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C R O C I N F O S

[Affaire Lebahy] L’amiral Kessi brise le silence

[Affaire Lebahy] L’amiral Kessi brise le silence

Ancien procureur militaire, l’amiral Ange Bernard Kessi Kouamé

Ancien procureur militaire, l’amiral Ange Bernard Kessi Kouamé, témoin clé dans l’affaire Lebahy, a livré un témoignage attendu au PPEF. Il clame son innocence et se dit victime d’une association trompeuse.

Abidjan, Côte d’Ivoire, 7 mai 2025 (crocinfos.net)---L’Amiral Ange Bernard Kessi Kouamé, ancien procureur militaire a fait valoir ses droits à la retraite, en janvier 2023, après avoir été Procureur militaire durant 23 ans. Mais, son témoignage était attendu, exigé par les avocats de la défense pour la manifestation de la vérité dans le dossier Lebahy, poursuivi devant le Pôle pénal économique et financier (PPEF), pour faux et usage de faux, usurpation de titre et de fonction, escroquerie portant des numéraires et blanchiment de capitaux. L’ancien procureur militaire est arrivé très tôt dans la salle d’audience du PPEF et installé comme tout justiciable. Il est resté deux heures à la barre.

Le procureur de la République lui présente d’emblée les images qui le montrent aux côtés de l’accusé principal. Il ne les nie pas et s’explique. Il ne le connaît pas en réalité. Leur mise en relation s’est faite par l’intermédiaire de l’artiste Ariel Sheney. Il ne s’est douté de rien, d’autant que l’homme s’est présenté à lui en tenue marquée ONU et lui a parlé de la formation des jeunes Ivoiriens pour la paix. « Qui ne connaît pas l’ONU, surtout après la crise en Côte d'Ivoire ? », s’est-il interrogé. Il précise qu'il a voulu aider, comme il le fait régulièrement quand il est sollicité.

‘’Soumis au feu roulant des questions des avocats de la défense, il a clairement indiqué qu’il est une victime. « Mes photos qui circulent sur les réseaux sociaux me portent préjudice. Mon honneur est bafoué », dit-il. Il a décidé de se porter partie civile.’’

Mais très vite, l’officier supérieur est alerté par des contacts qui fréquentent l’homme. « Attention, c’est un faux type », lui souffle une dame. Un autre lui dit : « C’est un imposteur. »

Le magistrat-militaire est désormais sur ses gardes. Et quand Lebahy l’invite en Haïti, il le dirige vers sa tutelle. Le courrier adressé au ministre de la Défense pour l’autorisation d’absence du chef de la judicature militaire est lu devant la Cour, ainsi que l’avis favorable du cabinet. L’amiral, ne souhaitant pas être mêlé aux activités de Lebahy, décline diplomatiquement l’offre. Il ne s’arrête pas là : il demande à la brigade de recherches d’ouvrir une enquête sur cet homme.

Soumis au feu roulant des questions des avocats de la défense, il a clairement indiqué qu’il est une victime. « Mes photos qui circulent sur les réseaux sociaux me portent préjudice. Mon honneur est bafoué », dit-il. Il a décidé de se porter partie civile. « Je ne savais pas que ce monsieur était ainsi », a-t-il martelé.

Prochaine audience, le 18 mars 2025, pour la continuation des débats et des plaidoiries des avocats. 

Tiré de la chronique de Fernand Dédeh