[Sécurisation des frontières] L’exemple de la Côte d’Ivoire et du Ghana

[Sécurisation des frontières] L’exemple de la Côte d’Ivoire et du Ghana

Le général de division de corps d’armée, Diomandé Vagondo, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité a présidé à l'installation officielle des commissions de sécurisation de la frontière et de mise en œuvre de la décision du tribunal international du droit de la mer entre la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Abidjan, le 24-8-22 (crocinfos.net) Le général de division de corps d’armée, Diomandé Vagondo, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a présidé à l’installation officielle des commissions techniques mixtes de réaffirmation de la frontière terrestre et de mise en œuvre de la décision du tribunal international du droit de la mer sur la frontière maritime entre la Côte d’Ivoire et le Ghana le mardi 23 août 2023, à Abidjan.

Représentant le président de la commission nationale  des frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI), le Premier ministre, Jérôme-Patrick Achi, le général de division de corps d’armée a exhorté les membres des différentes commissions à un plein engagement dans leurs missions respectives à la sécurisation des frontières entre le Ghana et la Côte d’Ivoire.

Diomandé Vagondo invite à la préservation des bonnes relations

Pour préserver la paix et la cohésion sociales entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, et de définir les limites exactes de deux territoires, Diomandé Vagondo leur a demandé de travailler dans un esprit de fraternité, de franche collaboration et de préservation des bonnes relations qui lient les deux États.

À l’en croire, la délimitation et la démarcation des frontières ne doit pas être un mur, mais une passerelle qui permettra d’assurer la sécurité, de maintenir la paix et de renforcer la cohésion sociale et la coopération transfrontalière dans tous les domaines dans les zones frontalières, en vue de rendre effective l’intégration des deux pays. « En clair, l’enjeu réel de la mise en place de ces commissions techniques mixtes est préservation de la paix, le développement harmonieux et l’intégration de nos deux Pays », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, il a conseillé à la vingtaine de membres installés officiellement à œuvrer à apporter des réponses durables à cet enjeu essentiel et exprimé ses sincères remerciements à l’ensemble des partenaires extérieurs. Notamment, à la GIZ/PFUA, pour le soutien constant et significatif apporté aux deux Commissions en charge des frontières dans le cadre de la mise en œuvre de leurs plans d’activités.

”La délimitation et la démarcation des frontières ne doit pas être un mur, mais…”

Au nom du gouvernement ivoirien, le ministre de l’Intérieur a félicité le secrétaire exécutif de la commission nation des frontières de Côte d’Ivoire, Diakalidia Konaté pour le travail abattu depuis la création par décret n° 2017-462 du 12 juillet 2017. En cause, il assiste avec engagement le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politiques et stratégie nationales.

En outre, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a pris l’engagement au nom du président de la commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire de renforcer son partenariat et de faire en sorte que ladite commission installée, atteigne pleinement les objectifs du programme frontière de l’Union Africaine.

À savoir, des zones frontalières, espaces de sécurité, de paix et de développement socio-économique pour le bien-être des populations qui y vivent et l’effectivité de l’intégration sous-régionale et africaine.

Un processus de sécurité durable

Bien avant, Diakalidia Konaté, a rappelé que la zone frontalière commune a un fort taux de royaumes dont les influences traversent les deux territoires de part et d’autre, faisant ainsi fi des lignes frontalières héritées de la colonisation.

Conséquence, la situation est parfois à l’origine d’incidents liés à l’absence, bien marquée de nos frontières communes, mettant ainsi à mal les relations de bons voisinages et la cohabitation pacifique dans certaines parties de nos zones frontalières.

Pour pallier cet état de fait, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont décidé d’entamer le processus de réaffirmation de la frontière terrestre entre les deux pays à travers leurs commissions en charge des frontières. « Pour rappel, nos deux puissances que sont la France et ont préalablement délimité les territoires des deux pays alors sous leur tutelle », a rappelé le secrétaire exécutif de la CNFCI.

‘’Pour préserver la paix et la cohésion sociales entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, et de définir les limites exactes de deux territoires’’

Autant affirmer que l’exercice qui se présente aux deux commissions sera pour la majeure partie, un processus de réaffirmation de ces limites territoriales héritées de la colonisation et de délimiter celles qui ne le seraient pas encore. « Cette réaffirmation est donc nécessaire, car elle permet de mieux connaître les limites territoriales des deux pays. Ce qui offre la garantie d’une paix durable entre les populations frontalières », a expliqué, M. Konaté.

Concernant la décision rendue par le tribunal international du droit de la mer dans le cadre du différend qui a opposé les deux États sur leurs frontières maritimes, la commission technique mixte qui a été mise en place sera chargée de trouver les modalités de sa mise en œuvre. « Comme vous pouvez l’observer, ces retrouvailles ivoiro-ghanéennes visent non pas à enclencher des hostilités. Bien au contraire, elles s’assignent pour objectif de consolider la paix entre les deux pays afin de parvenir à une délimitation sans écueil des frontière s terrestres et maritimes des deux pays, à assurer une cohabitation pacifique entre les communautés et un développement durable dans nos zones frontalières communes », a précisé le secrétaire exécutif de la CNFCI.

Faciliter la mobilité des biens et des personnes

Au cours des discussions d’Abidjan, à l’ordre du jour se trouve aussi la question du renforcement de la coopération transfrontalière en vue d’accélérer et de rendre effective l’intégration entre les deux pays.

Selon Diakalidia Konaté, sur ce sujet, les deux commissions envisagent à terme de faciliter la mobilité des biens et des personnes avec la création de postes frontaliers intégrés communément appelés ‘’one stop border post’’, dont la première devrait normalement être située à la frontière Noé-Elubo.

”La Côte d’Ivoire et le Ghana ont décidé d’entamer le processus de réaffirmation de la frontière”

Le général Emmanuel Kotia, coordonnateur de la commission des frontières du Ghana a souhaité que le cadre de coopération entre la Côte d’Ivoire et son pays aille au-delà de la délimitation de la frontière.

Il propose à la construction d’écoles, de centres de santé, à l’organisation de patrouilles mixtes et à la lutte contre la pollution des eaux à cause de la pêche.

Martin Kover, chargé d’affaires de l’ambassade de la république fédérale d’Allemagne a également émis le vœu qu’il ne soit pas érigé un mur à la frontière, mais un climat de confiance. Il a enfin encouragé les actions menées par le Ghana et la Côte d’Ivoire afin de faciliter la circulation à la frontière.

Des délégations venues de la Guinée et de la Sierra Leone vont prendre part aux discussions pour partager l’expérience dans leur pays respectif.

Cette cérémonie de lancement officiel des activités de ces commissions est la suite logique de la rencontre de prise de contact tenue le 24 février 2022 à Accra, entre le secrétariat exécutif de la commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (SE-CNFCI) et la commission des frontières du Ghana.

Bienvenue Rolande Kwado

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