[Reprises des élections régionales dans Guémon] Victimes résignées et sacrifice expiatoire (analyse)

[Reprises des élections régionales dans Guémon] Victimes résignées et sacrifice expiatoire (analyse)

Voici l’analyse approfondie sur la reprise des élections régionales dans Guémon. Plongez dans les sacrifices et les défis de la victime résignée, Dr célestin Serey Doh,et explorez le concept du sacrifice expiatoire. Une lecture incontournable avant les prochaines élections.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 31 octobre 2023 (crocinfos.net)—Alea jacta est: le sort en est jeté. Après moult hésitations, Jules César a prononcé  cette phrase, pour exprimer sa décision irrévocable de traverser le Rubicon – fleuve qu’il était interdit de traverser, en 49 avant Jésus Christ, avec armées et armes – pour se rendre à Rome. C’est ainsi que le Conseil d’État ivoirien a rendu la sentence annulant les résultats des élections régionales du 02 septembre 202 dans le Guemon, et autorisant leur reprise, dans un délai de trois (03) mois.

Cette décision du juge administratif suprême est, comme tous les arrêts qu’il prend, contraignante et ne peut faire l’objet de recours. C’est-à-dire qu’une fois que le Conseil d’État décide, aucune autre juridiction n’est compétente pour annuler sa décision. Même si ce n’était pas le cas, la victime,  en l’espèce Dr Célestin Serey Doh, lui n’avait pas l’intention d’engager une bataille juridique. “On ne peut pas apprendre auprès d’un démocrate, d’un homme d’honneur et d’intégrité comme le président Alassane Ouattara, avoir pour responsables de parti Gilbert Kafana Koné, Cissé Bacongo et Adama Bictogo, et ne pas être un démocrate. Je me soumets à la décision du Conseil d’État”, avait-il déclaré les samedi 07 et dimanche 08 octobre,  lors des meetings d’informations et de remobilisation des populations à Duekoué, Bangolo et Kouibly.

Se déférant à la décision du Conseil d’État, la Commission électorale indépendante (CEI)  a fixé la date des nouvelles élections dans les localités où le scrutin doit être repris: le 02 décembre 2023. Elle a même donné un  chronogramme détaillé  de ces élections dont les résultats doivent être connus au plus tard le 5 décembre.

Dr Célestin Serey Doh veut développer le Guémon à l’image du président Alassane Ouattara, son mentor…

Pour l’institution chargée des élections, il n’y aura ni nouvelles listes de candidature, ni nouveaux bulletins de vote. ” Il n’y aura pas de nouvelles listes de candidature. Il n’y aura pas de nouveaux bulletins de vote. Il n’y a pas eu de problème d’éligibilité pour renouveler les listes”, tranche une source proche de la CEI.

Sur la base cette information non rendue publique officiellement, on se prépare dans les différents états-majors des candidats en tenant pour baromètre les résultats du scrutin du 02 septembre dernier: plus de 26 000 voix pour M. Serey et 13 000 voix pour le deuxième, Billaud Daniel, candidat du PPA-CI.

‘’Il faut le dire, Serey Doh part à ces élections avec la faveur des pronostics.’’

À l’analyse de ces résultats, deux groupes de candidats  se distinguent, au départ de la course: le premier, de loin les plus nombreux, partent à ces élections en victime résignée quand le second composé d’une seule personne, Serey Doh accepte de faire le sacrifice expiatoire.

En effet, comment des candidats dont le premier a été devancé de plus de 13 000 voix par Dr Serey Doh pourront-ils remonter la pente pour gagner ces élections, quand on sait qu’ils présenteront les mêmes listes aux électeurs avec certainement les mêmes arguments qu’ils avanceront? La poudre de perlimpinpin ou le miroir aux alouettes qui, naturellement, face auxquels les électeurs restés lucides et intraitables lors du premier tour pourront-ils infléchir la position de ceux-ci du vendredi 24 au jeudi 30 novembre prochain (période de campagne) pour qu’ils leur donnent leurs voix, surtout que pour l’un, le parti n’a gagné aucune région le 02 septembre et pour  l’autre, le sien cherche ses repères dans une guerre de succession en enjambant le corps de son mythique Président? Rien n’est moins sûr.

’La reprise de ce scrutin dans le Guemon est un sacrifice expiatoire pour Dr Serey Doh et son équipe afin de conjurer les mauvais sorts des démons des querelles intestines des responsables et militants d’un même parti politique qui retardent la région.’’

Il faut le dire, Dr Serey Doh part à ces élections avec la faveur des pronostics. Et pour cause: Il est adossé à la forteresse du RHDP qui a dans son escarcelle 25 régions sur les 30 dont les résultats ont été proclamés, 123 communes sur 199 et 56 sièges au Sénat sur les 64 choisis par les Ivoiriens, la haute Direction et les cadres de son parti lui témoignent leur solidarité et dans cet élan, lui promettent leur soutien total pour que le Guemon, longtemps considéré à tort comme le bastion du Laurent Gbagbo, reste sous la gouvernance du parti du Dr Alassane Ouattara.  Mieux son aînée, la ministre d’État Anne Ouloto met les bouchées doubles pour que tous les filles et les fils de cette région qui, à un moment donné, avaient exprimé leur désaccord avec Dr Serey Doh puisse le rejoindre afin de “donner le Guemon au président Alassane Ouattara”, selon sa propre expression, lors des prochaines échéances électorales. Enfin, le capitale sympathie dont bénéficie  Dr Serey Doh de la part des populations  n’a pris aucune ride, après les dernières élections. Bien au contraire, il s’intensifie. ‘’Nous sommes fatigués du mensonge. Nous allons où se trouve le développement. À l’ouverture de la campagne, venez me voir, je suis désormais avec votre leader”, lance un responsable local du PDCI, à une délégation envoyée sur le terrain par le candidat du RHDP dans le cadre de la tournée de sensibilisation du 06 au 10 octobre dernier.

…avec le soutien de la ministre d’Etat, Anne Ouloto, et des cadres de la région.

Mais, la reprise de ce scrutin dans le Guemon est un sacrifice expiatoire pour Dr Serey Doh et son équipe afin de conjurer les mauvais sorts des démons des querelles intestines des responsables et militants d’un même parti politique qui retardent la région. ” On était au Sénat et il n’y avait pas de sénateur du Guemon”, avait déploré la ministre d’État Anne Ouloto à sa résidence sis à Cocody,  face aux cadres et élus de cette partie de la Côte d’ivoire venus la féliciter pour son élévation en qualité de ministre d’État.

Cette reprise marquera donc le départ d’un Guemon nouveau,  uni, avec des filles et fils mobilisés autour de leur leader pour un développement durable de leur région.

Le sacrifice méritait d’être fait.

Une analyse de G.F.

 

CATEGORIES
TAGS
Share This