Un kiosque à journaux
La presse en Côte d'Ivoire subit une crise de mévente, exacerbée par une hausse des prix et la concurrence des médias en ligne, rendant difficile la survie des journaux traditionnels face aux nouvelles réalités du marché.
-Le misérabilisme qui frappe les journaux de Côte d'Ivoire: la mévente
IL est 15 heures passés 26 minutes. Ne vous trompez pas, ces journaux ne viennent pas d'être affichés pour un retard quelconque.
À 10 heures, quand vous passez, les tableaux sont presque vides.
A partir de 15 heures, les mêmes tableaux, comme par enchantement, refleurissent de journaux ! Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Seuls les vendeurs de journaux peuvent répondre à cette énigme.
Les journalistes assistent impuissants à cette mévente des journaux. En voulant revoir le prix à la hausse (200 à 300f) pour pouvoir faire face à leurs charges, ils ont empiré la situation. La mévente s'est accrue. Les quelques lecteurs restants préfèrent la location. Le soir, en descendant des bureaux, ils retournent les journaux en remettant 25 ou 50 f par journal aux vendeurs. Cette situation est très préjudiciable aux maisons de presse qui doivent faire face à de nombreuses charges : salaires, loyers, impôts, électricité, eau... Vous comprenez pourquoi certaines presses donnent dans le sensationnel ou les scoops vides : elles tentent d'allécher le sot ou le naïf pour pouvoir vendre 1000 à 5 000 journaux par jour afin de subir moins les effets du marasme. Avec les réseaux sociaux, la presse en ligne qui vont encore plus vite, la situation des journaux traditionnels ne peut qu'aller en se dégradant. Ceux qui ne pourront pas s'adapter à la conjoncture nouvelle disparaîtront certainement.
Par Pascal Kouassi