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C R O C I N F O S

[Côte d’Ivoire] Vers la fin des coquilles vides en politique (Par Dr Issa Sangaré Yeresso)

[Côte d’Ivoire] Vers la fin des coquilles vides en politique (Par Dr Issa Sangaré Yeresso)

La Côte d'Ivoire assiste à une désillusion politique. À titre d'illustration.

La Côte d'Ivoire assiste à une désillusion politique, où les partis considérés comme des coquilles vides ne parviennent plus à tromper les électeurs, révélant l'urgence d'une véritable réforme politique avant les élections de 2025.

Abidjan, Côte d’Ivoire, 13 mars 2025 (crocinfos.net)---Côte d'Ivoire, la politique de la tromperie des coquilles vides ne trompe plus personne...

Il fut un temps , avant et après le conciliabule de Marcoussis , après la guerre politico-civile déclenchée par des soldats rebellés contre l'autorité le 19 septembre 2002 , par des arrangements à la fois subtiles et grossiers, certains ivoiriens d'une prétendue société civile , d'entités militaires , groupements politiques enfermés par Jacques Chirac dans la commune de Marcoussis ont par ruses trouvé l'astuce de créer des partis politiques bidons, de multiplier les branches de la rébellion, de véritables coquilles plus vide que l'enveloppe videde l'autre pour peser dans la balance des discussions et obtenir le maximum de parts du gâteau Côte d'Ivoire . Tout comme à Yalta où les victorieux de la guerre 1939-1945 ont partagé le monde, ils ont partagé les hauts postes de gestion de la Côte d'ivoire défigurée.

Pour être honnête,je dirai même que cet astuce existait dans le jeu politique ivoirien depuis le président Félix Houphouët-Boigny jusqu'à nos jours. Pour rappel ou information je citerai le parti communiste de Gueu Droh qui était à lui seul militant de base, président, secrétaire général et trésorier. Il était bien que moqué , invité à la table des grands aux grands évènements de la nation .Même le vieux crocodile de Yamoussoukro lui donnait le respect dû à son rang de président de parti politique ; Gbaï Tagro un autre singleton qui avait une excellente mémoire d'éléphant à qui les médias ouvraient largement leurs pages et plateaux ;Francis Romain Wodié Vangah et son PIT, Zadi Zaourour, Bamba Moriferé qui ont abandonné amphithéâtres craies et étudiants pour des fortunes diverses en politique , Mel Eg Théodore, Gnamien Konan et j'en passe...

Et ce stratagème abien marché ; il a servi de tremplin pour obtenir des postes de ministres et d'autres postes rattachés par népotisme et clientélisme.

‘’Pour être honnête,je dirai même que cet astuce existait dans le jeu politique ivoirien depuis le président Félix Houphouët-Boigny jusqu'à nos jours.’’

Mais les époques ne sont pas pareilles ; les temps ont changé. Les ivoiriens ne sont plus dupes. Quand en 2025, après les expériences vécues, médusés les ivoiriens voient des partis politiques de véritables coquilles vides dont l'ensemble des militants sur le territoire ivoirien ne peuvent pas remplir un stade de football d'envergure se regrouper autour d'un nouveau président d'un vieux parti politique de 1946, ils disent « c'est de la rigolade ».

Ils sont environ 15 partis politiques dans une plate-forme Côte d'Ivoire Alternance Pacifique(CAP)  dont 97% ne mobilisent pas efficacement, n'ont jamais régulièrement fait d'assemblée générale ordinaire. Ils n'ont jamais fait de rapports financiers et moraux, aucun bilan d'activité à leurs prétendus militants. La plupart n'ont aucun élu. Ils n'ont en poche pour seules expérience, audience qu'un récépissé du ministère de l’intérieur.

Dans la quinzaine de partis politiques , pour les observateurs avertis de l'animation politique , par ordre de capacité de mobilisation de la masse , seuls le PDCI-RDA et le COJEP de Charles Blé Goudé, peuvent glaner un nombre important, pesant de militants électeurs face à un RHDP solidement implanté auréolé d'un bilan positif.  Dans cette coalition hétéroclite, d'alliances contre nature droite gauche bizarrement, il est plutôt question de combattre la CEI et son président Ibrahime Kuibert-Koulibaly ; il n'est point question de candidat unique de l'opposition ni de programme de gouvernement. Comme l'a ditLaurent Gbagbo pourquoi concentrer, gaspiller tant (toute ?) l'énergie contre « La CEI qui ne vote pas ? »

On sent à mille lieux un combat à distance de leadership de l'opposition entre Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam face Alassane Ouattara. L'économiste appelé en renfort sauveur par Félix Houphouët Boigny semble avoir appris en politique plus que tous les collaborateurs et opposants de son feu mentor.

L'opposition à 7 mois des présidentielles, vient de commettre une fois de plus deux grosses erreurs de stratégie :

- ne pas pouvoir s'asseoir, concevoir un programme commun de gouvernement, être incapable de se rassembler, ne pas se solidariser pour faire front commun ;
- ne pas négocier patiemment l'adhésion sinon la caution du PPA-CI.

Il est vrai que la principale grosse erreur est partie du leader historique de la gauche Laurent Gbagbo qui n'a pas assumé son rôle. Pis il l'a Rejeté en disant que ce n'est pas son rôle de réunir la gauche. Son rôle a-t-il dit est de faire gagner son parti. Patatras !!! Il se rend compte après coup que seul avec son parti le PPA-CI il ne pourra pas gagner les prochaines élections présidentielles. Quand depuis Bonoua ville natale de son ex épouse, il fait un rétropédalage en appelant à « l'union de la gauche autour de sa personne, » seule son enveloppe vide de son ex-Premier ministre Pascal Affi N'guessan précipitamment s'envole à son secours. C'est à croire que Pascal Affi N'guessan n'attend que l'appel de son ex-président du FPI. Évidemment pour l'instant ça ne suffit pas ; il faudra plus pour affronter le RHDP. Car, l’ex- conjoint de Simone Ehivet a divisé sa base électorale en quatre camps dirigés par Gbagbo Laurent, Simone Ehivet,Charles Blé Goudé et Affi N’guessan.

Le Woody de MaMa Laurent Gbagbo dès son retour de prison après avoir commis la faute et non l'erreur de rompre politiquement avec l'expérimentée syndicaliste, politicienne Simone Ehivet et le bouillant, paratonnerre, galvaniseur et stratège Charles Blé Goudé a fini d'assombrir son horizon politique. N'en déplaise aux irréductibles ; les faits sont très têtus. J'espère que la déception ne sera pas fatale. Par son dernier acte le mari de Nadi Bamba vient d'hypothéquer, "balkaniser", saborder l'opposition ivoirienne.

Les Grands Moulins d'Abidjan ont beaucoup de farine en stock ; en octobre 2025 les ivoiriens et le monde entier sauront qui sera en fin de combats électoraux le nouveau boulanger de la politique en Côte d’Ivoire.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.


Dr Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.Chevalier du mérite de l'ordre de la Culture.