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C R O C I N F O S

[Polémique en Côte d’Ivoire] Makosso oppose les influenceurs à l’Union des journalistes

[Polémique en Côte d’Ivoire] Makosso oppose les influenceurs à l’Union des journalistes

La carte de presse par laquelle tout est arrivé.

Camille Makosso a publiquement rejeté l’autorité de l’UNJCI, après un communiqué rappelant que seule la carte d’identité de journaliste professionnel confère ce statut en Côte d’Ivoire, mettant en lumière le clivage entre presse traditionnelle et influenceurs numériques.

Abidjan, 26 septembre 2025 (crocinfos.net) – L’influenceur ivoirien Camille Makosso a sèchement rejeté l’autorité de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), après la publication d’un communiqué rappelant que seule la carte d’identité de journaliste professionnel (CIJP) atteste légalement de ce statut.

Dans son texte du 25 septembre, l’UNJCI précisait que Makosso n’est ni détenteur de la CIJP ni inscrit dans ses fichiers, excluant toute reconnaissance professionnelle. L’organisation avertissait qu’une usurpation de titre pourrait entraîner des poursuites, tout en admettant implicitement que son rôle se limite à rappeler la loi et à défendre ses propres membres. Des juristes interrogés soulignent d’ailleurs que l’UNJCI ne détient aucun pouvoir de sanction au-delà de ce cadre, rendant son communiqué essentiellement déclaratif.

Répliquant avec virulence sur les réseaux sociaux, Makosso a nié toute prétention à appartenir à l’UNJCI et revendiqué une « carte de presse internationale » délivrée par une structure basée en Allemagne. Il a affirmé que « les influenceurs sont désormais le quatrième pouvoir », reléguant, selon lui, les journalistes au « cinquième ». Ce refus catégorique d’autorité met en lumière la fracture croissante entre les organes professionnels traditionnels et les figures médiatiques issues du numérique.

Pour les observateurs, l’épisode illustre les limites juridiques de l’UNJCI face à l’essor des communicateurs indépendants. L’organisation, en rappelant les règles strictes d’attribution de la CIJP, cherche à préserver la crédibilité du métier et à protéger le public des confusions. Mais sans action judiciaire concrète, sa mise en garde reste une simple clarification procédurale.

Cette confrontation symbolise un défi plus large : la nécessité, à l’ère des réseaux sociaux, de mieux définir la frontière entre journalisme encadré par la loi et communication d’influenceurs capables de mobiliser des audiences massives en dehors de tout cadre professionnel.


Athanase Kangah