Prison de Bouaké
Une tentative d’évasion à la prison de Bouaké a fait un mort et plusieurs blessés. Le procureur général Yeo Abel Nangbele dévoile les détails dans un communiqué choc.
Bouaké, 8 avril 2025 (crocinfos.net)---Un vent de révolte a soufflé sur les murs épais de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bouaké (MACB), le lundi 7 avril. Une tentative d’évasion massive de prisonniers a tourné au drame, faisant un mort et cinq blessés, selon un communiqué officiel du procureur général de la République, Yeo Abel Nangbele, magistrat hors hiérarchie.
Cette mutinerie survient dans un contexte de lutte renforcée contre les drogues en milieu carcéral, menée par l’Administration pénitentiaire. Le 2 avril, les autorités ont saisi 60 comprimés de Tramadol – surnommés « Kadhafi » – dissimulés dans un colis destiné à un détenu. Une saisie de trop pour un réseau souterrain qui perdait ainsi ses points d’approvisionnement.
Grâce à l’intervention rapide de la Gendarmerie et de la Police nationale, tous ont été réintégrés.
En représailles, onze détenus se sont violemment attaqués à leurs codétenus, les accusant d’avoir informé les surveillants. Deux blessés ont été recensés dans cette première flambée de violence, le dimanche 6 avril.
Mais l’escalade s’est poursuivie. Le lendemain matin, lors de l’ouverture des cellules, des détenus ont lancé une opération d’évasion collective. Grâce à l’intervention rapide de la Gendarmerie et de la Police nationale, tous ont été réintégrés. Cependant, le bilan est lourd : un détenu est décédé par asphyxie dans la bousculade, selon le médecin, et trois autres personnes ont été blessées, dont deux agents pénitentiaires.
Une enquête est en cours. La MACB, désormais placée sous haute surveillance, illustre une réalité carcérale sous tension, où la lutte contre les drogues devient un terrain de guerre.
François M'BRA II, correspondant régional