[Alerte] Santé: Arriérés de redevance, les Escom revendiquent et Interpellent

[Alerte] Santé: Arriérés de redevance, les Escom revendiquent et Interpellent

De la gratuité totale à la gratuité ciblée en par la Couverture maladie universelle, les établissements sanitaires communautaires (Escom) revendiquent leur dette et interpellent.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 19-6-2024 (crocinfos.net)—-Les établissements sanitaires communautaires (Escom) en Côte d’Ivoire traversent une période financièrement difficile, menaçant la stabilité du système de santé de premier niveau à Abidjan. Depuis décembre 2016, ces établissements, essentiels pour la fourniture des soins de base, revendiquent une créance de plus de 2 milliards FCFA pour les prestations de santé offertes gratuitement dans le cadre de la politique de « Gratuité totale » puis de « Gratuité ciblée » initiée par le Gouvernement. Cette dette, exacerbée par les retards de paiement liés à la Couverture Maladie Universelle (CMU), continue de croître selon les acteurs du secteur.

Les Escom, opérant selon un modèle économique fondé sur la convention de 1995 avec le Ministère de la Santé, sont conçus pour couvrir leurs coûts d’exploitation et d’investissement grâce aux tarifs des actes et prestations. Cependant, le cumul des arriérés de paiement de l’État compromet depuis une décennie cet équilibre financier. Avec l’introduction de la CMU, et des tarifs de 1995 réduits de deux tiers (NDLR 500F au lieu de 1.500F pour la médecine générale), les retards de paiement se sont multipliés, mettant en mal la viabilité économique de ces établissements qui fournissent 80 % des soins de premier niveau à Abidjan.

La dette de l’État envers les 39 Escom, piliers du système de santé à Abidjan, est devenue préoccupante. Ces établissements ne bénéficient pas de subventions annuelles de l’État, aggravant leur situation financière et générant parfois des tensions croissantes. Des syndicats, arc-boutés depuis des mois sur des revendications sociales (primes d’ancienneté, cotisation CNPS, paiement du 13e mois, etc.), alertent sur une possible crise majeure, signalant que des mouvements sociaux des travailleurs pourraient survenir si aucune solution rapide n’est trouvée.

Approchée, la Confédération Nationale des Établissements de Santé à base Communautaire de Côte d’Ivoire (Cnaescom-CI) a préféré garder le silence sur ce sujet, indiquant que des discussions rassurantes sont en cours avec le Ministère de la Santé, qui depuis deux ans est dans un processus de profonde normalisation du paiement des redevances dues au titre des prestations de la « Gratuité ciblée ». Toutefois, nos informations confirment qu’une mobilisation des agents des Escom se prépare en coulisses. La situation est critique et la réaction de cette communauté d’établissements sanitaires de premier contact pourrait avoir des conséquences lourdes.

Il est capital que l’État prenne des mesures immédiates pour honorer ses engagements financiers envers les Escom. Un suivi rigoureux et une application stricte des décrets relatifs aux paiements des prestations de santé sont essentiels pour stabiliser l’équilibre financier et social de ces établissements et assurer la continuité des soins de santé primaires pour tous les usagers des Escom.

La situation des 39 Escom, produisant plus de 1,5 million d’actes et prestations sanitaires de premier niveau par an à Abidjan, nécessite une attention urgente. Il est impératif que le dialogue en cours aboutisse à des solutions concrètes pour stabiliser ces établissements de santé communautaire. La coopération entre le Ministère de la Santé, la CNAM et les Escom est essentielle pour garantir aux citoyens un accès continu et fiable aux soins de santé primaires de qualité à Abidjan, évitant ainsi une potentielle crise sanitaire dans ce secteur social hautement sensible.

Kpan Charles


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