Jean-Baptiste Akrou (au centre), journaliste et écrivain, l’un des panelistes, a pointé les limites de la gouvernance actuelle. Ph.Dr.jpg
À Yamoussoukro, le mouvement politique ADCI a lancé la première Semaine nationale de l’engagement citoyen (SENEC), marquant un an d’existence et appelant à reconstruire le pacte citoyen en Côte d’Ivoire.
Yamoussoukro, 12 juin 2025 (crocinfos.net) – À l’occasion de son premier anniversaire, le Mouvement politique Aujourd’hui et Demain, la Côte d’Ivoire (ADCI) a lancé ce jeudi à son siège à Yamoussoukro la première édition de la Semaine nationale de l’engagement citoyen (SENEC), sous le thème : « Confiance, justice et culture démocratique : reconstruire le pacte citoyen en Côte d’Ivoire ».
Cette initiative intervient à un moment charnière, à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle de 2025. L’objectif affiché par les organisateurs : susciter une mobilisation citoyenne autour des enjeux démocratiques, tout en consolidant les bases d’un engagement politique renouvelé.
Un mouvement, une méthode. Dans son allocution d’ouverture, le président de l’ADCI, Assalé Tiémoko, a rappelé la vocation du mouvement, né en 2024. « ADCI n’est pas un simple mouvement politique. C’est une réponse. La réponse d’un peuple à la fatigue démocratique, à l’injustice ordinaire, à l’abandon des citoyens. En un an, nous avons semé l’espérance. L’année qui s’ouvre sera celle de la moisson », a-t-il affirmé.
Pour lui, cette semaine n’est ni une célébration, ni une opération de communication, mais « un acte de responsabilité » visant à « renforcer la conscience citoyenne » et « préparer une refondation démocratique centrée sur la confiance ».
Débattre pour construire. Premier temps fort de la SENEC, un panel de haut niveau s’est tenu autour du thème : « La Côte d’Ivoire d’hier à aujourd’hui : quelles leçons pour demain ? » Trois intervenants issus du monde universitaire, politique et médiatique ont apporté un éclairage croisé sur les défis du moment.
Pour Dr Bangali N’Goran, enseignant-chercheur en Histoire des Relations Internationales, la question institutionnelle est centrale : « Le rôle des institutions, c’est de convaincre les citoyens que leurs décisions reposent sur des critères clairs, justes et centrés sur l’intérêt général. »
De son côté, Dr Patrice Saraka, secrétaire général du COJEP, a mis l’accent sur la perte de repères chez les jeunes et la démission des élites : « Les Ivoiriens doivent être réconciliés avec leurs institutions, mais aussi avec la bonne gouvernance, le travail et l’exemplarité. » Il a invité l’ADCI à devenir une force d’innovation démocratique, notamment à travers la mise en place d’assemblées citoyennes.
Enfin, Jean-Baptiste Akrou, journaliste et écrivain, a pointé les limites de la gouvernance actuelle : « Ce pays a besoin d’hommes de valeurs et non de chercheurs d’or. Nos institutions doivent cesser d’être des instruments de pouvoir pour redevenir des outils de service public. »
Former pour mieux agir. Ce vendredi 13 juin, la SENEC se poursuit avec des sessions de formation. L’une est spécifiquement dédiée aux femmes du mouvement, l’autre s’adresse aux responsables des structures de base. Objectif : renforcer les capacités des militants, structurer l’action locale et préparer une participation active aux prochaines échéances électorales.
Vers une clôture solennelle. La semaine prendra fin ce samedi avec un grand rassemblement à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Yamoussoukro. Assalé Tiémoko y prononcera un discours de clôture présenté comme un moment de « projection nationale » et de mobilisation citoyenne autour des valeurs démocratiques prônées par l’ADCI.
Athanase Kangah info Sercom