[Abobo derrière rail/Décès d’une femme en couche] La clinique mise en cause fermée par la police sanitaire

[Abobo derrière rail/Décès d’une femme en couche] La clinique mise en cause fermée par la police sanitaire

Abidjan,  le 13-05-2022 (crocinfos.net) Une nouvelle affaire de mort en couche d’une femme défraye en ce moment la chronique et secoue le milieu de la santé. Il s’agit cette fois d’une jeune parturiente.
La jeune dame a trouvé la mort le 5 avril dernier, au Centre hospitalier régional (CHR) d’Abobo, après avoir accouché dans les conditions difficiles au Centre Médical Christ Roi (CMCR), situé à Abobo Sagbé (Derrière Rail). Selon des autorités compétentes en charge de l’enquête, la défunte mère avait accouché péniblement dans ledit centre qui, en principe n’est pas autorisé de faire un quelconque accouchement.En effet, dans sa vision d’avoir une Côte d’Ivoire où aucune femme ne meurt en donnant la vie, le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU) a assigné une mission principale au Programme National de la Santé de la Mère et de l’Enfant (PNSME), celle de la lutte contre les décès en couche, la justification et la dénonciation des décès évitables à l’effet de sanctionner les personnes de santé fautives.

Pour renforcer cette lutte contre la mortalité, néonatale et périnatale évitables, le ministère a pris, le 23 décembre 2020 l’arrêté N°316/MSHP/CAB. Cet arrêté largement diffusé dans les maternités et autres formations sanitaires privées de l’ensemble du territoire national, interdit aux établissements sanitaires privés qui ne disposent pas de blocs opératoires de pratiquer des accouchements.

C’est dans le cadre de cette lutte que la Police sanitaire du ministère de la Santé, de l’Hygiène et de la Couverture Maladie Universelle a procédé, le vendredi 13 mai 2022, à la fermeture du CMCR, pour une durée indéterminée, pour cas de mort en couche. Le centre a été fermé pour violation de texte.

En effet, cette fermeture fait suite aux enquêtes de certaines structures du MSHPCMU, à savoir : le PNSME, la DDS d’Abobo-Ouest, le service de gynécologie du CHR d’Abobo et la Police Sanitaire, après le décès survenu le 5 avril 2022, au CHR d’Abobo, d’une femme en couche. Suite au décès, comme il est de coutume, un audit a été fait dans le but de vérifier si ce décès était évitable.

« L’audit réalisé a conclu que oui, ce décès était évitable. Et qu’il était directement lié à l’accouchement et aux conditions d’évacuation de la patiente vers le CHR d’Abobo », a déclaré Dr Bozou Ahoussi, lors de la fermeture de cette clinique, en présence des membres du cabinet ministériel.
Toutefois, Dr Bozou a expliqué que « cette fermeture est faite pour non seulement éviter la survenue d’autres cas mais surtout parce que le centre médical fonctionne en violation d’une décision de fermeture prise contre elle par la direction départementale de la santé d’Abob-Ouest en 2021 et aussi parce que les investigations ont montré que l’établissement ne bénéficie d’aucune autorisation du MSHPCMU ».
Faut-il le noter, les enquêtes se poursuivent afin de situer les responsabilités.
Médard KOFFI

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