Le gauche et l’impudeur (Simple avis)

Le gauche et l’impudeur (Simple avis)

« Je suis étudiant en gauche. Il est professeur de gauche privé, du gauche constitutionnel. Il a dit le gauche. »

Vous avez compris ? Le droit a fait place au gauche. On n’est plus professeur de droit, mais de gauche.

En 2000, le président de la Cour suprême, en lieu et place du Conseil constitutionnel suspendu par le Comité national de salut public (CNSP), prétendait, ce vendredi du mois d’octobre 2000, dire le droit. En fait, le président Tia Koné disait le gauche. Quand on entendait les nombreux “vu”, “considérant”, “dans la forme”, “dans le fond”, on pensait que le président de la Cour suprême disait le droit. Or, c’est par le gauche qu’il a éliminé, tour à tour, Émile Constant Bombet pour détournement des fonds de l’UE, Henri Konan Bédié pour certificat médical établi en France, Alassane Dramane Ouattara pour moralité douteuse… C’est 12 ans après, lors de l’installation d’un sous-préfet dans le département de Biankouma, en présence de Tené Birama Ouattara, alias Photocopie, petit frère du président Ouattara, qu’il va avouer avoir dit le gauche. Il s’est confessé : il n’a pas dit le droit. Sans doute par remords, puisqu’il n’était pas à une tribune de vérité-réconciliation. Cette forfaiture qui a certainement bouleversé le paysage politique et le destin de la Côte d’Ivoire avec les soubresauts et de nombreux morts n’a pas été punie. Cet aveu est passé inaperçu.

En 2010, Yao N’dré a dit le gauche. Sa décision de sacrifier le droit au profit du gauche a fait officiellement 3000 morts. (Qui, d’ailleurs, a compté ces morts ?) Et puis, il n’y a rien eu. Son excuse s’est limitée à l’acte du Satan qui ‘’nous a tous possédés’’. Ce jour-là, Dieu nous a lâchés aux mains de Satan malgré les prières des imams, prêtres et pasteurs !

‘’En 2000, le président de la Cour suprême, en lieu et place du Conseil constitutionnel suspendu par le Comité national de salut public (CNSP), prétendait, ce vendredi du mois d’octobre 2000, dire le droit. En fait, le président Tia Koné disait le gauche.’’

Ces temps-ci, les réseaux sociaux diffusent à profusion des propos d’hommes politiques. Ces propos choisis selon leur bord politique trahissent les paroles et les actes de leurs auteurs. Finalement, on se rend compte que nos dirigeants aussi disent et se dédisent. Sans gêne, ils renient leurs serments. Sans vergogne, ils y renoncent. Et les suiveurs subjugués par les revirements à 180° de leurs idoles de dirigeants, hypnotisés par leurs réalisations, aliénés par leurs discours, s’attaquent, se perdent dans des comparaisons idiotes et saugrenues du genre : ‘’Quand vous étiez là…’’, Depuis l’indépendance, c’est la première fois que… ‘’Vous n’avez pas dit que vous venez…’’ ‘’C’est ce que notre président voulait faire et puis…’’

Des idiots devenus avocats de ceux qui, par leurs intérêts personnels et claniques, les plongent dans les conflits, les guerres, les destructions et le misérabilisme moral. Oui, le misérabilisme moral : pour la défense des hommes politiques qu’ils n’ont jamais touchés, qu’ils n’ont vus qu’à travers la télévision, des Ivoiriens désacralisent et défont des pactes multiséculaires tissés entre leurs parents. Des alliés s’entretuent au nom des intérêts des politiciens qui nouent et dénouent les alliances selon le temps et leurs intérêts: ils appellent ça “la saine appréciation des réalités”. On sème la malhonnêteté et on veut récolter des fruits honnêtes, intègres. Sachons-le, la société est un moule : un moule de briques 10 ne sort pas de briques 12 et vice-versa.

‘’En 2010, Yao N’dré a dit le gauche. Sa décision de sacrifier le droit au profit du gauche a fait officiellement 3000 morts. (Qui, d’ailleurs, a compté ces morts ?) Et puis, il n’y a rien eu. Son excuse s’est limitée à l’acte du Satan qui ‘’nous a tous possédés’’. Ce jour-là, Dieu nous a lâchés aux mains de Satan malgré les prières des imams, prêtres et pasteurs !’’

Et les aliénés saluent, applaudissent ces comportements immoraux de ces hommes sans parole ! Des ministres, le cœur sur la main, ont déclaré et défendu devant les élus de la nation… Aujourd’hui, ils disent qu’ils n’ont pas professé de paroles bibliques. Sans honte !

Aussi, des députés et sénateurs, élus par le peuple, payés à plus de 1500 000(un million cinq cent mille) f par mois, ont refusé que l’on paie 5000f pour le timbre des pièces d’identité qui vont servir à les élire ou réélire. Le projet de loi déposé à leur bureau disait “non à la gratuité du timbre”, et certains de ces élus ont levé deux mains pour dire non. Je revois l’image de cette dame au visage colorié qui jubilait quand elle a vu les nombreuses mains qui refusaient la gratuité. Sans vergogne !

Le gauche a pris la place du droit, l’immoral a pris la place de la pudeur. Ainsi va la vie des hommes matures qui ont couvert d’injures, à leur tour, Jacques Chirac qui avait dénié leur maturité politique par mépris ou inadvertance ! Âme de Jacques Chirac, pardonne-leur. Tu as eu tort…

Par Pascal Kouassi

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