gestion de capital-investissement, des fonds destinés à soutenir les PME touchées par la crise du Covid-19 et/ou revoir les conditions d’intervention et les rendements attendus des fonds de capital-investissement déjà existants, pour leur permettre d’élargir leur champ et soutenir les PME.

Au niveau des PME

10 – De leur côté, les PME ayant accès à ces dispositifs d’aide doivent, en contrepartie, s’acquitter de certaines obligations, notamment :

  • Le maintien des emplois pendant une période définie.
  • Le règlement des fournisseurs dans les délais.
  • La non-distribution de dividendes pendant une période définie.

Face à l’ampleur de cette crise sanitaire, les efforts doivent être convergents tant au niveau national qu’international. En outre, les différentes parties prenantes et notamment les États doivent s’assurer du caractère effectif et de l’efficacité des mesures prises. Les dirigeants des PME africaines doivent profiter de cette crise pour se remettre en question et bâtir des entreprises mieux structurées qui deviendront des champions sur lesquels les économies locales pourront s’appuyer.

À propos de Jely Group

Basée en Côte d’Ivoire, Jely Group propose une approche globale à ses clients allant de la restructuration d’entreprise au recrutement en passant par le financement. En plus du secteur de l’assurance, Jely Group accompagne des entreprises dans le secteur bancaire, industriel, médical, immobilier et minier. Les équipes de Jely Group ont également accompagné des institutions de développement dont la Banque Africaine de Développement (BAD) et des fonds d’investissement. Les activités de Jely Group s’articulent autour de deux branches :

  • Jely Advisory & Investment pour la partie relative à la restructuration et au financement d’entreprises.
  • Jely HR pour la partie relative au recrutement, au renforcement de la gouvernance et à la formation.

https://www.jely-group.com/

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