La CEI, le maillon faible
En Côte d’Ivoire, la Commission Électorale Indépendante est régulièrement clouée au pilori. Mais est-elle vraiment responsable des dérives électorales ou simple reflet d’un système politisé assumé par tous les partis ?
Abidjan, le 30 mai 2025 (crocinfos.net)---Haro sur le baudet ! la C.E.I. le maillon faible... La Commission Électorale Indépendante (C.E.I.) tout le monde le sait, le déplore, est politique. La C.E.I. est politique parce que les partis politiques ivoiriens et leurs leaders ont refusé que la CEI soit un organe technique en exigeant chacun que leurs membres militants siègent au sein de cet organe chargé de faire les enrôlements des électeurs, citoyens ivoiriens en règle vis-à-vis des lois de la République, de réviser cette liste, de gérer, superviser les élections présidentielles, législatives, régionales, municipales et les référendums. Or, la présence des représentants des partis politiques au sein de la CEI ne garantit en rien la neutralité la transparence, la confiance encore moins la démocratie ; bien au contraire elle est source de conflits multiples. Les oppositions politiques en Côte d'Ivoire, qu'elles soient de droite, du centre ou de gauche n'ont pas le courage d'assumer devant leurs militants et sympathisants leurs choix, les choix de leurs députés et sénateurs qui votent les lois. Il n'est pas superflu de rappeler que tous les ivoiriens sauf ceux qui étaient au pouvoir avaient condamné les ministères de l’intérieur, leurs préfets et sous-préfets qui autrefois géraient exclusivement les élections.
Par principe la Commission électorale indépendante applique la loi que les ivoiriens dans leur majorité ont voté. Elle ne doit, ne peut en aucun cas, tordre le cou au droit. Elle n'est qu'une boîte d'enregistrement.
Qui ne se souvient pas des ministres Léon Konan Koffi et Émile Constant Bombet qui faisaient la pluie et le beau temps avec des scores soviétiques de 99 à 100% des voies? Ailleurs cependant, des hommes et institutions crédibles des ministères de l'intérieur ont fait des élections incontestées. Par principe la Commission électorale indépendante applique la loi que les ivoiriens dans leur majorité ont voté. Elle ne doit, ne peut en aucun cas, tordre le cou au droit. Elle n'est qu'une boîte d'enregistrement. Le bouc émissaire éternellement mis au banc des accusés par des intellectuels ivoiriens de mauvaise foi, la C.E.I. est ce machin, cette machine à brasser, compiler, trier, tamiser, nettoyer, ordonner et publier la liste électorale, superviser les élections puis transmettre les résultats à la Cour Constitutionnelle seule habileté à juger, valider officiellement donner les résultats. Ainsi donc, par la force des choses la Commission Électorale Indépendante fonctionne sur, par la loi et les accords politiques. Deux normes apparemment antinomiques mais complémentaires. Quand est-ce que nos intellectuels bien que politiquement engagés qui manipulent nos parents, leurs militants de base accepteront-ils que ce ne sont pas les règles, lois, décrets et arrêtés surtout pas les financements extérieurs, intimidations et pressions étrangères qui font la qualité, l'efficacité d'un système ? Ce sont les hommes de confiance par leurs qualités, probité qui font la qualité d'un système. Qui veut noyer son chien l'accuse de rage. Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.
Dr Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.Chevalier du mérite l'ordre de la Culture.