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[CNDH Côte d'Ivoire] Rapport annuel 2024 sur les droits de l'homme à l’Assemblée nationale

[CNDH Côte d'Ivoire] Rapport annuel 2024 sur les droits de l'homme à l’Assemblée nationale

Namizata Sangaré, présidente du CNDH

Le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) de la Côte d'Ivoire présente son rapport annuel 2024, mettant en lumière les progrès réalisés, les défis à relever et l'engagement continu pour la protection des droits humains.

Abidjan (Côte d’Ivoire, le 4 décembre 2025 (crocinfos)---Le jeudi 4 décembre 2025, dans le cadre solennel de l'Assemblée Nationale de la Côte d'Ivoire, le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) a présenté son rapport annuel 2024 sur l'état des droits de l'homme dans le pays. La cérémonie, marquée par la présence d’Adama Bictogo, Président de l'Assemblée Nationale, a été conduite par Namizata Sangaré, Présidente du CNDH. Cette présentation s'inscrit dans le cadre des obligations légales du CNDH, conformément à l’article 3 de la Loi n°2018-900 du 30 novembre 2018, qui stipule que le Conseil doit soumettre son rapport annuel devant les autorités compétentes, à savoir le Président de l'Assemblée Nationale, le Président du Sénat, ainsi que le Président de la République.

Au début de son intervention, Mme Namizata Sangaré a rappelé l'importance de cette présentation, soulignant que le CNDH est dans l'obligation de rendre public son rapport annuel, comme le prévoit la loi de 2018. Ce rapport a déjà été remis au Président de la République le 12 novembre 2025 et à la Présidente du Sénat le 28 novembre 2025, avant de faire l’objet de débats au sein de l'Assemblée Nationale, sous l'autorité de Adama Bictogo.

Avant de plonger dans le cœur du rapport, Mme Namizata Sangaré a pris un moment pour rendre hommage au travail accompli par Adama Bictogo à la tête de l'Assemblée Nationale. Elle a salué ses efforts pour promouvoir une Francophonie plus inclusive, équitable et orientée vers un avenir meilleur pour les jeunes générations. Elle a aussi mis en lumière ses initiatives, telles que le projet "Parlementaire en réseau pour la jeunesse", qui incite les jeunes à s’engager dans les processus législatifs, contribuant ainsi à une meilleure gouvernance démocratique.

Elle a également exprimé ses remerciements pour le soutien constant que le Président de l'Assemblée Nationale accorde au CNDH dans l'accomplissement de son mandat. Ce soutien, selon la Présidente du CNDH, constitue une source d'inspiration et de motivation pour le Conseil dans l’accomplissement de ses missions de promotion et de protection des droits de l’homme.

Le rapport 2024 a été divisé en trois grandes sections : les progrès réalisés, les défis à relever et les activités de promotion et de protection des droits de l'homme. Madame Sangaré a d'abord abordé les progrès significatifs réalisés en 2024, notamment :

L'abolition de la peine de mort : L’une des avancées majeures de l'année a été la ratification du deuxième protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 3 mai 2024. Cette ratification a officialisé l'abolition définitive de la peine de mort en Côte d'Ivoire.

La lutte contre les disparitions forcées : Le pays a également ratifié la Convention internationale sur les disparitions forcées, renforçant ainsi ses efforts pour prévenir et réprimer ces actes.

L'accès à la justice : En septembre 2024, la création de nouveaux tribunaux a été adoptée pour améliorer l'accès à la justice, notamment en créant une loi sur l'organisation des juridictions.

La lutte contre la corruption : Le Gouvernement a adopté la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2024-2028 le 12 juin 2024, contribuant ainsi à l’amélioration de l’indice de perception de la corruption du pays.

Les droits des femmes et des filles : Des plateformes dédiées à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) ont été mises en place sous l’égide du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, un levier essentiel pour améliorer la prise en charge des victimes de violences.

Les droits des enfants : Des progrès ont également été enregistrés dans la prise en charge des mineurs en milieu carcéral, avec la disponibilité d’un personnel soignant et une alimentation adéquate pour les enfants détenus.


