[Fraude à l’électricité en Côte d’Ivoire] Un député dénonce la mafia qui coûte des milliards au secteur énergétique

[Fraude à l’électricité en Côte d’Ivoire] Un député dénonce la mafia qui coûte des milliards au secteur énergétique

Antoine Assalé Tiémoko, journaliste d’investigation, député élu de la Nation, révèle les dessous de la fraude à l'électricité en Côte d'Ivoire. Dans une vidéo, il révèle que les pertes de production et les marchés douteux contribuent aux milliards FCFA perdus par le secteur énergétique.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 31-12-2023 (crocinfos.net)—Antoine Assalé Tiémoko, journaliste d’investigation, député élu de la Nation, révèle les dessous de la fraude à l’électricité en Côte d’Ivoire. Dans une vidéo, il révèle que les pertes de production et les marchés douteux contribuent aux milliards FCFA perdus par le secteur énergétique.

Une mafia bien orchestrée

Le journaliste d’investigation, député élu de la Nation, Antoine Assalé Tiémoko, a révélé lors d’une récente déclaration dans une vidéo l’ampleur de la fraude à l’électricité en Côte d’Ivoire, pointant du doigt une véritable mafia qui coûte des milliards au secteur énergétique. Cette enquête, fondée sur des documents indiscutables, met en lumière les multiples facettes de cette fraude endogène qui contribue au déséquilibre du secteur.

L’enquête de L’Eléphant Déchainé

En 2018, une enquête approfondie réalisée par L’Eléphant Déchainé a révélé des chiffres alarmants. Entre 2009 et 2018, la fraude à l’électricité a engendré des pertes colossales estimées à 426 milliards de FCFA. Ces résultats ont été corroborés par des radios internationales telles que RFI, soulignant l’ampleur du problème.

Des mesures vigoureuses de l’État

Face à cette situation, l’État ivoirien a pris des mesures extrêmement vigoureuses pour lutter contre la fraude. Le code de l’électricité a été renforcé, donnant ainsi à la compagnie d’énergie, à la justice et aux autorités les outils nécessaires pour traquer et sanctionner les fraudeurs. Malgré cela, la fraude persiste, mettant en lumière l’urgence d’une régulation plus efficace.

Les chiffres alarmants de la fraude

Chaque année, selon le journaliste d’investigation l’État perd en moyenne 40 milliards de FCFA en raison de la fraude à l’électricité. Ce montant considérable soulève des questions sur les actions entreprises par l’État pour récupérer ces sommes perdues. Le député insiste sur le fait que la fraude à l’électricité est une véritable mafia, impliquant des élus, des cadres, et même des dirigeants hauts placés.

L’action sur le terrain

Antoine Assalé Tiémoko, ayant travaillé aux côtés des équipes chargées de sensibiliser et de traquer les fraudeurs sur le terrain, témoigne de l’ampleur du problème. La fraude à l’électricité est profondément enracinée dans la société, avec des élus, des cadres et des dirigeants participant activement à ces activités illégales.

Les raisons endogènes du déséquilibre énergétique

Le député identifie deux causes endogènes majeures contribuant au déséquilibre du secteur énergétique en Côte d’Ivoire.

Fraude et pertes de production

La fraude à l’électricité n’est pas le seul problème. Les pertes de production lors du transport de l’électricité jouent également un rôle déterminant. L’État achète de l’électricité à un prix fixe, mais en raison de défauts dans le matériel de transport, il perd jusqu’à 15 % de la quantité achetée. Une norme de 3 à 5 % est largement dépassée, représentant des pertes financières considérables.

Marchés de gré à gré et dette croissante

Les marchés de gré à gré dans le secteur de l’énergie posent un autre défi majeur. Bien que le taux de raccordement soit élevé, les marchés douteux contribuent à une dette croissante. Le député souligne la nécessité d’un audit approfondi pour évaluer la pertinence et l’efficacité de ces marchés.

Solutions internes pour un secteur énergétique équilibré

Antoine Assalé Tiémoko insiste sur la nécessité pour l’État d’adopter des mesures vigoureuses pour réguler la fraude à l’électricité et réduire les pertes de production. Un investissement dans le matériel de transport d’énergie est également prioritaire pour minimiser les pertes. Enfin, un audit approfondi des marchés de gré à gré est nécessaire pour assurer la transparence et réduire la dette du secteur.

L’État entre le marteau et l’enclume

La fraude à l’électricité en Côte d’Ivoire est un problème complexe qui nécessite une action immédiate de la part de l’État. Les solutions internes, telles que la régulation de la fraude, l’investissement dans le transport d’énergie, et la transparence dans les marchés de gré à gré, sont importants pour rétablir l’équilibre dans le secteur énergétique. Il est temps pour l’État de faire preuve de détermination et de mettre fin à cette mafia qui coûte des milliards chaque année.

SERIBA KONE

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