La marche des femmes à Tingrela
À Tengrela, une marche pacifique de femmes issues de la communauté Dioula a mis en lumière un différend foncier opposant plusieurs familles locales à des bénéficiaires Sénoufos d’un Arrêté de Concession Définitive (ACD). Le nom du ministre Bruno Koné est cité par les manifestantes dans un contexte de vive tension.
Abidjan, 27 juillet 2025 (crocinfos.net)---Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux via la page Tengrela Village montre une mobilisation de femmes Dioulas, accompagnées d’enfants, exprimant leur désaccord face à une décision administrative perçue comme injuste ce dimanche 27 juillet. Des rameaux à la main, elles ont défilé en scandant des slogans critiques à l’encontre du ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, M. Bruno Koné Nabagné.
Selon les organisatrices, cette manifestation fait suite à des dégradations agricoles sur des parcelles que leurs familles revendiquent depuis plusieurs générations. Ces terres auraient, d’après elles, été l’objet d’un ACD délivré à des tiers identifiés comme appartenant à la communauté Sénoufo, ce qu’elles jugent contraire à leurs droits coutumiers.
Les manifestantes estiment que cette situation serait à l’origine de tensions croissantes dans la zone. Toutefois, aucune preuve formelle d’implication personnelle du ministre dans la délivrance de l’ACD n’a été établie à ce jour. Le ministère concerné n’a pas encore réagi officiellement, et les autorités préfectorales de Tengrela n’ont publié aucune déclaration publique sur l’affaire.
Interrogée sous anonymat, une source proche des femmes mobilisées souligne :
« Nous ne remettons pas en cause l’autorité de l’État ni les projets de développement. Mais nous voulons que justice soit faite. Nos cultures ont été détruites, et nous n’avons pas été consultées. »
Dans ce climat de tension, les leaders communautaires appellent à l’apaisement et au dialogue, afin de prévenir tout risque d’affrontement. L’affaire met en lumière la complexité des enjeux fonciers dans le nord de la Côte d’Ivoire, où les droits traditionnels se heurtent parfois aux décisions administratives modernes.
Kpan Charles