Les défis à relever

Malgré ces avancées, le rapport a mis en évidence plusieurs défis persistants qui nécessitent une attention particulière. Parmi ces défis :

L'insuffisance du cadre juridique de la lutte contre la corruption : Le rapport a noté des faiblesses dans l'accès des populations rurales à la plateforme SIGNALIS et des lacunes dans la régulation des actes de corruption à l’échelle nationale.

Le manque de modernisation de l’état civil : Le système d’enregistrement des naissances reste insuffisant, et des efforts sont nécessaires pour digitaliser complètement le système d'état civil afin de garantir une identité légale à tous les citoyens.

La protection des migrants : Le rapport a soulevé l'absence d’une politique migratoire cohérente, entravant la pleine jouissance des droits des migrants.

Le travail des enfants : Bien que des progrès aient été réalisés, le travail des enfants reste un problème majeur, avec une perception erronée de ce fléau parmi les populations urbaines et rurales.

Les violences basées sur le genre : Bien que des efforts aient été réalisés pour soutenir les victimes, les capacités locales restent limitées, ce qui empêche un traitement complet des violences numériques et des féminicides.

En matière de promotion des droits humains, le CNDH a poursuivi ses efforts avec l’organisation de campagnes de sensibilisation, telles que "La Minute des droits de l'Homme" sur les réseaux sociaux. Le programme "Université des Droits de l'Homme" a également permis la formation de 713 auditeurs en 2024.

Le CNDH a aussi enregistré un total de 3 163 plaintes des citoyens au niveau national, avec un taux de traitement de 97,31 %. Ces plaintes couvrent des catégories variées, et la plupart ont été résolues grâce à des mécanismes de protection mis en place par le CNDH.

Un autre point essentiel abordé par Namizata Sangaré a été la collaboration entre le CNDH et l'Assemblée Nationale, soulignant que cette coopération est indispensable pour renforcer la législation nationale. L'interaction entre ces deux institutions permet d'intégrer les normes internationales dans les textes législatifs et de proposer des lois plus adaptées à la réalité sociale et économique du pays.

Adama Bictogo, dans son rôle de Président de l'Assemblée Nationale, a été vivement remercié pour son engagement constant à soutenir les actions du CNDH et pour son rôle actif dans l’élargissement de l’influence de l’Assemblée sur les décisions concernant la protection des droits de l'Homme.

La Présidente du CNDH a conclu son discours en réaffirmant l’engagement du Conseil à accompagner le Gouvernement et toutes les institutions de la République dans la mise en œuvre de politiques publiques respectueuses des droits humains. Elle a également exprimé sa confiance dans la poursuite des progrès en matière de justice sociale et de démocratie, et a invité les parlementaires à renforcer les lois de protection des citoyens, en mettant particulièrement l'accent sur les droits des femmes, des enfants et des migrants.

L’Assemblée Nationale et le CNDH restent les acteurs clés de cette lutte pour une Côte d'Ivoire plus juste et égalitaire, et cette collaboration continue d’être un pilier pour un avenir respectueux des droits fondamentaux.


Charles Kpan


[Le travail exemplaire du CNDH]


Sous Mme Namizata Sangaré, le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) de la Côte d'Ivoire s'illustre par son engagement constant à promouvoir et protéger les droits humains dans le pays. À travers des actions concrètes telles que la formation de plus de 700 auditeurs, la mise en place de mécanismes de protection pour les victimes de violences basées sur le genre, et la lutte contre la corruption, le CNDH démontre un rôle clé dans le renforcement de la gouvernance démocratique. Son rapport annuel témoigne des progrès réalisés, mais aussi des défis à relever, notamment en matière de modernisation de l'état civil et de lutte contre les violences numériques. Par sa collaboration étroite avec l'Assemblée Nationale, le CNDH continue de jouer un rôle de vigie, assurant ainsi la promotion des droits fondamentaux pour tous les citoyens ivoiriens.


Charles KP.