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C R O C I N F O S

« Sans incidents majeurs », le refrain bien rodé des observateurs internationaux en Afrique

« Sans incidents majeurs », le refrain bien rodé des observateurs internationaux en Afrique

« Sans incidents majeurs ». À titre d'illustration.

À chaque élection, c’est le même rituel : observateurs de l’Union africaine et de la CEDEAO débarquent à Abidjan, promettent une supervision rigoureuse, puis repartent, diplomatiquement satisfaits, après avoir constaté « aucun incident majeur ».

-UA, CEDEAO, le retour des touristes

Ils aiment venir visiter la Côte d'Ivoire ! Quand ils entendent "Côte d'Ivoire", ils se précipitent pour débarquer, messieurs et mesdames "sans incidents majeurs". Dimanche, on entendra sur les chaînes internationales : « les élections se sont déroulées sans incidents majeurs. »

Ils étaient venus, mandatés par leur organisation respective, pour se promener il y a quelques mois à Abidjan parce qu'ils entendaient des bruits qui n'auguraient pas de l'organisation d'une élection paisible. Dans le camp de l'opposition, les dirigeants ont dit qu'ils voulaient une élection présidentielle inclusive, transparente et apaisée, c'est-à-dire une élection qui permette aux dirigeants frappés par des décisions de justice d'être à nouveau éligibles et électeurs ; dans le camp du pouvoir, on leur a dit que l'élection présidentielle sera libre, transparente et apaisée, autrement dit, une élection à laquelle participent les Ivoiriens qui remplissent les conditions du code électoral. Il y a donc des divergences de points de vue.

Les deux camps, principalement l'opposition, attendaient leur appréciation de la situation et leur décision quand, contre toute attente, ils sont réapparus à la Cei dans des gilets kaki pour dire qu'ils sont venus participer à l'organisation de l'élection.

Ils sont repartis rendre compte à leurs mandants. Les deux camps, principalement l'opposition, attendaient leur appréciation de la situation et leur décision quand, contre toute attente, ils sont réapparus à la Cei dans des gilets kaki pour dire qu'ils sont venus participer à l'organisation de l'élection. Donc, ils n'ont pas calculé l'opposition ? Ils sont au nombre de combien pour pouvoir superviser l'élection dans plus de 21 mille bureaux de vote ? Sont-ils dotés de pouvoir d'ubiquité ? Simple tourisme d'agrément !

Vous comprenez pourquoi les décisions de ces deux organisations, les pouvoirs n'en ont désormais cure ? Ils les connaissent, eux-mêmes siègent au sein de ces organisations et savent comment elles fonctionnent. Ce sont les opposants africains et leurs ouailles qui considèrent encore ces machins et leur soumettent leurs préoccupations.


Par Pascal Kouassi