Les nègres et leurs souverains (Simple Avis)

Les nègres et leurs souverains (Simple Avis)

Venance Konan, l’auteur de l’œuvre à succès, NÈGRERIES (j’étais à la dédicace à Novotel), a annoncé sur le plateau d’Hamza Diaby que le président de la République Alassane Ouattara marquera sa présence effective à la cérémonie commémorative des 55 ans du quotidien gouvernemental Fraternité Matin.

Il a informé, à cet effet, à trois reprises, que la voie qui longe son groupe de presse sera fermée à la circulation de 7 heures à 14 heures, soit pendant 7 heures et ce, 3 heures avant l’arrivée du chef de l’État. Et il s’est excusé du désagrément qui pourrait être causé. Le président arrivera à 10h, disons vers 11h pour être plus réaliste et plus conforme à notre tradition. Pour une arrivée prévue pour 10 heures, ne peut-on pas laisser les usagers de cette voie se rendre au travail et la fermer à 9 heures ? Le président vient de vivre de chaudes ambiances populaires avec les populations dans le Hambol du 27 au 29 novembre et à Yamoussoukro les vendredi 6 et samedi 7 décembre, alors quelle phobie des foules veut-on créer ? Le président dit qu’il a peur de circuler au milieu de ceux qui l’ont élu ?

‘’Il a informé, à cet effet, à trois reprises, que la voie qui longe son groupe de presse sera fermée à la circulation de 7 heures à 14 heures, soit pendant 7 heures et ce, 3 heures avant l’arrivée du chef de l’État. Et il s’est excusé du désagrément qui pourrait être causé.’’

Et c’est toujours comme ça. Les présidents nagent au milieu des foules pendant les campagnes, mais une fois élus, des hommes de sécurité zélés empêchent ces mêmes populations de les approcher.

Et ce cas de demain n’est pas nouveau. En 2008, le président Gbagbo devait se rendre à Arrah dans la région du Moronou pour une fête des ignames. Pendant près de 30 minutes, des forces de l’ordre zélées étaient venues fermer la circulation sous et sur le pont du lycée technique d’Abidjan Cocody; les véhicules sur le pont, à 50 mètres, étaient sommés d’éteindre les moteurs, alors que ces gardes du corps avaient des talkies-walkies collés aux oreilles qui leur permettaient de savoir si le président était encore à Blockhaus ou s’il était près de la RTI.

‘’Les présidents nagent au milieu des foules pendant les campagnes, mais une fois élus, des hommes de sécurité zélés empêchent ces mêmes populations de les approcher.’’

Une autre fois, le président Gbagbo encore devait se rendre dans les environs d’Abobo-Doumé pour réconforter une famille qui avait perdu un des siens dans l’affaire des déchets toxiques. Pendant plus de 15 minutes, les forces de l’ordre avaient bloqué les voies au niveau de la caserne des sapeurs-pompiers de Yopougon.

‘’Les présidents se succèdent et c’est le même système.’’

Et c’est toujours comme ça. Les présidents se succèdent et c’est le même système. Quand le président Houphouët-Boigny revenait de ses longs séjours à l’étranger, toutes les activités étaient au ralenti et la circulation fermée pendant des heures sur le boulevard Giscard d’Estaing. Le président Bédié qui lui a succédé ne s’est pas départi de cette pratique.

Au fait, quel article de la Constitution ivoirienne permet ces désagréments qu’on cause aux usagers des routes ?

Venance Konan, dans la prochaine édition de NÈGRERIES, n’oublie pas d’ajouter ce comportement propre aux Nègres, qui est aux antipodes de l’émergence.

Par Pascal Kouassi

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