Bouaké, 25 septembre 2025 (crocinfos.net)— La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a tenu, à l’université ICK de Bouaké, un atelier de formation et de sensibilisation consacré à la gestion des risques chimiques en milieu professionnel, conformément à la convention 170 de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiée par la Côte d’Ivoire le 1er novembre 2019. Cette rencontre visait à renforcer les connaissances des acteurs économiques sur les dangers liés aux substances chimiques et les mesures de prévention à adopter.

Selon Mme Ouassa Victorine Mélèdje, responsable du département Investigation et études du milieu à la CNPS, l’initiative découle de constats effectués lors de contrôles dans plusieurs entreprises. Ces inspections ont révélé une méconnaissance significative des risques chimiques, exposant de nombreux travailleurs à des pathologies graves. « Il est apparu nécessaire de former les acteurs à une meilleure maîtrise des risques, dans le respect des exigences de la convention 170 », a-t-elle expliqué.

Pour M. Coulibaly N’Gapélé Robert, directeur adjoint de l’agence CNPS de Bouaké, l’objectif principal demeure l’amélioration des pratiques dans l’utilisation et la gestion des produits chimiques au sein des entreprises.

Les travaux se sont articulés autour de trois communications, d’un panel et d’une conférence. Les thèmes abordés ont concerné l’état des lieux de la gestion des risques chimiques, les principes de prévention, la surveillance médicale ainsi que la prise en charge des maladies professionnelles liées à l’exposition à des substances toxiques.

Le panel, réunissant des entreprises telles que Sucaf-CI, Soukpa Bitume Afrique, Olam et le cabinet Glory Médical, a permis un échange d’expériences et la présentation de bonnes pratiques en matière de prévention.

La directrice régionale de la Santé au travail du Gbêkê, Dr Akimbo Jeannine Chantal Lolo, a axé son intervention sur la responsabilité des entreprises dans la mise en œuvre de la convention 170. Elle a rappelé que le tableau national des maladies professionnelles répertorie 45 affections liées à l’exposition à des produits chimiques comme le plomb, le mercure, l’amiante, la poussière de bois ou encore les silices.

Dr Akimbo a exhorté les entreprises à s’approprier les dispositions de la convention afin de réduire les accidents et maladies professionnelles. Elle a par ailleurs insisté sur le rôle des services de contrôle dans l’application de la législation nationale sur la santé et la sécurité au travail.

Cependant, la responsable a déploré que seule une trentaine d’entreprises se conforment actuellement à la convention 170, la majorité restant en marge du cadre légal, souvent par manque d’information ou de sensibilisation. Une situation qui appelle, selon elle, à un renforcement des actions d’inspection et d’accompagnement.

À l’issue de la rencontre, un fichier national de recueil de données sur les produits chimiques utilisés dans les entreprises a été présenté. Une feuille de route a également été adoptée pour guider la mise en conformité progressive des structures aux normes internationales.

Par cette initiative, la CNPS et ses partenaires traduisent la volonté de la Côte d’Ivoire d’assurer une meilleure protection des travailleurs et de promouvoir un environnement professionnel plus sûr et durable.

François M’BRA II, à Bouaké