[Zuenoula] Représailles injustes contre les enfants de Tiélo Lou Gonézié

– Quand cela finira-t-il ?

Zuénoula, Côte d’Ivoire, le 1^er -6-2024 (crocinfos.net)—Nous sommes en 2021. Pendant les obsèques d’un officier de police, dame Tiélo Lou Gonézié Albertine, née en 1959, est percutée par le cercueil transportant la dépouille de l’officier. Cet incident a suffi pour qu’elle soit identifiée comme une sorcière qui est à la base de la mort du policier. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle soit prise à partie par les jeunes et la foule encore sous le choc de la mort soudaine de leur frère. Ce jeune policier mort dans la fleur de l’âge. Elle va alors subir toute ses pires atrocités. Voire inhumaines. Elle est mise à nue puis sauvagement bastonnée. Malgré ses supplications, les villageois n’entendent pas raison. Ils lui enfilent des pneus et la brûlent vive. Ses cris de détresse au milieu des flammes n’atténuent pas la cruauté de ses bourreaux. Agissant en maîtres absolus, ils s’en prennent à la famille de la pauvre Gonézié Albertine. Ils attrapent ses enfants, ses frères et ses parents. Ceux-ci sont soumis à rude épreuve. Les villageois en furie s’apprêtent à leur faire subir le même sort que leur mère. C’est à ce moment qu’interviennent les forces de l’ordre alertées par des personnes anonymes. Le calme revient. Mais les villageois ne démordent pas.  Ils sont déterminés à mettre fin à la vie des enfants de celle qui a été accusée de pratique de sorcellerie. Grâce à la magnanimité de certains parents, le nommé Tra Bi Zaouli Fernand, né en 1999, fils de dame Tiélo Lou Gonézié, et sa femme, ainsi que sa fille Tra Marina, née en 2019, sont exfiltrés du village. Ils trouvent refuge dans un village voisin.  Comme lui, ses autres frères et sœurs, obligés de quitter le village, se réfugient en ville. Mais cela ne suffit pas. Leurs poursuivants sont toujours à leurs trousses. Leur sécurité n’est pas garantie. Ils se voient obligés de quitter la Côte d’Ivoire pour s’établir dans d’autres pays ; alors qu’ils n’y étaient pas préparés.

«Jusque-là, nous sommes toujours menacés. Je reçois des messages de menaces de mort.  Certains vont jusqu’à dire jojque, quel que soit le nombre d’années, ils auront notre peau. Moi et mes frères. On ne peut pas rentrer chez nous parce que ceux qui nous menacent sont encore là », nous explique un des enfants de défunte qui a trouvé refuge à Abidjan.

Le comble dans cette affaire qui a défrayé la chronique, les assassins de dame Tiélo Lou Gonézié n’ont pas été inquiétés. Ils jouissent d’une liberté totale. Pendant que la famille de la présumée sorcière est proscrite du village et de la région. A quand donc le règlement définitif de cette affaire quatre ans après les douloureux événements ? Les regards sont tournés vers les autorités judiciaires, traditionnelles et locales de la région.

Patrice Gondo, correspondant régional