[Tchad] 69% des jeunes de 15 à 24 ans sont analphabètes (UNICEF)

[Tchad] 69% des jeunes de 15 à 24 ans sont analphabètes (UNICEF)

N’DJAMENA, 31 janvier (Xinhua) — 69% des jeunes âgés de 15 à 24 ans au Tchad ne savent pas écrire ou lire, soit trois fois supérieur au taux mondial, a annoncé mercredi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans un communiqué de presse.

Le Niger, le Tchad, le Soudan du Sud et la République centrafricaine, pays qui connaissent tous une instabilité de longue date et une pauvreté importante, ont les taux d’analphabétisme parmi les jeunes les plus élevés : respectivement 76 %, 69 %, 68 % et 64 % des 15 à 24 ans ne savent pas écrire ou lire.

“Ces chiffres nous rappellent cruellement les effets tragiques de ces crises sur l’éducation des enfants, leur avenir et la stabilité et la croissance de leur économie et de leur société”, a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta H. Fore, citée dans le communiqué. “Un enfant non scolarisé qui devient un jeune analphabète dans un pays déchiré par un conflit ou détruit par des catastrophes risque de ne pas avoir beaucoup de perspectives d’avenir”.

Cette nouvelle analyse, qui se fonde sur les taux d’alphabétisme de l’UNESCO dans les 27 pays en situation d’urgence mentionnés dans l’appel en faveur de l’action humanitaire pour les enfants lancé par l’Unicef pour 2018, est publiée juste avant la Conférence d’annonces de contribution du Partenariat mondial pour l’éducation qui se tiendra cette semaine à Dakar, au Sénégal.

Il ressort également de cette analyse que les filles et les jeunes femmes sont les plus désavantagées en matière de lecture et d’écriture, 33 % de celles qui vivent dans les pays en situation d’urgence, contre 24 % des garçons, n’ayant acquis aucune base dans ce domaine.

Pourtant, bien qu’elle contribue à égaliser les chances des enfants et des jeunes les plus vulnérables, l’éducation demeure très insuffisamment financée. À l’heure actuelle, seuls 3,6 % du financement de l’aide humanitaire servent à dispenser un enseignement aux enfants vivant en situation d’urgence, ce qui en fait l’un des secteurs les moins financés par les appels humanitaires.

Globalement, l’UNICEF estime qu’il consacrera environ un milliard de dollars par an aux programmes d’éducation au cours des quatre années à venir. Mardi, il a lancé un appel humanitaire de 900 millions de dollars en faveur de l’éducation dans les pays touchés par des conflits et des catastrophes naturelles.

L’UNICEF demande instamment aux gouvernements et autres partenaires de prendre les mesures nécessaires pour remédier à la crise éducative qui touche les enfants et les jeunes vivant en situation d’urgence en assurant l’accès des jeunes enfants à des programmes d’éducation préscolaire de qualité qui favorisent leur développement et les préparent à poursuivre leur apprentissage tout au long de leur enfance; en donnant aux jeunes analphabètes la possibilité d’apprendre à lire et à écrire et de poursuivre leur éducation par des programmes d’enseignement alternatif ou accéléré spécialement conçus à cet effet; en investissant davantage dans l’éducation, en particulier pour les enfants et les jeunes les plus défavorisés.

   “L’avenir d’un enfant peut dépendre de l’éducation”, a indiqué H. Fore. “Pour que tous les enfants bénéficient pleinement des bienfaits de l’apprentissage, il est essentiel qu’ils disposent d’un enseignement de la meilleure qualité possible, le plus tôt possible”

 

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