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C R O C I N F O S

[Sénégal] Ousmane Sonko défie Bassirou Diomaye Faye et menace la stabilité politique

[Sénégal] Ousmane Sonko défie Bassirou Diomaye Faye et menace la stabilité politique

ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye

Lors du Conseil national du PASTEF, Ousmane Sonko a publiquement défié le président Bassirou Diomaye Faye, dénonçant son manque d’autorité et revendiquant une autonomie totale, plongeant ainsi le Sénégal dans une grave crise politique.

Bouaké, 12 juillet 2025 (crocinfos.net)---Lors de l’installation du Conseil national du PASTEF à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a surpris le paysage politique sénégalais. Il a lancé un défi direct et sans précédent au président Bassirou Diomaye Faye. Ce discours, marqué par une franchise rare, revèle une fracture profonde au sein de l’exécutif, avec des conséquences lourdes pour la stabilité politique du pays.


Une remise en cause frontale de l’autorité présidentielle


Ousmane Sonko a ouvert son allocution par une phrase lourde de sens : « Le Sénégal n’a pas de problème majeur. Le Sénégal a un problème d’autorité. » Cette déclaration met en lumière une crise de leadership au plus haut niveau de l’État. Sonko a ciblé explicitement le président Bassirou Diomaye Faye. Il a dénoncé une faiblesse dans l’exercice du pouvoir exécutif qui, selon lui, freine la mise en œuvre des réformes nécessaires. Ce constat dépasse la simple critique politique : il représente une remise en cause directe de la capacité du chef de l’État à assumer pleinement ses responsabilités.

L’appel lancé apparaît sans équivoque : « J’interpelle le président Bassirou Diomaye Faye pour qu’il prenne ses responsabilités. Sinon qu’il me laisse faire. » Par cette double injonction, Sonko réclame soit une affirmation claire de l’autorité présidentielle, soit la liberté totale d’agir en tant que Premier ministre. Cette posture traduit une impatience et une frustration profondes, mais aussi une volonté d’affirmation politique qui bouscule les codes traditionnels du pouvoir sénégalais.


La solitude politique d’un Premier ministre sous pression


Au-delà de la critique institutionnelle, Sonko a exprimé un sentiment d’isolement : « On m’attaque et personne ne réagit. Il n’y a que la base qui réagit. » Cette phrase traduit une solitude politique au sein même de l’exécutif, où le Premier ministre a déclaré un abandon face aux attaques dont il est la cible. Ce manque de soutien présidentiel apparaît d’autant plus problématique qu’il fragilise la cohésion gouvernementale dans un contexte où l’unité est cruciale pour mener à bien les réformes promises.

Cette situation révèle une tension grandissante entre les deux hommes, où la confiance et la solidarité, indispensables dans un tandem exécutif, semblent s’effriter dangereusement.


Un bras de fer politique : le refus de démissionner


Sonko refuse de céder à la pression. Il a affirmé avec détermination : « Je ne démissionnerai jamais. Si le président ne veut plus de moi, qu’il me change et je retournerai à l’Assemblée. » Cette déclaration marque un tournant dans cette crise. Elle transforme un simple désaccord en un véritable bras de fer politique. Sonko met la balle dans le camp du président, il affiche ainsi sa volonté de rester en poste coûte que coûte, tout en rappelant qu’il dispose d’une légitimité populaire forte.

Ce rapport de force inédit illustre une lutte pour la légitimité et le pouvoir au sein de l’exécutif, où chacun cherche à imposer son autorité.


La revendication d’un rôle central dans la victoire électorale


Sonko ne défend pas seulement sa position actuelle : il revendique son rôle clé dans la victoire du PASTEF et l’accession de Bassirou Diomaye Faye à la présidence. « J’ai un mandat populaire pour appliquer les réformes promises », a-t-il rappelé. Il souligne qu’il se considère comme un acteur incontournable de la scène politique sénégalaise.

Cette revendication renforce son poids politique et légitime sa demande d’autonomie dans la conduite des affaires publiques, tout en mettant en lumière les tensions internes au sein du parti au pouvoir.


Une crise inédite aux conséquences incertaines


Ce discours survientdans un contexte de divergences profondes entre Sonko et Faye. Il révèle des failles dans la gouvernance et la gestion du pouvoir. La scène politique sénégalaise, habituée à un exécutif relativement uni, fait face à une situation inédite : un Premier ministre qui défie publiquement le président, et remet en cause son autorité et son soutien.

Les analystes politiques parlent d’un « divorce en direct » entre les deux hommes. Il s'agit d'une situation exceptionnelle qui fragilise la stabilité gouvernementale et soulève des interrogations sur l’avenir politique du Sénégal. La capacité du régime à surmonter cette crise interne sera déterminante pour la poursuite des réformes et la stabilité démocratique du pays.

Le discours d’Ousmane Sonko est un signal fort sur la santé politique du Sénégal. Il révèle une crise d’autorité et un affrontement inédit au sommet de l’État, où ambitions personnelles et responsabilités institutionnelles s’entrechoquent. La réponse du président Bassirou Diomaye Faye à ce défi déterminera l’avenir du pouvoir exécutif et la trajectoire démocratique du pays.


François M'BRA II