L’attaque de Grand-Bassam, les 46 toges en quête d’emploi, 46 militaires détenus au Mali…..
À Barthelemy Zouzoua Inabo:Perpétuité pour les accusés de l’attaque de Grand-Bassam, sursis pour les 46 toges en quête d’emploi, le sort des 46 militaires détenus au Mali connu ce jeudi 29 décembre 2022… La Justice ici et là-bas, pour boucler 2022…
Abidjan, le 29-12-22 (crocinfos.net) Le Tribunal criminel a eu la main lourde pour les accusés de l’attaque de Grand-Bassam. L’attentat avait fait 19 morts et 33 blessés, le 13 mars 2016. Une attaque minutieusement préparée par un réseau rodé. Sur les 18 personnes conduites devant le tribunal, seulement quatre étaient effectivement présentes. Le cerveau a quitté le pays, le 14 mars 2016, aidé par les logisticiens de son organisation.
Les quatre accusés ont nié en bloc les accusations contre eux devant le tribunal. Ils ont cependant eu rapport avec Kounta Dalla, le cerveau. Ils se sont mis à sa disposition à Abidjan et à Grand-Bassam. Par exemple, l’accusé Kounta Mohamed Sidi. Il a accueilli Kounta Dalla chez lui le 10 février 2016. Pendant trois jours, il a été son tuteur. Le 21 février 2016, il est allé se baigner avec Kounta Dalla à Grand-Bassam. « Chez nous, quand ça ne va pas, tu vas nager à la mer. ».
À la question du Tribunal: « Pourquoi à Bassam alors qu’il y a la mer à Port-Bouët et à Adjouffou ?» sa réponse: « Les grands types vont s’amuser à Grand-Bassam. »
Le tuteur de Kounta Dalla a été coulé par la version de son cousin. Le jour de l’attaque, il a bien reçu le cerveau de l’attaque chez lui. « J’ai appris la nouvelle de l’attaque dans la rue. ». Son cousin, venu ce jour-là d’Abobo, a dit le contraire: « Nous étions chez lui quand il a reçu l’information. Son visiteur a crié Allah ô Akbar ». Sa réaction est alors surprenante. « Ce que mon cousin Souleymane a dit est vrai ». Il avait ainsi ouvert le champ au Procureur pour le crucifier.
Globalement, chacun des accusés a eu une vie à Abidjan avant l’attaque et après l’attaque. Et la sentence du tribunal est pour le moins logique. Mais elle ne résout pas tout. La Côte d’Ivoire et le Mali doivent coopérer au plan judiciaire pour la condamnation effective de Kounta Dalla.
Coopération Côte d’Ivoire-Mali. Les regards tournés vers le Palais de Justice de Bamako pour le procès des militaires ivoiriens détenus dans la capitale malienne depuis le 11 juillet 2022. Pour beaucoup, un procès pour la forme. Les deux pays ayant déjà signé un protocole dont les termes sont confidentiels sur la question. La diplomatie ayant largement déblayé le chemin. Les choses vont s’accélérer en fait. On cherche le costume à porter au cadavre, en fait…
‘’(…) Si Bamako libère les soldats, Abidjan libère aussi la figure de la société civile de la MACA. Parallélisme des formes. On doit entrer en 2023, tous joyeux.’’
Ils étaient 49. Les trois dames dans le groupe ont été libérées. Ils sont désormais 46 encore à Bamako. Leurs familles respectives, l’armée nationale et la Côte d’Ivoire attendent leur retour au pays.
Je t’ai déjà laissé un message pour ton Camarade hein: si Bamako libère les soldats, Abidjan libère aussi la figure de la société civile de la MACA. Parallélisme des formes. On doit entrer en 2023, tous joyeux.
46 docteurs comme 46 militaires. Comme par hasard. Les gens de papier longueur étaient devant le tribunal ce mercredi 28 décembre. Condamnés avec sursis. Ils veulent travailler. Ils appellent l’Etat de Côte d’Ivoire à se poser les bonnes questions sur son système de formation, sur l’adéquation formation-emploi. Ils manifestent en toges. La Justice les accuse de troubler l’ordre public.
Ils ont certes regagné leurs familles respectives mais le débat n’est pas pour autant clos. La question, on fait quoi maintenant?
La chronique de Fernand Dédeh
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