(Tonkpi-Rumeurs de disparition de sexe dans)La psychose s’installe, un mort, des innocents lynchés

(Tonkpi-Rumeurs de disparition de sexe dans)La psychose s’installe, un mort, des innocents lynchés

La commune de Bin-houye a été très mouvementée le vendredi 08 février dernier. Une fausse alerte de disparition de sexe a failli mettre la ville à feu et à sang. C’est une jeune élève qui a alerté ses amis, de ce qu’il aurait perdu son sexe.

Comme une traînée de poudre, la nouvelle parvient aux élèves de Zouan-Hounien, Danané, Mahapleu, Sangouiné et Man qui vont rapidement en faire leur problème. Plusieurs jeunes élèves de Bin Houye décident de se faire justice. Ils s’organisent pour prendre en chasse, celui qui se serait à la base de ce vilain acte. Malgré la vérification du médecin de l’hôpital de la ville, qui confirme la présence du sexe de la jeune fille, certains élèves ne renonceront pas à se faire justice. Ils vont d’abord tabasser Gonlio, un jeune Yacouba qu’ils soupçonnent avant de se rendre compte que celui-ci n’y est pour rien. Et comme si cela ne suffisait pas, ces hors la loi vont dans leur cupidité, lyncher, cette fois, à mort, le jeune Traoré, désigné comme celui ayant touché la jeune fille. Face à cette situation, le député de Bin-houye, l’honorable Danin Magloire, à sous le contrôle du Chef de Canton Gonlagbé Gabriel, réuni tous les chefs de communautés. Cela pour régler cette affaire de manière traditionnelle (selon l’alliance entre les peuples Yacouba et Senoufo). L’honorable Danin Magloire qui avait à ses côtés le maire, le sous-préfet et de nombreux chefs a plaidé pour le pardon et la cohabitation pacifique pour éviter des conflits ethniques. C’est un mouton blanc, 7 colas blanches, 7 pièces de 5FCFA et des feuilles de rameaux en guise de pardon qui ont été remis aux chefs Dan et à la communauté Senoufo, en signe de pardon. Les chefs avec à leur tête, le patriarche Doumbia et Koné, le Président la communauté ont accepté le pardon. Ils ont demandé aux jeunes d’être responsables et de s’éloigner de la violence. Et de laisser la justice faire son travail.

Aussi, ont-ils appelé les autres cadres et élus à s’impliquer davantage dans la recherche de la paix et la cohésion sociale à Bin-houye. Notons qu’à Man, il ne se passe plus de jour sans que des rumeurs et autres fausses alertes de disparition de sexe ne troublent la quiétude des populations. L’union des organisations féminines est en campagne de sensibilisation pour faire baisser la psychose dans la ville. Les forces de l’ordre ont quand a elles ouvert une enquête afin de situer les responsabilités des uns et des autres.

Seydou Badjan, correspondant régional

CATEGORIES
TAGS
Share This