Abidjan, 5 octobre 2025 (crocinfos) – Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) a dénoncé, samedi 4 octobre, « des arrestations et détentions arbitraires » de plusieurs de ses cadres et militants par les services de sécurité, dans un communiqué signé du secrétaire exécutif, Dr Sylvestre Emmou. Le parti d’opposition y voit une tentative « d’intimidation et de musellement politique » à quelques semaines du scrutin présidentiel.

Huit nouveaux militants interpellés

Selon la déclaration officielle, ces arrestations sont survenues entre le 30 septembre et le 4 octobre 2025. Huit cadres du parti auraient été interpellés par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) et la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), deux unités relevant de la Police nationale.

Les personnes citées sont : Kouakou Yao Clément, président de comité de base à Yopougon ; Ouattara Kinjilman, secrétaire général de section à Abobo ; Allo Pacôme Didier, délégué communal à Attécoubé ; N’cho Gnangoran, secrétaire général de section à Attécoubé ; Mabo Koffi Jean, Kouléon Mani, Brou Denis et Niangoran Édouard, tous responsables de sections à Adjamé et Cocody.

Le PDCI-RDA précise que ces militants seraient détenus soit à la DST, soit à la Brigade de Recherche du Plateau, « sans motifs précis et dans des conditions irrégulières, sans respect des droits fondamentaux, notamment le droit à un avocat et l’information des familles ».

Des arrestations jugées « politiques »

Dans son communiqué, le plus vieux parti du pays estime que ces interpellations interviennent dans un contexte sensible, à la veille de l’élection présidentielle, et traduisent « une stratégie d’intimidation » contre l’opposition.

« Ces actes visent à affaiblir la mobilisation populaire et à empêcher un dialogue politique franc en vue d’élections inclusives, transparentes et démocratiques », dénonce le parti fondé par Félix Houphouët-Boigny.

Le PDCI rappelle que ces détentions s’ajoutent à celles de responsables de la Jeunesse du parti, dont Yao Innocent, président de la JPDCI Rurale, et Henri Joël N’dri Kouadio, président de la JPDCI Estudiantine, toujours incarcérés.

Appel à la libération immédiate

Le PDCI-RDA « condamne avec fermeté ces méthodes de répression injustifiées » qu’il qualifie de « graves atteintes aux libertés individuelles et au droit de participation politique garanti par la Constitution ».

Le parti exige « la libération immédiate et sans condition » de tous ses militants arrêtés et appelle les autorités à « garantir le respect strict des libertés et des droits fondamentaux de tous les Ivoiriens ».

Il invite également le gouvernement à créer « un climat politique apaisé » permettant à chaque formation politique d’exercer ses activités sans crainte.

Appel à la communauté internationale

Le PDCI-RDA en appelle à « l’opinion nationale, aux organisations de défense des droits de l’homme et à la communauté internationale » pour constater ce qu’il qualifie de « dérives graves » et rappeler aux autorités « leurs obligations en matière de respect des libertés démocratiques ».

Le parti demande à ses militants et sympathisants de rester « solidaires et vigilants », tout en poursuivant leurs revendications « par des moyens légaux ».

« Aucune intimidation ne nous fera reculer »

Réaffirmant sa « foi dans la résilience démocratique » du pays, le parti fondé en 1946 assure qu’« aucune intimidation ne saurait faiblir sa volonté de jouer son rôle de parti d’opposition responsable et déterminé pour servir une Côte d’Ivoire de justice et de prospérité ».

Cette déclaration intervient dans un climat politique tendu, marqué par des appels au dialogue national et des inquiétudes exprimées par plusieurs organisations de la société civile sur les conditions de préparation de la présidentielle du 25 octobre prochain.

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