[Refus du Niger d’accueillir une délégation CEDEAO-ONU-UA] Les putschistes persistent malgré les sanctions

[Refus du Niger d’accueillir une délégation CEDEAO-ONU-UA] Les putschistes persistent malgré les sanctions

Le régime militaire au Niger a rejeté l'arrivée d'une délégation CEDEAO-ONU-UA à Niamey en raison des sanctions et de la colère populaire, suscitant des inquiétudes quant au dialogue et à la résolution de la crise.

Abidjan le 8 août 2023 (crocinfos.net) Le 7 août 2023, le régime militaire qui a pris le pouvoir suite à un coup d’État au Niger a enfin informé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de son incapacité à recevoir une délégation tripartite composée de représentants de la CEDEAO, des Nations unies et de l’Union africaine à Niamey. Cette mission conjointe avait pour mais de traiter la crise nigérienne qui sévit actuellement.

Les putschistes nigériens se justifient en invoquant le climat de colère et de révolte qui prévaut au sein de la population à la suite des sanctions imposées par la CEDEAO. Ces facteurs les ont conduits à refuser l’accueil de la délégation tripartite prévu pour le 8 août 2023 à Niamey.

La junte militaire, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum lors du coup d’État du 26 juillet, exprime son incapacité à accueillir la délégation tripartite, constituée par la CEDEAO, l’ONU et l’UA, dans un courrier confidentiel daté du 7 août, signé par le Secrétaire général du ministère nigérien des Affaires étrangères dont la rédaction s’est procurée copie.

‘’Le rejet persistant de la délégation CEDEAO-ONU-UA par les putschistes nigériens soulève ainsi des inquiétudes quant à la résolution pacifique de la crise et à l’établissement d’un dialogue constructif pour sortir le Niger de cette impasse politique.’’

Les putschistes soulignent que les frontières terrestres et aériennes du Niger avec les membres de la CEDEAO sont actuellement fermées en raison des sanctions en cours, rendant impossible l’arrivée de la délégation par un vol spécial, sauf si une dérogation spéciale est accordée.

Les putschistes nigériens se justifient en invoquant le climat de colère et de révolte qui prévaut au sein de la population

Les putschistes nigériens se justifient en invoquant le climat de colère et de révolte qui prévaut au sein de la population

La junte argumente que les tensions résultantes des sanctions ne permettent pas d’assurer un accueil serein et sécurisé à la délégation. Cependant, ces justifications suscitent des doutes quant à la volonté réelle des putschistes d’engager un dialogue constructif pour résoudre la crise.

Bien que la junte se dise ouverte à la discussion, elle conditionne son accord à la détermination préalable des dates et du contenu des pourparlers. Elle suggère ainsi un rapport de la mission tripartite prévue.

Cependant, cette réponse est accueillie avec scepticisme par les diplomates impliqués, qui perçoivent ces arguments comme un refus de dialogue de la part des putschistes envers tous les médiateurs. Un diplomate rappelle à cet événement attendu l’épisode récent impliquant le sultan de Sokoto et l’ancien chef d’État nigérian Abdulsalami Abubakar, dépêchés par la CEDEAO dans une tentative de médiation.

Le rejet persistant de la délégation CEDEAO-ONU-UA par les putschistes nigériens soulève ainsi des inquiétudes quant à la résolution pacifique de la crise et à l’établissement d’un dialogue constructif pour sortir le Niger de cette impasse politique.

KPAN CHARLES

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