[Mali-Côte d’Ivoire] Joël N’guessan interpelle les autorités

[Mali-Côte d’Ivoire] Joël N’guessan interpelle les autorités

Joël N’guessan, cadre du Rhdp, parti au pouvoir, estime que la Côte d’Ivoire et le Mali ont plus besoin de projets de développement que de l’arrestation de soldats.

Abidjan, le 15-8-22 (crocinfos.net) Dans un communiqué de presse dont crocinfos.net a reçu copie, ce jour, Joël N’guessan rappelle que la Côte d’Ivoire a appris par les médias que les 49 militaires ivoiriens interpellés le dimanche 10 juillet 2022 à l’aéroport international Modibo Kéita de Senou, à Bamako par les autorités maliennes, ont été, au cours du week-end du 13 août 2022, inculpés et écroués au Mali. “Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’état et mis sous mandat de dépôt”, a déclaré à l’AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur et un responsable du ministère de la Justice ont confirmé l’information à l’AFP.

« Le faisant, les autorités maliennes vont stopper l’émergence d’un nationalisme ivoirien ou malien respectivement dans nos deux pays. La Côte d’Ivoire et le Mali ont plus besoin de projets de développement sociaux économiques que de l’arrestation de soldats » estime-t-il.

En effet, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le mobile réel de l’arrestation des militaires ivoiriens, surtout que les autorités onusiennes ont confirmé que ces derniers étaient arrivés au Mali dans le cadre de la Minusma.

Mieux, rappelle M. N’guessan au cours de son message à la nation, le 6 août 2022, à la faveur de la célébration des 62 ans de l’indépendance de notre pays, Alassane Ouattara a annoncé que ce sont plus de 850 soldats ivoiriens qui risquent quotidiennement leur vie pour restaurer la paix et la sécurité au Mali et ceci depuis 2013 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Alors comment comprendre que les autorités maliennes se focalisent sur nos 49 soldats (en mission officielle) au risque de mettre à mal durablement, les relations entre nos deux États et créer des tensions inutiles entre les populations ivoiriennes et maliennes qui vivent en parfaite harmonie en Côte d’Ivoire? » s’interroge-t-il.

En revanche, il encourage toutes les médiations politiques et diplomatiques actuellement en cours pour trouver une issue heureuse à cette inutile crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

Mali-Côte d’Ivoire des pays frères

En effet, plus de 2 millions 500 mille, originaires du Mali vivent sur le sol ivoirien. Ils se sont établis en Côte d’Ivoire et prospèrent économiquement, financièrement, socialement, culturellement et religieusement sans que surviennent des tensions entre nos deux peuples. « D’ailleurs, je fais remarquer qu’ils se sentent plus ivoiriens que maliens, car eux et leurs familles sont en Côte d’Ivoire depuis au moins 70 ans », soutient le cadre du Rhdp.

Par ailleurs, le Mali et la Côte d’Ivoire sont interdépendants en ce qui concerne la fourniture d’électricité, l’approvisionnement en carburants (pétrole et gaz), la livraison d’ovins et caprins. Les ports d’Abidjan et de San Pedro en Côte d’Ivoire sont les meilleurs partenaires des opérateurs économiques du Mali : « J’ai encore en mémoire que suite au déclenchement de la rébellion en 2002, pendant que la Côte d’Ivoire était coupée en deux, les transporteurs et chauffeurs maliens préféraient passer par le corridor de Bouaké. Ils ont des familles (femmes et enfants) établis dans les villages et villes sur l’axe Bamako Abidjan. Cela était socialement plus avantageux que de passer par le Ghana où ils devaient parler Anglais à chaque barrage routier. »

Au cours de ce même week-end de l’Assomption, il nous été rapporté que des artistes maliens qui voulaient prestés ont été contraints de reporter à une date ultérieure leur concert ; cela compte tenu du mécontentement qui commence à grandir au niveau des populations ivoiriennes suite à la l’arrestation des 49 soldats ivoiriens.

Joël N’guessan ose espérer que les autorités maliennes feront preuve de sagesse pour libérer dans les meilleurs délais les 49 vaillants soldats qui se sont rendus au Mali pour apporter leur soutien à ce pays frère qui souffre depuis plusieurs décennies de l’effet croissant du djihadisme sans pouvoir y mettre fin par leurs propres moyens en interne. « Ne pas aller dans le sens de l’apaisement entre nos deux pays, c’est nourrir et alimenter les desseins de ceux qui aspirent à ce que le désordre s’installe en vue d’assouvir des desseins cachés », conseille-t-il.

Bienvenue R.K.

Encadré 1

Les 49 militaires sous mandat dépôt au Mali

Les 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali

Le procureur de la République du pôle Judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, Sambo Sissoko, informe l’opinion publique nationale et internationale que suite à l’ouverture d’une procédure d’information judiciaire pour des faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes contre les nommés Kouassi Adam Sanni et 48 autres, interpellés le 10 juillet 2022 à l’aéroport international président Modibo Keita de Bamako-Senou, il a été procédé les 10, 11 et 12 août 2022 à leur inculpation de ces chefs de préventions et à leur placement sous mandat de dépôt.

B.R.K

Encadré 2

Quand le tapis rouge rend amnésique

Depuis le coup d’État de mai 2021 au Mali, par l’armée malienne et la prise du pouvoir par Assimi Goïta de la junte militaire, les nouveaux hommes forts de ce pays multiplient des actes qui les isolent peu à peu ce pays des autres du continent africain.

Le chef de la junte au pouvoir, Assimi Goïta, rejette toutes les propositions du revers de la main et exige ce qui peut amener les militaires à se maintenir au pouvoir. En février 2022, par exemple, cette junte a exigé une période pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays, l’expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako par la junte militaire,  le retrait des forces Barkhane et la présence des mercenaires russes de Wagner qui appuient les militaires maliens depuis presque un an, sont entre autres des faits édifiants.

Autant d’actes qui isolent peu à peu le Mali des autres pays de la Cedeao à cause des décisions d’une junte militaire qui dicte au peuple malien et à son administration sous la menace des armes, ce qu’elle entendre, lire et ce qu’elle veut.

À ce jour, la diplomatie et autre moyen de négociation avec les nouvelles autorités maliennes se noient dans le tapis rouge qui, peut-on affirmer, a rendu aveugle le chef de la junte militaire, Assimi Goïta.

Les accords de bons voisinages et de maintien de la paix sont rangés dans les placards. Assimi Goïta est dans le populisme et une communication agressive digne d’un dictateur pour se maintenir au pouvoir grâce aux armes.

Autant affirmer qu’il veut s’éterniser au pouvoir sous la menace des armes en dépit du cri du cœur du peuple, qui a du mal à s’exprimer. Le tapis rouge rend vraiment ‘’aveugle, voire amnésique’’ comme le soutiennent certains observateurs excédés des actes des dictateurs, tenant du pouvoir.

B.R.K.

 


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