La campagne présidentielle débutera le vendredi 10 octobre dans une Côte d'Ivoire profondément divisée. Les militants du Rhdp très heureux parcourront le pays pour la campagne du président Alassane Ouattara : ils présenteront son bilan et le vanteront; ils présenteront les projets des 5 prochaines années, surtout pour les jeunes et les femmes dans la ferveur, dans UNE ambiance festive, voire carnavalesque. Pendant ce temps, une partie des Ivoiriens, en majorité du Ppa-ci, du Pdci, du Fpi et d'une partie de la société civile, tentera de contenir sa pression artérielle pour éviter des maladies cardiovasculaires.

Pendant qu'un groupe peut organiser des marches, chanter et danser, un autre groupe est affligé, plongé dans un abattement indicible ; il ne peut même pas marcher pour évacuer une partie de sa désolation.

Cette fois, la Côte d'Ivoire n'est pas physiquement divisée comme pendant la période de 2002 à 2008, elle l'est moralement : pendant qu'un groupe peut organiser des marches, chanter et danser, un autre groupe est affligé, plongé dans un abattement indicible, il ne peut même pas marcher pour évacuer une partie de sa désolation. Le président Alassane Ouattara est "le président de tous les Ivoiriens" comme il l'a redit le 22 juin au stade qui porte son nom à Ébimpé. Il est le chef d'une même famille, une famille fortement divisée par des décisions de justice justes selon lui-même et son camp, des décisions injustes selon l'opposition et ses ouailles. Et il le sait puisqu'il est le président de tous les Ivoiriens. Il ne peut pas ignorer les sentiments qui habitent les uns et les autres. Les échanges sur les réseaux sociaux, dans les journaux, les débats sur les plateaux télé sont un témoignage éloquent. S'il est heureux de diriger une Côte d'Ivoire divisée, on le saura vendredi, lors de l'ouverture de sa campagne à Daloa.

Par Pascal Kouassi