[Édito] L’après-bourse: Une réalité contrastée pour les bénéficiaires de programmes d’échanges des USA

[Édito] L’après-bourse: Une réalité contrastée pour les bénéficiaires de programmes d’échanges des USA

Dans cet éditorial, le journaliste d’investigation, François M’brah II, interpelle les décideurs sur les réalités contrastées de l'après-bourse pour les bénéficiaires ivoiriens des programmes d'échanges avec les USA et plaide pour une équité dans le soutien à leur intégration professionnelle.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 19 novembre 2023 (crocinfos.net)—-La coopération bilatérale entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis d’Amérique est un pilier essentiel du développement et du progrès dans notre pays. Chaque année, les États-Unis investissent des milliards de FCFA pour financer des programmes d’échanges visant à former et soutenir les jeunes, les femmes, les universitaires et d’autres professionnels ivoiriens. Cette collaboration se déploie dans des domaines clés tels que la sécurité, la santé, l’éducation, et bien d’autres encore.

Cependant, il est important d’examiner attentivement ce qui se passe après le retour de ces bénéficiaires de programmes d’échanges au bercail. Malheureusement, la réalité qui se dessine est contrastée et complexe. Certains d’entre eux, généralement ceux déjà bien connus, sont accueillis avec tous les honneurs et bénéficient de multiples opportunités. Leurs succès sont applaudis et leur expertise est valorisée.

Malheureusement, une autre réalité moins reluisante se profile pour les plus jeunes et moins connus. Ces jeunes boursiers ivoiriens, qui ont pourtant acquis des compétences précieuses et une expérience internationale, sont laissés pour compte, piégés dans une situation précaire. Ils peinent à trouver des débouchés professionnels et se retrouvent dans une impasse, confrontés à des difficultés pour mettre à profit leurs nouvelles connaissances et compétences.

Il est temps de remédier à cette situation inéquitable. L’État ivoirien doit accorder une considération équitable à tous les boursiers de retour, quels que soient leur renommée ou leur réseau. L’Etat de Côte d’Ivoire doit mettre en  place des mécanismes de suivi et de soutien pour faciliter leur intégration professionnelle, encourager l’entrepreneuriat et créer des opportunités de collaboration avec les acteurs locaux dans différents secteurs.

‘’L’Etat doit promouvoir la visibilité et la reconnaissance des réalisations des jeunes boursiers de retour. En mettant en avant leurs réussites, en les intégrant dans des événements et des initiatives nationales, nous pouvons inspirer d’autres jeunes à suivre leurs pas et à saisir les opportunités offertes par les programmes d’échanges internationaux.’’

De plus, il est primordial de renforcer les partenariats entre les institutions académiques, les entreprises et les organisations gouvernementales afin de faciliter l’accès des boursiers de retour à des stages, des emplois et des projets pertinents. La création de programmes de mentorat et de réseautage spécifiquement dédiés aux anciens boursiers pourrait également favoriser leur progression et leur épanouissement professionnel.

Il est essentiel que notre pays reconnaisse pleinement la valeur des compétences et des connaissances acquises par ces bénéficiaires de programmes d’échanges. Leur retour au pays devrait être perçu comme une opportunité précieuse de renforcer notre développement et notre position sur la scène internationale. Investir dans ces jeunes talents, les soutenir et les encadrer adéquatement, c’est investir dans l’avenir de la Côte d’Ivoire.

L’Etat doit promouvoir la visibilité et la reconnaissance des réalisations des jeunes boursiers de retour. En mettant en avant leurs réussites, en les intégrant dans des événements et des initiatives nationales, nous pouvons inspirer d’autres jeunes à suivre leurs pas et à saisir les opportunités offertes par les programmes d’échanges internationaux.

Enfin, il est impératif que les acteurs gouvernementaux, les institutions académiques et les organisations de la société civile travaillent de concert pour coordonner leurs efforts en faveur des anciens boursiers. La création d’une plateforme ou d’un bureau dédié à la gestion et au suivi des boursiers de retour pourrait faciliter la communication, le partage d’informations et la mise en place de mesures concrètes pour les soutenir.

L’après-bourse ne doit pas être un gouffre dans lequel les jeunes boursiers ivoiriens se perdent. Au contraire, c’est une période cruciale où leur potentiel peut être pleinement exploité pour contribuer au développement de notre nation. En investissant dans leur réussite, en leur offrant des opportunités et un soutien adapté, nous créons un environnement propice à l’innovation, à la croissance économique et à la prospérité pour tous.

Il est temps de transformer cette réalité contrastée en une réalité équitable et inclusive pour tous les anciens boursiers de retour. Ensemble, en reconnaissant leur valeur, en les accompagnant et en leur offrant des opportunités, nous bâtirons un avenir prometteur pour la Côte d’Ivoire.

FRANÇOIS M’BRA II

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