Danané, le 4 juin 2025 (crocinfos.net)---De passage dans sa région natale de Danané, à l’occasion d’activités politiques du RHDP, Maître Gueu Patrice, avocat et secrétaire départemental du parti présidentiel à Kouhonleu-Seileu, s’est exprimé sans détour sur le contentieux électoral ayant conduit à la radiation de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Il en fut l’acteur central.

« Lorsqu’il a obtenu son certificat de nationalité, Tidjane Thiam était encore Français. Par quelle magie un ressortissant français parvient-il à acquérir la nationalité ivoirienne, sinon par la fraude ? » a-t-il déclaré, ajoutant que son action n’était ni arbitraire ni partisane, mais dictée par « un sens du devoir patriotique et professionnel ».

Pour Maître Gueu, la décision de radier le haut cadre du PDCI de la liste électorale n’est que l’application rigoureuse du droit. « Je n’ai fait que mon travail. Je n’éprouve aucun regret. J’ai agi en toute conscience, dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire », a-t-il insisté.

L’avocat, qui fut un ancien proche de Maître Kossougro, n’a pas mâché ses mots à l’égard de l’ancien directeur général du Crédit Suisse, qu’il qualifie d’« aventurier politique ». Selon lui, Tidjane Thiam incarne une élite déconnectée du vécu des Ivoiriens. Pour l’avocat, il y a des personnalités qui s’illustrent surtout à l’étranger et ne manifestent un intérêt pour la Côte d’Ivoire que lorsqu’il s’agit d’en prendre les rênes, sans y avoir contribué de manière concrète. L’ancien proche de Maître Kossougro préfère voir à la tête du pays une figure proche du peuple, enracinée dans son quotidien, plutôt qu’un dirigeant perçu comme le relais d’intérêts extérieurs.

Interrogé sur son engagement politique, Maître Gueu assume pleinement son militantisme : « Je suis membre du RHDP après avoir été militant du RDR. Ce parti garantit la sécurité, la liberté et le développement. Le président Alassane Ouattara incarne la rigueur, la sérénité et la vision d’un bâtisseur engagé pour le bien-être des Ivoiriens. » Il oppose cette vision à celle de l’opposition, qu’il accuse de « colporter des discours de haine et des contrevérités ».

À l’occasion du récent pré-congrès éclaté du RHDP dans le Tonkpi, l’avocat a présidé la commission statuts et règlements intérieurs. Une étape majeure dans la préparation du congrès du 25 octobre, où la candidature du président Alassane Ouattara a été plébiscitée à 95 % par les militants de la région. Cette mobilisation a été saluée par Jacques Assahoré, ministre de l’Environnement et coordonnateur principal du RHDP dans le Gbêkê 2.

À quatre mois de l’élection présidentielle, l’incertitude plane toujours au sein du PDCI-RDA, dont le leader naturel, Tidjane Thiam, demeure radié des listes électorales. Le parti n’a, à ce jour, annoncé aucun autre candidat. Une situation qui nourrit les spéculations, certains responsables du parti – à l’instar de Maurice Kacou Guikahué ou de Valérie Yapo – plaidant pour une alternative. Des voix aujourd’hui critiquées, parfois taxées de "traîtres", mais dont les avertissements résonnent désormais comme un appel à la lucidité politique.

Sosthène Guéi, correspondant indépendant dans le Tonkpi