Les chaînes, la presse françaises diseuses de vérité et notre vérité

Les chaînes, la presse françaises diseuses de vérité et notre vérité

Dans son billet intitulé : Propos d’observateur, Pascal Kouassi, évoque la notion de vérité selon Amadou Hampâté Bâ, écrivain et ethnologue, qui soutenait qu'il existe trois vérités : ma vérité, ta vérité et la vérité. Il critique les médias français, en particulier RFI (Radio France Internationale), en les accusant de dire "la vérité" quand c'est "notre vérité" et de mentir lorsque cela ne correspond pas à leur point de vue. Il rappelle un exemple en 1990, lorsque RFI avait relayé les funérailles de Roger Fulgence Kassi pour montrer qu'Abidjan était en chaos, puis avait soutenu les rassemblements contre le régime de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Cependant, selon l'auteur, les médias français ne changent pas leur ligne éditoriale, ce sont les régimes politiques qui changent, et ainsi la vérité peut cesser d'être "notre vérité" pour devenir un mensonge et inversement. L'auteur conclut en affirmant que les chaînes françaises ne sont plus les bienvenues au Mali et au Burkina Faso car elles ne disent plus "la vérité" selon les nouveaux gouvernements en place.

Abidjan, le 7-4-23 (crocinfos.net) Amadou Hampâté Bâ, écrivain, ethnologue (1901-1991), disait qu’il y a trois vérités : ma vérité, ta vérité et la vérité.

Les journalistes français disent la vérité quand c’est notre vérité; quand ce n’est pas notre vérité, ils mentent.

Lorsqu’un soir d’août 1990, Houphouët-Boigny a prié Robert Minangwa de quitter la Côte d’Ivoire, c’était l’émoi dans l’opposition et les opposants politiques naissants. Ils ont clamé en chœur qu’Houphouët a chassé le petit blanc qui dit la vérité. Et RFI, par ses correspondants dont le plus illustre, à l’époque, Jean Karim Fall (paix à son âme), a dit la vérité de l’opposition, notamment des militants du FPI jusqu’en 2011.

‘’Aujourd’hui, les chaînes et la presse françaises ne disent plus la vérité au Mali et au Burkina, elles “tronquent” les informations, elles “donnent la parole” aux djihadistes. Elles ne sont plus les bienvenues, elles sont suspendues.’’ 

En 1999, quand Jésus kouassi Yoboué chargé de communication de Bédié (paix à son âme) dénonçait les reportages “tendancieux” de Fabienne Pompet (AFP) qui interférait sur RFI, César Etou (Notre Voie) a traité le régime de Bédié de liberticide, car RFI disait SA vérité. En février 2011, RFI cesse de dire la vérité du Fpi: cette vérité est qu’il n’y a pas deux gouvernements en Côte d’Ivoire. Et comme RFI et France 24 avaient même un penchant pour le gouvernement de l’hôtel du Golf, le gouvernement du Plateau a suspendu ces chaînes car elles ne disaient plus LA vérité.

‘’En fait, les chaînes françaises, notamment RFI, ne changent pas leur ligne éditoriale, ce sont les régimes et les hommes politiques qui changent. Alors, la vérité peut cesser d’être notre vérité pour devenir mensonge et ce mensonge devenir la vérité des autres.’’

Aujourd’hui, les chaînes et la presse françaises ne disent plus la vérité au Mali et au Burkina, elles “tronquent” les informations, elles “donnent la parole” aux djihadistes. Elles ne sont plus les bienvenues, elles sont suspendues.

En 1990, au plus fort de la contestation en Côte d’Ivoire, une chaîne française avait présenté les funérailles de Roger Fulgence Kassi pour dire au monde entier qu’Abidjan était à feu et à sang. C’est la même RFI qui relayait les invitations au rassemblement en masse pour chasser le régime de Blaise Compaoré. Cette chaîne qui a dit LA vérité hier au Burkina Faso est indésirable aujourd’hui, elle ne dit plus la vérité.

En fait, les chaînes françaises, notamment RFI, ne changent pas leur ligne éditoriale, ce sont les régimes et les hommes politiques qui changent. Alors, la vérité peut cesser d’être notre vérité pour devenir mensonge et ce mensonge devenir la vérité des autres.

Par Pascal Kouassi, écrivain (Le Guide pour écrire et parler sans fautes)

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