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C R O C I N F O S

[Douanes ivoiriennes] Violations des droits humains et drames silencieux sous la direction de Pierre Da Alphonse

[Douanes ivoiriennes] Violations des droits humains et drames silencieux sous la direction de Pierre Da Alphonse

Plaidyer pour lever la suspension

Dans le scandale des faux diplômes aux Douanes ivoiriennes, des fonctionnaires meurent ou sombrent dans la maladie, victimes d’une administration sourde aux droits humains fondamentaux et à la présomption d'innocence.

Abidjan, le 28 avril 2025 (crocinfos.net)---Deux décès, des malades abandonnés, des agents loyaux humiliés : tel est le lourd tribut humain du scandale des faux diplômes aux Douanes ivoiriennes, sous la responsabilité du Directeur Général Pierre Da Alphonse.

Malgré les conclusions sans équivoque des enquêtes du ministère de la Fonction publique, plusieurs agents blanchis demeurent suspendus, privés de revenus, de soins, et pour certains, d’espoir.

Jean Claude, dernier à succomber, sombra dans une profonde dépression après la publication abusive de son identité et de son numéro matricule sur les réseaux sociaux. Suspendu depuis plus d'un an, sans ressources ni accompagnement, il est mort après un calvaire indigne, victime, comme l’officier Anastasie avant lui, d'un acharnement administratif implacable. Tous deux accusés à tort, exposés sans jugement, en violation manifeste de leur droit à la présomption d'innocence.

Depuis octobre 2024, les contrôles du ministère de la Fonction publique ont pourtant authentifié les diplômes de 23 agents incriminés. Néanmoins, la Direction Générale des Douanes refuse de réintégrer ces fonctionnaires, défiant les directives ministérielles et ignorant les procédures judiciaires en cours.

Dans les couloirs de l'administration, la colère enfle. Pourquoi certains agents sont-ils protégés tandis que d’autres sont livrés à la vindicte publique ? Pourquoi des malades atteints d’insuffisance rénale ou de graves traumatismes sont-ils laissés sans assistance, malgré les appels désespérés de leurs avocats ?

Ici, la présomption d'innocence est foulée aux pieds, le droit à la santé bafoué, et la dignité humaine méprisée.

Depuis octobre 2024, les contrôles du ministère de la Fonction publique ont pourtant authentifié les diplômes de 23 agents incriminés. Néanmoins, la Direction Générale des Douanes refuse de réintégrer ces fonctionnaires, défiant les directives ministérielles et ignorant les procédures judiciaires en cours.

La Douane, institution censée incarner la rigueur légale, semble aujourd'hui instrumentaliser le droit pour instaurer la peur et l'injustice. Il est urgent que la justice, la vraie, intervienne avant que de nouvelles tragédies n’endeuillent encore le service public.

À ce jour, plusieurs agents luttent toujours pour leur survie, ignorés par leur administration. Tous sont des fonctionnaires ayant servi la Nation pendant 11 à 23 ans, et ayant seulement participé à un concours professionnel exceptionnel censé leur offrir une promotion, sans exiger de nouveaux diplômes selon l'article 77 du Statut Général de la Fonction Publique.

En 2021, une exigence réglementaire contestable a pourtant imposé la présentation d’un diplôme additionnel pour ces concours. Pourtant, après leur succès, un arrêté ministériel en juillet 2022 a entériné leur admission définitive, consolidée par la réforme de 2023 (article 47 n°2023-892), qui stipule que l'admission devient irrévocable après l'arrêté officiel.

Ces agents d'État, formés et promus, mais aujourd’hui sans affectation ni reconnaissance, subissent un traitement inhumain, dans l’indifférence glaciale d'un ministère censé les défendre.


Charles Kpan