[Débat sur l’A en Côte d’Ivoire] Le Repprelci et société civile apportent des réponses à la désinformation et à la haine en ligne

Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, le 21-4-2024 (crocinfos.net)—Pour démystifier les défis de l’Intelligence Artificielle (IA) et lutter contre la désinformation croissante, le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), en partenariat avec le Forum Information et Démocratie, a organisé un atelier inédit le samedi 20 avril 2024, à Grand-Bassam. Cet événement a rassemblé des journalistes et des membres de la société civile autour du thème “l’IA comme bien public : garantir un contrôle démocratique de l’IA dans l’espace informationnel”.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Lassina Sermé, président du REPPRELCI, a souligné l’émergence de l’IA comme catalyseur de transformations majeures dans le paysage numérique mondial. Il a mis en lumière les risques inhérents à cette avancée technologique, notamment la prolifération de la désinformation à travers des médias manipulés tels que les vidéos et les images truquées, ainsi que les deep fake. Sermé a particulièrement mis l’accent sur la situation en Côte d’Ivoire, où les autorités et les partenaires internationaux redoublent d’efforts pour sensibiliser le public aux fausses informations générées par l’IA.

Outre les fausses informations créées par l’IA, Sermé a également dénoncé les rumeurs et les discours de haine qui se propagent souvent via les réseaux sociaux, rappelant des incidents dramatiques survenus lors du scrutin présidentiel d’octobre 2020, ayant entraîné des violences et des pertes humaines. Il a cité l’exemple d’une vidéo non datée diffusée sur les réseaux sociaux en mai 2021, provoquant des actes de violence à Abidjan contre des ressortissants du Niger, soulignant ainsi la propension des périodes électorales à alimenter la désinformation et les discours toxiques.

Conscient de ces enjeux, le REPPRELCI, acteur de premier plan dans les médias numériques ivoiriens depuis 2006, s’est engagé à sensibiliser et à éduquer le public sur ces questions brûlantes. Dans le cadre de l’atelier, un groupe de travail a été constitué, réunissant des experts tels que des journalistes, des chercheurs et des spécialistes en données, afin d’explorer les implications de l’IA et de formuler des recommandations pour contrer ses effets néfastes.

Au-delà des frontières ivoiriennes, ce projet du Forum Information et Démocratie a mobilisé sept autres pays, dont le Sénégal, le Bénin, et l’Inde, dans des groupes de travail similaires sur l’IA. Le rapport résultant de ces efforts, étalé sur 158 pages et divisé en quatre chapitres, aborde des questions cruciales telles que le déploiement sécurisé des systèmes d’IA, la responsabilité, l’éthique et la gouvernance de cette technologie émergente.

Pour terminer, Lassina Sermé a exprimé sa gratitude envers les organisateurs, les participants et les intervenants. Il a souligné l’importance de ces discussions pour façonner un avenir numérique plus responsable et inclusif. L’atelier, qui s’est déroulé du 19 au 21 avril 2024, a réuni une vingtaine de participants déterminés à faire avancer le débat sur l’IA en Côte d’Ivoire et au-delà. Par ailleurs, il adressé ses remerciements au Forum Information et Démocratie et à son Policy Manager, Katharina Zuegel et à l’ensemble des participants à l’atelier.

Cette initiative marque une étape importante dans la lutte contre la désinformation et les discours de haine, et offre un cadre propice à l’élaboration de solutions novatrices pour garantir un contrôle démocratique de l’IA dans l’espace informationnel ivoirien.

Kangah Athanase envoyé spécial à Grand-Bassam